Le Premier ministre du président Laurent Gbagbo, déclaré élu et investi par le Conseil constitutionnel, Marie-Gilbert Aké N’Gbo, a été reçu mercredi 26 janvier 2011 à Malabo, la capitale de la Guinée Equatoriale, par le président Teodoro Obiang Nguema, pour parler de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire. « Je suis venu pour donner l’information réelle sur les causes de conflit post-électoral », a indiqué le Premier ministre Aké N’Gbo à la radio nationale équato-guinéenne qui a rapporté l’information. Cette visite du Premier ministre de Laurent Gbagbo à Malabo fait suite à celle de Guillaume Soro, ancien Premier ministre du président ivoirien, proche d’Alassane Ouattara, qui entreprend depuis plusieurs jours une tournée dans les capitales africaines pour expliquer la crise ivoirienne et solliciter la caution de ces Etats visités en faveur d’une intervention militaire contre le régime de Laurent Gbagbo dont il ne reconnaît pas la légitimité. Guillaume Soro, par ailleurs patron de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), a souhaité, partout où il est passé, qu’un commando soit formé pour déloger le président investi par le Conseil constitutionnel. Président qui n’est pas reconnu par une grande partie de la communauté internationale. Le Premier ministre Aké N’Gbo, on peut le penser, est allé effacer les traces du passage du chef du gouvernement d’Alassane Ouattara. Teodoro Obiang NGuema, probablement le futur président en exercice de l’Union africaine (UA) est considéré comme un des soutiens de Laurent Gbagbo en Afrique. Celui-ci avait fait savoir lundi dernier, par la voix d’un de ses conseillers lors de la visite de M. Soro à Malabo, qu’il allait proposer au prochain sommet de l’UA dimanche à Addis-Abeba la création d`une « commission spéciale sur le règlement » de la crise en Côte d’Ivoire, privilégiant « une solution pacifique ». L’option militaire, à part le camp Ouattara qui la trouve indispensable, est désormais rejetée par bon nombre d’Etats africains et européens. Comme le Premier ministre Aké N’Gbo, plusieurs émissaires pro-Gbagbo ont été envoyés dans certains pays comme le Nigeria pour apporter la part de vérité du camp Gbagbo sur la crise post-électorale. Le prochain sommet de l’UA devrait aboutir à des décisions importantes aussi bien pour la restauration de la paix en Côte d’Ivoire que pour la stabilité de la sous-région ouest-africaine. Le Premier ministre Aké N’Gbo est rentré hier jeudi à Abidjan.
Hervé KPODION
Hervé KPODION