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Politique Publié le samedi 8 janvier 2011 | Le Temps

Réalisme politique et renaissance de la Côte d’Ivoire !

Depuis 1993, année de la disparition de M. Félix Houphouët-Boigny, premier Président de la République de Côte d’Ivoire, notre pays connaît une traversée de désert politique sans nom. Cette difficile odyssée résulte des actes de défiance posés par un homme ; Alassane Dramane Ouattara, aidé en cela par une nébuleuse mue par des intérêts propres.
En effet, si les contradictions sociales et politiques se sont succédé depuis lors, elles atteignent un seuil critique avec l’attaque rebelle du 19 septembre de 2002. Le rêve de faire renaître notre société traversée par des courants de tension forte entretenue par un système internationale heurté par essence, ne peut se concrétiser que par l’application d’un réalisme politique certain. Le réalisme politique en question revient à analyser la situation du pays sans complaisance dans son environnement global. On peut, dès lors, envisager les remèdes à apporter pour accélérer le processus de restauration dudit pays.
En effet, depuis 2002 une force hétéroclite nous livre la guerre, à l’effet de s’emparer de notre pays, pour le gérer et optimiser ses intérêts propres. Ainsi, quoique ayant assidûment bénéficié du soutien de ses parrains, la rébellion a échoué dans ses tentatives de prendre possession de la zone gouvernementale qu’elle a essayé de fragiliser par des attaques militaires. Son refus d’unifier la gestion économique du pays, pour l’asphyxier et contrarier ainsi le président.
En effet, en dépit de l’Accord politique de Ouagadougou de 2007, la rébellion subrepticement soutenue par la communauté internationale n’a jamais désarmé. Les conditions de la tenue d’une élection juste, équitable et transparente n’étaient donc pas réunies quand les pressions externes ont conduit à la tenue dudit scrutin, aux fins de neutraliser Gbagbo.La tenue d’une élection et la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel, donne aux Ivoiriens de voir une communauté internationale en transe. Conduite par la France, elle refuse le résultat de la plus haute institution du pays, et agit ainsi avec désinvolture à l’égard de la souveraineté de notre pays, en piétinant ses lois.
Pour tenter d’achever sa forfaiture, elle participe à l’investiture de Alassane Dramane Ouattara, à l’Hôtel du golf, son quartier général pendant l’élection. En agissant ainsi, la communauté internationale dispose le pays à une guerre civile latente.
Oui, le fait regrettable est que dans sa quête de l’intérêt propre, même si elle est obnubilée par l’intérêt de survie, la France emprunte des voies défiant tout bon sens, pour arriver à ses fins ; installer une marionnette au pouvoir en Côte d’Ivoire. Elle prend ainsi avantage de l’état anarchique du système international, pour essayer de punir un petit pays fragile du point de vue de son autoprotection ; mais qui lui résiste depuis une décennie, grâce aux alliances multiples et une cohésion interne bâtie autour du patriotisme.
Dans cette quête pressante de refaire l’équilibre intégral de notre pays, il importe d’agir face à toutes les contradictions avec beaucoup de réalisme politique.
En interne, le climat politique est assez délétère du fait des hors-la- loi qui prospèrent, soutenus dans leur raideur par les acteurs extérieurs et les Nations unies. Ici, des fonctionnaires comme Choi outrepassent allègrement leurs pouvoirs, pour s’installer dans une dérive qui cristallise les tensions sociales et politiques, conduisant les acteurs internes au bord de la rupture. Il s’agit bien des faiseurs de paix qui s’inventent belligérants, et se compromettent sérieusement.
Devant les actions concertées de cette nébuleuse, les Ivoiriens doivent agir avec réalisme, en faisant des analyses fines de la situation interne qui est assez mouvante. L’on doit indéniablement se préoccuper de créer l’harmonie au sein de la société, en exhortant les populations à tourner le dos à la haine tribale, les autorités religieuses à ne pas instrumentaliser la religion. Il va, par ailleurs falloir créer les conditions sécuritaires optimales, pour empêcher toute attaque contre les cibles dont l’atteinte est de nature à favoriser une intervention ouverte des forces étrangères. Des efforts de grande importance doivent être faits pour en arriver là. Il est donc d’intérêt majeur d’œuvrer à réduire l’ampleur des divergences de vue en dépit de la mauvaise foi ambiante. On doit pour cela déployer une communication constante à variantes multiples. L’on doit en outre, tenir à organiser un système d’approvisionnement fluide du marché en vivriers pour éviter la colère du peuple ; et à cela ajouter de desserrer l’étau des grèves intempestives des transporteurs ;
En effet, la construction de la République et de la démocratie est difficile, et requiert des sacrifices d’intérêt. Cette édification exige de la flexibilité, une capacité réelle au dialogue, mais aussi le sens de la fermeté mesurée, pour la construction d’institutions solides de nature à résorber le désordre ambiant.
L’Etat doit dans ce sens comprendre qu’ « en dehors de leur survie, les Etats doivent prendre soin du maintien de leur intégrité territoriale et de leur indépendance au risque de les perdre». Il est donc urgent d’agir avec audace pour optimiser l’intérêt étatique au détriment des intérêts particuliers qui sont en collision avec la loi. Une telle perspective ne peut se concrétiser que par le choix de personnalités capables d’opérer la rupture entre intérêt général et intérêt particulier. La nécessité d’une cohésion gouvernementale est absolue ; et la nomination d’un Premier ministre aux capacités d’analyses et de lecture dynamique avérées devrait avoir des incidences positives sur le rayonnement de notre pays. Ici aussi, une combinaison harmonieuse entre flexibilité et fermeté devrait dissuader les acteurs du désordre pour donner à notre société d’émerger du chaos programmé.
Ainsi, si nous avons des acteurs politiques et une société civile qui laissent leur raison dominer leurs passions, de sorte à favoriser une communication interne, notre pays renaîtra de ses cendres. En effet, si nous voulons voir émerger de ses décombres actuelles une Côte d’Ivoire grande, l’ambition personnelle débridée devrait céder la place à la vision constructive, pour recréer notre microcosme sociétal en interne. Mais quelles attitudes envers les acteurs extérieurs de la crise ? En externe, les autorités ivoiriennes doivent comprendre que dans cette traversée de situations turbulentes, la rébellion et tous les acteurs adjuvants dont la France, les Usa, l’Onu et des Nations au sein des Institutions sous-régionales, sont mues par la quête de la préservation de leurs intérêts, voire de leur survie. La France profite indéniablement de l’inexistence de l’absence d’un pouvoir supranational fiable dans les relations nationales, pour commettre une forfaiture en Côte d’Ivoire, et installer une marionnette au pouvoir. Elle prend ainsi appui sur la vulnérabilité sécuritaire du pays, pour vouloir lui imposer ses vues, au mépris de sa Constitution. Elle est à coup sûr en quête d’un espace vital susceptible de lui donner d’exprimer sa puissance sur la scène internationale.
Dans ce cadre, elle apporte son soutien à une rébellion forgée sous sa houlette et entretenue par ses soins, pour ne pas lâcher ce champ superbement riche qu’est la Côte d’Ivoire. La France et ses alliés confortent ainsi des hors-la-loi dans leurs agissements, en se comportant comme des Nations vulgaires.
Le combat se transposant du champ militaire au domaine diplomatique, les gouvernants doivent amplifier leurs alliances avec des Nations d’envergure et des groupes de pression, pour se faire entendre dans les enceintes internationales, afin de desserrer l’étau de la France et ses alliés. En effet, ces alliances fondées sur l’identité des intérêts doivent préserver la souveraineté du pays et la validité des Institutions de la République. Ceci empêchera certainement les ennemis du pays de réaliser aisément leur funeste dessein sur la Côte d’Ivoire, celui de favoriser la guerre civile comme au Rwanda en 1994, ou tenir ce beau pays dans les fers de la recolonisation.
En fait, la présente crise fait suite à la bataille engagée par la France contre Laurent Gbagbo depuis 2002, pour le chasser du pouvoir à cause de ses idées révolutionnaires. Elle vit la liberté de penser et d’agir du Président Gbagbo comme un crime de lèse majesté. La France digère difficilement cette émancipation absolue exigée par la Côte d’Ivoire. Cette perte brutale d’autorité sur une ex colonie « taillable et corvéable à merci » est un coup dur pour la métropole, dont les contre performances économiques révèlent toute sa vulnérabilité. Elle invente ainsi des coups tordus avec une kyrielle d’acteurs internes et externes, pour rendre crédible l’élection de Ouattara émaillée de violence et de fraude à l’excès.
Ainsi, le pays d’Emmanuel Sieyès, de Montesquieu dont la grandeur résulte de la révolution de 1789, et rime donc avec Démocratie, fait fi du droit des Nations à la souveraineté, et agit uniquement dans le sens de ses intérêts, comme une Nation dictatoriale. Oui, Thucydide l’exprime si éloquemment par la bouche des Athéniens qui soutiennent que « pour un tyran ou pour une ville à la tête d’un empire, rien de qui lui est utile n’est déraisonnable».
En effet, même si l’optimisation de l’intérêt étatique gouverne les relations entre Nation, «la grande» France se déculotte en s’engouffrant dans cette brèche de hors-la-loi où par ruse elle entraîne les Etats-Unis. Le danger, c’est que l’exacerbation de cette crise du fait des acteurs extérieurs, sera un facteur de ramification de la violence, au point de nuire fortement à leurs intérêts. Oui, « à la guerre comme à la guerre », tel sera le nouveau slogan ; donc attention !!!
Il est aujourd’hui plus que jamais urgent de construire une Nation politiquement et socialement cohérente. Mais cela n’est possible que grâce à un réalisme politique, pour donner du rayonnement à notre pays, au-delà de toutes les contradictions.

Gnako. D. Jérôme à Abidjan.
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