Sans surprise, la crise posté-lectorale aura été un très mauvais millésime pour l’ensemble de l’hôtellerie ivoirienne. A cause du mauvais temps, on observe également des nuits blanches dans les hôtels de la capitale économique. Pourtant, cette période de l’année est la haute saison pour les opérateurs touristiques. C’est dans l’intervalle de novembre à février que les professionnels du secteur réalisent les meilleures performances. Malheureusement, les tensions politiques interminables ont conduit de nombreux clients européens à annuler leurs séjours dans les grands hôtels. Comme à chaque grabuge, c’est l’hôtellerie 4 étoiles qui est la plus affectée : la volatilité des performances est en effet prononcée sur ce marché qui tire profit des périodes de croissances. Pullman, Tiama, Novotel, Ibis-Marcory, Hamanieh, etc… souffrent davantage des grésillements politiques avec une baisse importante du taux de fréquentation. Au Golf, même si les chambres sont quasiment toutes occupées, il reste que les parcours golfiques qui représentent une niche financière importante sont inexploités depuis belle lurette. Quant à Ibis-Plateau, il a carrément fermé ses portes en attendant des jours meilleurs. Aujourd’hui, ces établissements de standing évaluent leurs pertes à des centaines de millions de Fcfa. Ils ne sont pas seuls dans le creux de la vague d’autant que des annulations sont aussi enregistrées dans les petits et moyens établissements. Ces catégories de réceptifs hébergent à elles seules plus de 10.000 touristes d’habitude, soit un tiers du nombre total. Selon la Fédération des hôteliers, le taux de remplissage a considérablement baissé. Ce qui a obligé l’ensemble des opérateurs économiques à redimensionner leur personnel. Quant aux autres stations balnéaires, elles n’en finissent pas de se lamenter. De Grand-Bassam à Grand-Béréby en passant par San Pedro, elles peinent à retrouver leur chemin. A preuve, en bordure de mer dans la petite ville portuaire où se localisent les hôtels, plusieurs restaurants sont fermés. Côté festif, zéro animation. La station est morte. Pour Emile Kouamé, gérant de Mélekia-beach, les établissements devraient rouvrir dès que le ciel redeviendra clément. Difficile aujourd’hui de rentabiliser des investissements aussi lourds. Il n’en demeure pas moins que les professionnels guettent avec impatience les premiers signes de la reprise, espérés par tous.
Lanciné Bakayoko
Lanciné Bakayoko