Intoxication alimentaire à Kangrassou (Dimbokro) - Un témoin raconte le “drame du krakro’’

On en sait un peu plus sur les circonstances de l’intoxication alimentaire qui a tué deux personnes et rendu malades plusieurs autres vendredi à Dimbokro.


Yao Yao N’Guessan est le cousin de dame Konan Amenan Rosalie, décédée d’une l’intoxication alimentaire qui a endeuillé, vendredi, le village de Kangrassou dans la sous -préfecture de Dimbokro. Il explique que la victime est jardinière. Elle produit aubergine, concombre, tomate…Tôt ce 7 janvier, elle décide de faire de la bouillie de riz pour ses six enfants. Elle se rend à la boutique du village, selon le témoignage de son cousin, Yao Yao N’guessan, pour s’acheter du sucre. Le boutiquier lui apprend qu’il n’y pas de sucre. Mais il faut absolument quelque chose pour le petit-déjeuner des enfants ! Elle se rappelle qu’elle dispose de quelques bananes mûres à la maison. Elle décide donc de faire des galettes à base de pâte de banane communément appelées « krakro ». Juste au moment de faire le mélange de la pâte de banane avec la farine, elle se trompe inconsciemment et met un produit phytosanitaire à la place de la farine. Les galettes une fois cuites seront partagées aux enfants et à d’autres personnes de la cour. Elle même en mange. La dame âgée de 45 ans ainsi que tous ceux qui ont consommé ce mélange de banane et de produit toxique sont pris de malaise et se mettent à se tordre de douleurs intenses. La fille N’guessan Amenan âgée de cinq ans et sa mère ont trouvé la mort dans la journée de vendredi. A ce jour, le corps d’Amenan Rosalie séjourne encore à la morgue pendant que celui de sa fille a été enterré le même jour, dans la soirée.
Les parents des cinq malades de l’intoxication transférés à Yamoussoukro et trois au Centre hospitalier régional (Chr) de Dimbokro ont com­­mencé à se remettre de leur mal. Selon le directeur régional de la santé, Dr Gala Benjamin Honoré, les cinq malades transférés dans un état comatique sont redevenus cons­cients et leurs vies ne sont plus en danger. Il s’agit de N’guessan Konan Rodrigue 21 ans, N’guessan Kouadio Jean Yves 3 ans, Kouakou Koffi 6 ans, N’goran Amenan Ange 8 ans, N’goran Kouassi Franck 10 ans. Après plusieurs heures de coma, ils ont tous repris conscience. Kouamé Akissi Ghislaine 20 ans, Kouamé Amoin Noëlle 16 ans, Koua­mé Yao Venance 18 ans internés au CHR de Dimbokro se portent mieux selon leur père Kouamé Kouamé Constant.


Kouadio François