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Économie Publié le samedi 29 janvier 2011 | Nord-Sud

«Procès du café-cacao» - Les ex-dirigeants reviennent à la barre le 27 avril

Comme l’accusation l’avait demandé la veille, le tribunal correctionnel d’Abidjan-Plateau a rendu son délibéré hier et fixée au 27 avril, la prochaine audience du sensible «procès du cacao». Dans lequel, les ex-dirigeants sont accusés de malversations massives. Déjà, à l’ouverture jeudi, du procès des 25 prévenus dont 22 ont été remis en liberté, début janvier, après deux ans et demi de détention provisoire, l’accusation avait justement demandé un report de deux mois en raison de la présence à l’étranger de nombreux témoins, parmi les 120 cités. Avant ce nouveau rendez-vous du mois d’avril, il faut indiquer que le procès avait été reporté à plusieurs reprises fin 2010, sur fond de campagne présidentielle, d’élection puis de crise post-électorale. Les anciens «barons» du cacao, parmi lesquels, des proches de Laurent Gbagbo, président déchu, sont poursuivis pour «détournement de fonds, abus de confiance, abus de biens sociaux, escroquerie» ou encore «faux et usage de faux en écriture privée de banque». Ils risquent jusqu’à 20 ans de prison. L’arrestation en juin 2008 de la quasi-totalité des responsables de la filière café-cacao avait fait suite à l’ouverture en octobre 2007 d’une vaste enquête, à la demande de l’ex-chef d’Etat Laurent Gbagbo qui est «cramponné» au pouvoir malgré sa défaite face à Alassane Ouattara lors du scrutin du 28 novembre. Une situation qui a plongé le pays dans une grave crise politique sans précédent. Et, le cacao qui représente avec le café environ 20% du PIB ivoirien et 40% des recettes d’exportation, est l’un des enjeux du bras de fer entre Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo. A telle enseigne que le président élu, Alassane Ouattara, qui contrôle désormais de façon exclusive les comptes du pays logés à la Bceao, a suspendu pour un mois, les exportations de café-cacao de Côte d’Ivoire. Toute chose qui a fait bondir les cours du cacao, en début de semaine, de plus de 6% sur le marché mondial. Le prix de la tonne de cacao pour livraison en mars a grimpé jusqu’à 2.307 livres (3.676 USD ou encore 1.775.508 Fcfa) sur le marché Liffe de Londres, à son plus haut niveau depuis début août. Il a par ailleurs atteint à New-York 3.393 dollars (1.638.819 Fcfa), son plus fort niveau depuis janvier 2010. Les Etats-Unis ont même apporté leur soutien à cette décision. De grands groupes comme le géant de l’agro-alimentaire Cargill et Adm, ont dans la même veine, annoncé la suspension momentanée des achats de cacao de Côte d’Ivoire.

Cissé Cheick Ely



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