Il nous revient de façon récurrente que des rumeurs font état de ce que la Compagnie Ivoirienne d'Electricité (CIE) et la Société de Distribution d'Eau en Côte d'Ivoire (SODECI) menacent de suspendre l'eau et l'électricité troublant ainsi la quiétude des populations vivant en Côte d'Ivoire.
Nous voulons rassurer l'ensemble des populations vivant en Côte d'Ivoire qu'il n'en est rien.
La CIE et la SODECI, nos entreprises ont toujours respecté l'exécution du contenu de leur contrat, qui est de produire, transporter, distribuer l'eau et l'électricité sur toute l'étendue du territoire national. Nous remplissons notre mission au risque, parfois, de nos vies sans aucun parti-pris ; car nous ne faisons pas de la politique au sein de nos entreprises.
Notre rôle, c'est de fournir l'eau et l'électricité de façon continue.
Souvenez-vous, chers compatriotes, qu'au plus fort de la crise militaro-politique qu'à connue notre pays en 2002, l'ensemble des travailleurs de la CIE et de la SODECI s'est mobilisé autour de son président, Zadi Kessy Marcel, pour maintenir la fourniture de l'eau et de l'électricité sur l'ensemble du territoire national. Interrompre volontairement la fourniture de l'eau et de l'électricité aux populations est un crime contre l'humanité.
L'eau et l'électricité sont plus que jamais des produits de première nécessité. Leur présence procure la vie et leur absence cause plus de mort que la guerre. Nous sommes donc conscients de notre rôle hautement important pour la survie des populations de Côte d'Ivoire.
C'est pourquoi, le collectif des syndicats de CIE et de SODECI tient à rassurer l'ensemble des populations de Côte d'Ivoire qu'il n'y aura pas de suspension d'électricité et de coupure d'eau de notre fait. Nous ne voulons pas en rajouter à la détresse des populations suffisamment éprouvées.
Nous serons toujours présents partout pour accomplir notre mission même au risque de nos vies.
Nous appelons tous les camarades travailleurs de la CIE et de la SODECI à la vigilance et à redoubler d'effort en ces moments difficiles.
Nous demandons à toutes les populations vivant sur l'étendue du territoire national à aider les agents CIE et SODECI à mieux les servir en les laissant travailler sans les agresser, surtout à avoir accès leurs ouvrages pour le bien de tous.
En conclusion, nous rappelons qu'à la CIE et à la SODECI, nous ne faisons pas de politique, nous bannissons le tribalisme au sein de nos deux entreprises.
Il est utile de rappeler que ces actes de guerre, d'agressions, de vandalisme, de sabotage, et de mauvaises gestions ont causé beaucoup de retard sur le plan énergétique, économique et social dans nombres de pays africains.
Nous en voulons pour preuve :
Au Libéria, de 600 MW installés avant la guerre ils sont passés à 2 MW après la guerre
En Guinée-Conakry, la population n'a plus d'eau et d'électricité en permanence;
En République Démocratique du Congo, le pays est confronté aux délestages intempestifs.
Enfin, nous souhaitons que le pays retrouve la paix pour relever les défis futurs.
Fait à Abidjan, le 02 janvier 2011
Le Collectif des syndicats de la CIE et de la SODECI
Pour le SYNASOD, le secrétaire général, Bervelle Kodjo
Pour le SYNASEG, le secrétaire général, Kouadio Koffi N'Da
Pour le SYNAT CIE, le secrétaire général, Sie Lambert
Pour le SYNATRASE, le secrétaire général, Yao Bakary
Pour FRATERNITE, le secrétaire général, Ehui Eugène
Signature à la Bceao/ La fin des illusions de Gbagbo
Ce qui va se passer à Bamako demain, samedi
Le sort du président Laurent Gbagbo sera définitivement scellé demain lors de la 15ème session ordinaire des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'Uemoa (Union économique et monétaire ouest africaine) qui se tient demain à Bamako dans la capitale malienne. Au cours de cette rencontre qui aura pour cadre le Centre international de Conférence de Bamako, les premiers hauts responsables des huit pays de l'Uemoa (Benin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) vont plancher sur la crise ivoirienne. Organe suprême de l'Union, la Conférence définit les grandes orientations de la politique de l'Uemoa. Elle prend des Actes additionnels qui peuvent compléter le Traité, sans toutefois le modifier. Cette Conférence, selon certaines sources, est différente des autres car elle visera à mettre fin à la guerre financière entre Alassane Ouattara, président légitime de la Côte d'Ivoire et Laurent Gbagbo qui refuse de quitter le pouvoir alors qu'il a perdu l'élection présidentielle du 28 novembre 2010. Cette réunion qui va enregistrer, sauf changement de dernière minute, la présence de tous les chefs d'Etat de l'Union, est placée sous le signe de la crise ivoirienne et l'impact de celle-ci sur l'ensemble de l'Union. Il s'agira aussi, selon des observateurs, de reconnaître officiellement Alassane Ouattara comme Président de la république de Côte d'Ivoire et membre de la Conférence des chefs d'Etat de l'Uemoa. Mais, compte tenu de son calendrier chargé, le président ivoirien sera représenté à cette rencontre par son Premier ministre, Guillaume Soro. Qui aura certainement à ses côtés, les ministres Charles Koffi Diby et Albert Mabri Toikeusse, respectivement ministre de l'Economie et des Finances et ministre du Plan et du Développement de Ouattara. Ce conclave va permettre par ailleurs de faire respecter la décision du Conseil des ministres de l'Uemoa du 23 décembre 2010, en Guinée Bissau, qui avait décidé de ne reconnaître que la signature du président Ouattara. Lundi dernier, un Conseil des ministres extraordinaire de l'Uemoa avait eu lieu à Bamako pour préparer cette session ordinaire des chefs d'Etat. Et le ministre Albert Mabri Toikeusse qui pilote le travail technique fait par le ministre Charles Koffi Diby, n'a pas été du tout tendre avec le Gouverneur de la Bceao, Dacoury-Tabley. Mais demain, les chefs de l'Union viendront couper court aux nombreuses supputations. A cet effet, indique une source, les instructions seront données pour que la signature d'Alassane Ouattara figure au bas de la déclaration de la Conférence des chefs d'Etat de l'Union, au même titre que celle de ses pairs. Les instances de l'Union recevront même des spécimens des signatures d'Alassane Ouattara, Charles Koffi Diby et Adama Koné, Directeur général du Trésor et de la Comptabilité publique. Ce qui signifie que pour les mouvements sur le Compte d'opération de la Côte d'Ivoire, seules les signatures de Diby et Koné seront désormais recevables, donc valables. Cette action qui rentre dans le cadre de l'opérationnalité technique, contribuera a rejeter les chèques dont les signatures ne proviendront pas de ces deux signataires. Outre l'enjeu de la reconnaissance officielle du camp Ouattara, les Présidents, une fois de plus, marqueront leur détermination à régler avec célérité la crise ivoirienne pour éviter que l'Union ne soit durement affectée.
L'impact de la crise ivoirienne
En effet, la Côte d'Ivoire qui représente près de 40% de l'Uemoa contribue à stabiliser l'Union. Il est donc inadmissible que pour des intérêts personnels, l'on veuille '' tout foutre en l'air'', comme l'a dit une source proche du dossier ivoirien. Surtout que les effets se font déjà sentir. La Côte d'Ivoire est aujourd'hui le plus gros emprunteur à travers le marché des obligations mais aussi le pays qui rembourse le mieux. Cependant, du fait de la crise qui secoue actuellement le pays, les emprunts n'ont pas été tous remboursés alors qu'ils arrivent bientôt à échéance (un an, délai de rigueur). Ce qui est aussi dramatique, ce sont les remboursements des émissions de bons du Trésor. C'est-à-dire que l'Etat emprunte aussi sur le marché mais le remboursement intervient chaque mois. Ce qui n'est pas le cas de nos jours, car les caisses sont désespérément vides. Les bons étant arrivés à terme, il faut bien rétrocéder aux banques, assurances et autres, ce que l'on a emprunté. Mais face à la situation qui prévaut la Côte d'Ivoire, cela est à la traîne. Les banques sont obligées de faire toutes sortes de calculs avant de se lancer sur un quelconque marché surtout que l'Union tousse puisque la Côte d'Ivoire en enrhumée. Du coup, ceux qui avaient l'habitude d'investir grâce à des prêts, ne pourront plus le faire. Le pays en crise ne peut plus participer correctement aux différentes cotisations relatives au Prélèvement communautaire de solidarité (Pcs). Il y aura donc un gap difficile à combler au niveau de l'Union. Conséquence : le financement des projets par l'Union ne se fera plus correctement alors qu'il a été concocté un plan stratégique pour les dix prochaines années. D'où, un retard dans la mise en œuvre de ce plan. Au niveau des pays de l'hinterland (Mali, Niger, Burkina), c'est déjà difficile d'avoir accès au Port autonome d'Abidjan pour l'écoulement des produits mais aussi pour recevoir les produits pétroliers. Toute chose qui pourrait occasionner l'augmentation des prix des denrées alimentaires dans les pays de l'espace communautaire. Cependant, d'autres pays à façade maritime pourraient jouir de cette situation. Mais là encore, ce sera toujours couteux pour les pays de l'hinterland.
La Conférence des Chefs d'Etat de l'Uemoa n'est donc pas prête à laisser pourrir la situation ivoirienne qui pourrait inéluctablement impacter l'Union. Raison pour laquelle, à cette rencontre du 22 janvier 2011, les chefs d'Etat de l'Uemoa ne se laisseront pas distraire. Cependant, si tant est que Laurent Gbagbo a été invité à cette conférence, cela ne signifie nullement pour l'Union que c'est lui le Président de la Côte d'Ivoire. « Il s'agira de lui parler devant tout le monde en lui indiquant que seul Alassane Ouattara est l'homme fort de la Côte d'Ivoire et qu'il devra respecter cette décision. S'il entend ramer à contre-courant de ce que les chefs d'Etat lui diront, ce sera à ses risques et périls. L'invitation devait être considérée comme le dernier avertissement de tous ses chefs d'Etat à Laurent Gbagbo », souligne une source. Faut-il le rappeler, après le sommet constitutif de l'Uemoa, le 10 janvier 1994 à Dakar, au Sénégal, la Conférence a tenu treize sessions ordinaires et deux sessions extraordinaires. La présidence de la Conférence des Chefs d'Etat de l'Uemoa est présentement assurée depuis le 17 mars 2009 par Amadou Toumani Touré, président de la République du Mali. Il a même reçu hier, la visite éclair de Raïla Odinga, le médiateur de l'Union africaine qui venait de buter sur l'intransigeance de Laurent Gbagbo, déterminé à rester au pouvoir, malgré les injonctions de la communauté internationale. L'on peut donc deviner aisément le motif de cette visite.
Jean Eric ADINGRA (Envoyé spécial à Bamako)
Nous voulons rassurer l'ensemble des populations vivant en Côte d'Ivoire qu'il n'en est rien.
La CIE et la SODECI, nos entreprises ont toujours respecté l'exécution du contenu de leur contrat, qui est de produire, transporter, distribuer l'eau et l'électricité sur toute l'étendue du territoire national. Nous remplissons notre mission au risque, parfois, de nos vies sans aucun parti-pris ; car nous ne faisons pas de la politique au sein de nos entreprises.
Notre rôle, c'est de fournir l'eau et l'électricité de façon continue.
Souvenez-vous, chers compatriotes, qu'au plus fort de la crise militaro-politique qu'à connue notre pays en 2002, l'ensemble des travailleurs de la CIE et de la SODECI s'est mobilisé autour de son président, Zadi Kessy Marcel, pour maintenir la fourniture de l'eau et de l'électricité sur l'ensemble du territoire national. Interrompre volontairement la fourniture de l'eau et de l'électricité aux populations est un crime contre l'humanité.
L'eau et l'électricité sont plus que jamais des produits de première nécessité. Leur présence procure la vie et leur absence cause plus de mort que la guerre. Nous sommes donc conscients de notre rôle hautement important pour la survie des populations de Côte d'Ivoire.
C'est pourquoi, le collectif des syndicats de CIE et de SODECI tient à rassurer l'ensemble des populations de Côte d'Ivoire qu'il n'y aura pas de suspension d'électricité et de coupure d'eau de notre fait. Nous ne voulons pas en rajouter à la détresse des populations suffisamment éprouvées.
Nous serons toujours présents partout pour accomplir notre mission même au risque de nos vies.
Nous appelons tous les camarades travailleurs de la CIE et de la SODECI à la vigilance et à redoubler d'effort en ces moments difficiles.
Nous demandons à toutes les populations vivant sur l'étendue du territoire national à aider les agents CIE et SODECI à mieux les servir en les laissant travailler sans les agresser, surtout à avoir accès leurs ouvrages pour le bien de tous.
En conclusion, nous rappelons qu'à la CIE et à la SODECI, nous ne faisons pas de politique, nous bannissons le tribalisme au sein de nos deux entreprises.
Il est utile de rappeler que ces actes de guerre, d'agressions, de vandalisme, de sabotage, et de mauvaises gestions ont causé beaucoup de retard sur le plan énergétique, économique et social dans nombres de pays africains.
Nous en voulons pour preuve :
Au Libéria, de 600 MW installés avant la guerre ils sont passés à 2 MW après la guerre
En Guinée-Conakry, la population n'a plus d'eau et d'électricité en permanence;
En République Démocratique du Congo, le pays est confronté aux délestages intempestifs.
Enfin, nous souhaitons que le pays retrouve la paix pour relever les défis futurs.
Fait à Abidjan, le 02 janvier 2011
Le Collectif des syndicats de la CIE et de la SODECI
Pour le SYNASOD, le secrétaire général, Bervelle Kodjo
Pour le SYNASEG, le secrétaire général, Kouadio Koffi N'Da
Pour le SYNAT CIE, le secrétaire général, Sie Lambert
Pour le SYNATRASE, le secrétaire général, Yao Bakary
Pour FRATERNITE, le secrétaire général, Ehui Eugène
Signature à la Bceao/ La fin des illusions de Gbagbo
Ce qui va se passer à Bamako demain, samedi
Le sort du président Laurent Gbagbo sera définitivement scellé demain lors de la 15ème session ordinaire des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'Uemoa (Union économique et monétaire ouest africaine) qui se tient demain à Bamako dans la capitale malienne. Au cours de cette rencontre qui aura pour cadre le Centre international de Conférence de Bamako, les premiers hauts responsables des huit pays de l'Uemoa (Benin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) vont plancher sur la crise ivoirienne. Organe suprême de l'Union, la Conférence définit les grandes orientations de la politique de l'Uemoa. Elle prend des Actes additionnels qui peuvent compléter le Traité, sans toutefois le modifier. Cette Conférence, selon certaines sources, est différente des autres car elle visera à mettre fin à la guerre financière entre Alassane Ouattara, président légitime de la Côte d'Ivoire et Laurent Gbagbo qui refuse de quitter le pouvoir alors qu'il a perdu l'élection présidentielle du 28 novembre 2010. Cette réunion qui va enregistrer, sauf changement de dernière minute, la présence de tous les chefs d'Etat de l'Union, est placée sous le signe de la crise ivoirienne et l'impact de celle-ci sur l'ensemble de l'Union. Il s'agira aussi, selon des observateurs, de reconnaître officiellement Alassane Ouattara comme Président de la république de Côte d'Ivoire et membre de la Conférence des chefs d'Etat de l'Uemoa. Mais, compte tenu de son calendrier chargé, le président ivoirien sera représenté à cette rencontre par son Premier ministre, Guillaume Soro. Qui aura certainement à ses côtés, les ministres Charles Koffi Diby et Albert Mabri Toikeusse, respectivement ministre de l'Economie et des Finances et ministre du Plan et du Développement de Ouattara. Ce conclave va permettre par ailleurs de faire respecter la décision du Conseil des ministres de l'Uemoa du 23 décembre 2010, en Guinée Bissau, qui avait décidé de ne reconnaître que la signature du président Ouattara. Lundi dernier, un Conseil des ministres extraordinaire de l'Uemoa avait eu lieu à Bamako pour préparer cette session ordinaire des chefs d'Etat. Et le ministre Albert Mabri Toikeusse qui pilote le travail technique fait par le ministre Charles Koffi Diby, n'a pas été du tout tendre avec le Gouverneur de la Bceao, Dacoury-Tabley. Mais demain, les chefs de l'Union viendront couper court aux nombreuses supputations. A cet effet, indique une source, les instructions seront données pour que la signature d'Alassane Ouattara figure au bas de la déclaration de la Conférence des chefs d'Etat de l'Union, au même titre que celle de ses pairs. Les instances de l'Union recevront même des spécimens des signatures d'Alassane Ouattara, Charles Koffi Diby et Adama Koné, Directeur général du Trésor et de la Comptabilité publique. Ce qui signifie que pour les mouvements sur le Compte d'opération de la Côte d'Ivoire, seules les signatures de Diby et Koné seront désormais recevables, donc valables. Cette action qui rentre dans le cadre de l'opérationnalité technique, contribuera a rejeter les chèques dont les signatures ne proviendront pas de ces deux signataires. Outre l'enjeu de la reconnaissance officielle du camp Ouattara, les Présidents, une fois de plus, marqueront leur détermination à régler avec célérité la crise ivoirienne pour éviter que l'Union ne soit durement affectée.
L'impact de la crise ivoirienne
En effet, la Côte d'Ivoire qui représente près de 40% de l'Uemoa contribue à stabiliser l'Union. Il est donc inadmissible que pour des intérêts personnels, l'on veuille '' tout foutre en l'air'', comme l'a dit une source proche du dossier ivoirien. Surtout que les effets se font déjà sentir. La Côte d'Ivoire est aujourd'hui le plus gros emprunteur à travers le marché des obligations mais aussi le pays qui rembourse le mieux. Cependant, du fait de la crise qui secoue actuellement le pays, les emprunts n'ont pas été tous remboursés alors qu'ils arrivent bientôt à échéance (un an, délai de rigueur). Ce qui est aussi dramatique, ce sont les remboursements des émissions de bons du Trésor. C'est-à-dire que l'Etat emprunte aussi sur le marché mais le remboursement intervient chaque mois. Ce qui n'est pas le cas de nos jours, car les caisses sont désespérément vides. Les bons étant arrivés à terme, il faut bien rétrocéder aux banques, assurances et autres, ce que l'on a emprunté. Mais face à la situation qui prévaut la Côte d'Ivoire, cela est à la traîne. Les banques sont obligées de faire toutes sortes de calculs avant de se lancer sur un quelconque marché surtout que l'Union tousse puisque la Côte d'Ivoire en enrhumée. Du coup, ceux qui avaient l'habitude d'investir grâce à des prêts, ne pourront plus le faire. Le pays en crise ne peut plus participer correctement aux différentes cotisations relatives au Prélèvement communautaire de solidarité (Pcs). Il y aura donc un gap difficile à combler au niveau de l'Union. Conséquence : le financement des projets par l'Union ne se fera plus correctement alors qu'il a été concocté un plan stratégique pour les dix prochaines années. D'où, un retard dans la mise en œuvre de ce plan. Au niveau des pays de l'hinterland (Mali, Niger, Burkina), c'est déjà difficile d'avoir accès au Port autonome d'Abidjan pour l'écoulement des produits mais aussi pour recevoir les produits pétroliers. Toute chose qui pourrait occasionner l'augmentation des prix des denrées alimentaires dans les pays de l'espace communautaire. Cependant, d'autres pays à façade maritime pourraient jouir de cette situation. Mais là encore, ce sera toujours couteux pour les pays de l'hinterland.
La Conférence des Chefs d'Etat de l'Uemoa n'est donc pas prête à laisser pourrir la situation ivoirienne qui pourrait inéluctablement impacter l'Union. Raison pour laquelle, à cette rencontre du 22 janvier 2011, les chefs d'Etat de l'Uemoa ne se laisseront pas distraire. Cependant, si tant est que Laurent Gbagbo a été invité à cette conférence, cela ne signifie nullement pour l'Union que c'est lui le Président de la Côte d'Ivoire. « Il s'agira de lui parler devant tout le monde en lui indiquant que seul Alassane Ouattara est l'homme fort de la Côte d'Ivoire et qu'il devra respecter cette décision. S'il entend ramer à contre-courant de ce que les chefs d'Etat lui diront, ce sera à ses risques et périls. L'invitation devait être considérée comme le dernier avertissement de tous ses chefs d'Etat à Laurent Gbagbo », souligne une source. Faut-il le rappeler, après le sommet constitutif de l'Uemoa, le 10 janvier 1994 à Dakar, au Sénégal, la Conférence a tenu treize sessions ordinaires et deux sessions extraordinaires. La présidence de la Conférence des Chefs d'Etat de l'Uemoa est présentement assurée depuis le 17 mars 2009 par Amadou Toumani Touré, président de la République du Mali. Il a même reçu hier, la visite éclair de Raïla Odinga, le médiateur de l'Union africaine qui venait de buter sur l'intransigeance de Laurent Gbagbo, déterminé à rester au pouvoir, malgré les injonctions de la communauté internationale. L'on peut donc deviner aisément le motif de cette visite.
Jean Eric ADINGRA (Envoyé spécial à Bamako)