Les deux ports ivoiriens sont désormais sous embargo européen. Dans sa volonté de faire respecter la démocratie en Côte d'Ivoire, l'Union Européenne (UE) a entrepris de priver le régime illégal de Laurent Gbagbo, de toutes ressources financières. Après le gel des avoirs des principaux pontes du régime FPI, l'organisation européenne vient de frapper le poumon de l'économie ivoirienne. Désormais, elle interdit les navires marchands enregistrés dans l'UE de faire du commerce avec le port autonome d'Abidjan et celui de San-Pedro. La sanction européenne est un coup dur pour le régime Gbagbo. Contrairement à ce que tente de faire croire Marcel Gossio, directeur du port d'Abidjan sous Gbagbo, avec des propos du genre « l'Europe n'est pas le centre du monde », l'embargo européen va assécher les deux ports ivoiriens. En effet, malgré les affirmations de Marcel Gossio, lui-même sous sanction européenne, les navires qui, jusqu'à une date récente, accostaient au port d'Abidjan, battaient pavillon européen. Si l'on en croit la liste publiée par un quotidien de la place, les consignataires des navires encore présents au large des côtes ivoiriennes ou qui étaient attendus avant que ne tombent les sanctions, avaient pour noms, Bolloré, Delmas, Maersk, Simat, Eolis, Super maritime, etc. il en est de même pour le port de San- Pedro. C'est donc dire que la décision n'est pas sans effet sur les caisses du trésor ivoirien encore sous le contrôle de Gbagbo et ses partisans. Car c'est par ces deux ports que s'effectuent 90% des échanges commerciaux du pays. Principalement, le café, le cacao et le bois. Ces trois matières premières faut-il le rappeler, procurent à eux seuls, 80% des ressources financières à la Côte d'Ivoire. C'est également par le port d'Abidjan que transitent les marchandises des pays de l'hinterland. Notamment le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Avec cette décision, il va sans dire que ces pays se dirigeront du côté du Ghana et du Togo pour passer leurs commandes à l'étranger. Une autre perte de ressources financières pour le dictateur ivoirien. Si celui-ci et ses partisans comptaient sur les ressources engendrées par les deux mamelles de l'économie ivoirienne pour se maintenir au pouvoir, ils devront revoir leur stratégie. Ce d'autant plus que l'embargo européen, en plus des conséquences financières, aura certainement des conséquences très graves au plan social. Il faut s'attendre à une flambée des prix des denrées alimentaires de première nécessité. Le riz, le lait, le blé pour la fabrication du pain et le sucre présents sur le marché ivoirien, sont tous importés. La population ivoirienne, déjà éprouvée par la crise, ne supporterait pas ces augmentations dont la seule explication sera le fait d'un homme qui s'accroche au pouvoir malgré sa défaite. Une fronde populaire n'est donc pas à exclure. Ce mouvement se justifiera d'autant plus que les entreprises ivoiriennes qui ne pourront plus exporter leur production du fait de l'embargo, se verront dans l'obligation de faire des licenciements.
Au plan sanitaire, les conséquences de l'embargo ne sont pas à négliger. La Côte d'Ivoire ne fabrique pas de médicaments. Elle les importe. Là encore, c'est l'Europe qui est le plus gros fournisseur. « Depuis le début de la crise, la Pharmacie de la Santé Publique (PSP) n'a pas encore passé de commande. Pourtant, c'est elle qui approvisionne les hôpitaux publics, dont nos trois grands CHU. Certains médicaments manquent actuellement », nous confiait un agent de la PSP sous le couvert de l'anonymat, au début de la crise. Quand on sait que la crise dure depuis plus d'un mois, on s'imagine bien quelle peut être la situation aujourd'hui. Sûr que la situation deviendra intenable dans les hôpitaux où de nombreux malades seront hospitalisés, mais à défaut de médicaments ne pourront recevoir des soins adéquats. L'embargo européen, on le constate, non seulement affaiblit davantage Laurent Gbagbo, mais il risque même de précipiter sa chute.
Dao Maïmouna
Au plan sanitaire, les conséquences de l'embargo ne sont pas à négliger. La Côte d'Ivoire ne fabrique pas de médicaments. Elle les importe. Là encore, c'est l'Europe qui est le plus gros fournisseur. « Depuis le début de la crise, la Pharmacie de la Santé Publique (PSP) n'a pas encore passé de commande. Pourtant, c'est elle qui approvisionne les hôpitaux publics, dont nos trois grands CHU. Certains médicaments manquent actuellement », nous confiait un agent de la PSP sous le couvert de l'anonymat, au début de la crise. Quand on sait que la crise dure depuis plus d'un mois, on s'imagine bien quelle peut être la situation aujourd'hui. Sûr que la situation deviendra intenable dans les hôpitaux où de nombreux malades seront hospitalisés, mais à défaut de médicaments ne pourront recevoir des soins adéquats. L'embargo européen, on le constate, non seulement affaiblit davantage Laurent Gbagbo, mais il risque même de précipiter sa chute.
Dao Maïmouna