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Société Publié le mercredi 12 janvier 2011 | Soir Info

Violences - Terreur, hier à Anyama - Commerces et établissements scolaires fermés -Le film d`une folle journée

Le village d'Abéboukoi dans la commune d'Anyama a connu des moments de frayeur dans la matinée d'hier mardi 11 janvier 2010. Des éléments des Forces de défense et de sécurité (Fds), en tenue de combat, sont descendus dans le village et ont fait retentir durant toute la demi-journée, des tirs nourris d'armes à feu. Cette situation inattendue a créé la panique et la psychose chez les populations. Des gendarmes et des militaires, visiblement prêts pour le combat, étaient présents dans le village d'Abéboukoi. Des policiers en gilets, pistolets et kalachnikovs en main, arpentaient les ruelles d'Anyama Pk-18, cette matinée du mardi 11 janvier 2010. Des véhicules blindés sillonnaient également le périmètre. Le décor n'était pas celui d'un jour de grande tranquillité. Déjà à notre arrivée sur les lieux aux alentours de 9 h, la tension était perceptible. Deux véhicules des éléments du Centre de commandement et des opérations de
sécurité (Cecos) avec des gendarmes à bord, constituaient un barrage de circonstance à l'entrée du village. Plus précisément au niveau du carrefour du groupe scolaire ''les majors''. Là, tous les véhicules en provenance de l'intérieur du pays (Agbovile, Adzopé, Abengourou..) étaient passés au peigne fin. Les bagages des voyageurs étaient fouillés de façon minutieuse. Les passagers étaient contraints de descendre et de se soumettre au contrôle des agents de l’ordre. Plusieurs passagers n'ayant pas leur pièce, étaient recalés. Nous essayons d'avancer ver ''Agripac'' par la voie routière mais, les coups de feu se font très résonnants. Nous rebroussons chemin pour passer vers le village d'Abéboukoi. Parvenu au niveau de l'Epp Anyama-pk 18, nous constatons que l'établissement est vide. Les élèves ont cédé leurs table-banc'' à un groupe de soldats Fds postés à ce niveau et armés jusqu'aux dents. « Monsieur où
allez-vous? », nous interroge un gendarme béret rouge. « Il est interdit de passer par ici, retournez ! », nous ordonne le gendarme d'une voix de stentor, les yeux rouges de colère. Au sommet d’un immeuble situé non loin de l'établissement primaire, des gendarmes sont postés. Des jeunes nous informent de la présence de deux corps sans vie au ''carrefour Diallo''. Nous nous dirigeons par la suite vers le collège moderne, espérant avoir un passage pour joindre le carrefour en question. A ce niveau, un autre barrage de fortune est dressé devant l'établissement secondaire. Il nous est intimé l'ordre encore de faire demi-tour. Les coups de feu d’armes lourdes, continuent de déchirer le ciel. Nous nous abritons dans une cour en attendant que les détonations se calment. Un peu plus tard, nous arrivons à parvenir à la gare d'Akoupé-Zeudji (village du premier ministre Aké N'gbo) situé à côté de l'endroit appelé ''ancien
marché'' vers les rails. Là, une autre source nous informe de ce que des éléments des Forces de défense et de sécurité (Fds) sont en confrontation avec un groupe armé du côté d'Agripac où le dispositif militaire a été renforcé, avant d'ajouter qu'il aurait eu des blessés. Informations que nous n'avons pu vérifier jusqu'à ce que nous quittions '' le champ de bataille'' d'Anyama pk 18. La quasi-totalité des boutiques et commerces ont baissé pavillon. Une source militaire, présente sur le terrain, que nous avons joint plus tard au téléphone, nous a révélé qu'il s'agissait d'une opération de ratissage en vue de déloger des mercenaires et des individus indélicats logés à cet endroit
Jean Francois YAPI
(Correspondant régional)
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