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Politique Publié le vendredi 21 janvier 2011 | Le Patriote

Suspicions au sein de l’Armée - Le malaise s’accentue dans les casernes

L’Armée Ivoirienne est ‘’pourrie’. Du moins, elle est sérieusement divisée par les clivages éthiques. Ce, depuis le déclenchement de la crise politico-militaire du 19 Septembre 2002. Mais cette fracture s’est davantage accentuée avec la crise post électorale qui prévaut actuellement. Les casernes ont perdu aujourd’hui leur ambiance d’antan. Il y a beaucoup de suspicions et de méfiance. Chacun se méfie de son collègue. Les causeries et commérages dans les casernes et dans les camps militaires se font par affinités. Aucun officier nordiste ne fait partie aujourd’hui des instances dirigeantes de l’Armée ivoirienne. Pis, tous ceux ont des noms à consonance nordique, ceux qui sont issus des régions Baoulés et ceux de l’ouest montagneux, n’ont pas droit à la parole. Les membres des Forces de Défense et de Sécurité issus de ces régions sont considérés comme des pestiférés. L’exemple le plus édifiant est au niveau de la gendarmerie nationale. Ce corps d’élite réputé pour des missions spéciales est en déliquescence. Les gendarmes qui assuraient la sécurité des ministres issus du Rassemblement des Houphouétistes pour Démocratie et la Paix (RHDP) sont tous au garage. Ils ne sont pas en activité. Aucune mission ne leur est confiée. « (…) La situation est compliquée. L’armée est fortement tribalisée aujourd’hui. Des commandants et des généraux qui roulent pour Gbagbo sont à la base de cette division. Ils affirment qu’ils ne peuvent plus faire confiance aux gendarmes nordistes, Baoulés et Yacoubas. Mais, nous ne sommes pour rien dans cette histoire. Nous n’avons jamais manqué de respect à notre hiérarchie. Nous ne comprenons pas pourquoi nous sommes traités de la sorte », a confié un sous officier sous le couvert de l’anonymat. « On ne choisit pas ses origines. Les jeunes gendarmes nordistes sont considérés comme des pestiférés. Les gendarmes issus des autres ethnies nous fuient. Ils nous traitent de tous les maux. Une fois que nous franchissons le seuil des casernes, des gendarmes pro-Gbagbo nous pointent du doigt : « les voici, les gendarmes rebelles. Ce sont eux qui veulent prendre le pouvoir pour le donner à Alassane Ouattara ». Nous sommes isolés. Au commandement supérieur de la Gendarmerie, par exemple, des réunions se tiennent sans que certains chefs d’unités ne soient associés. Ces derniers qui ne pas issus des ethnies précitées, sont considérés comme des espions. Ils ne sont associés à aucune prise de décision », a expliqué notre interlocuteur. En tout cas, le malaise est très profond. Au niveau du commandement Supérieur de Gendarmerie au Plateau, les gendarmes précédemment gardes du corps des ministres RHDP, ont seulement deux jours de service. « Nous nous rendons au commandement supérieur que les lundi et vendredi matin. Après le salut aux couleurs le matin, un de nos responsables fait l’appel pour vérifier si les gendarmes mis au ‘’garage’’ sont présents. A la moindre absence injustifiée, vous êtes considérés comme un déserteur. Les gendarmes pro-Gbagbo mettent immédiatement leur ‘’machine à tuer’’ en branle. Ils font une descente au domicile du concerné pour s’en prendre aux membres de sa famille», a fait remarquer notre source. Ce malaise n’est pas seulement propre à la gendarmerie. C’est le même cas à la Police nationale et dans le camp militaire d’Akouedo. Certains éléments appartenant à l’Armée Ivoirienne se disent frustrés. Ils disent en avoir gros sur le cœur. «Nous ne sommes pas des militants. Et nous n’appartenons à aucun parti politique. Mais, si on nous pousse à bout, nous serons obligés de prendre nos responsabilités. Si les généraux qui sont proches de Gbagbo n’ont pas besoin de nos services, nous irons monnayer nos services ailleurs », a affirmé un officier de police qui a préféré garder l’anonymat. Au regard des récriminations faites par certains éléments de la grande muette, c’est le cas de relever que le Chef d’état-major des Armées, Philippe Mangou n’a pas dit la vérité. Cet officier général proche de Gbagbo avait indiqué la semaine dernière sur les antennes de la Première chaîne que “l’Armée Ivoirienne est unie” et qu’elle est prête à défendre les Institutions de la République. Mangou fait une mauvaise lecture de se qui se passe dans l’armée. Du moins, il feint de ne pas le savoir. Les FDS sont plus que jamais divisées. Tous les téléphones portables sont sur écoute. L’ambiance est de plus en plus délétère dans les casernes. Et les alliances ethniques à plaisanterie pour détendre l’atmosphère entre frère d’armes, tendent à disparaître. Aujourd’hui les Fds qui suivent les ministres sont tous pro-Gbagbo. Avant de les commettre à cette fonction, ils sont soumis à un test psychotechnique sévère. « Les services de recrutement s’interrogent d’abord sur tes origines et les origines de ton épouse. Si d’aventure tu es soupçonné, tu es automatiquement recalé », a signifié une source digne de foi.
Anzoumana Cissé


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