Après sa sortie du 20 janvier 2011 au Conseil économique et social, la Coordination des membres du Grand Conseil du Pdci-Rda s’est prononcé, devant la presse sur la crise post-électorale que vit la Côte d’Ivoire et les perspectives de sortie de crise. Une déclaration faite hier 4 février 2011, dans une Résidence à Angré (Cocody) riche en informations. Extraits.
«Camarades membres du Grand Conseil du Pdci-Rda, militantes et militants du Pdci-Rda, Mesdames et messieurs, chers amis,…
Comme nous l’avons déjà indiqué au cours de notre déclaration solennelle; la Coordination des membres du Grand Conseil du Pdci-Rda, constate que Sarkozy, Ban Ki-moon et ChoÏ en veulent à la Côte d’Ivoire et à son président Laurent Gbagbo pour des raisons que nous ignorons tous car la crise post-électorale que nous vivons n’est qu’un prétexte à nos yeux. En effet, le refus obstiné du camp Ouattara et surtout de ses appuis extérieurs, de l’évaluation du processus électoral proposé par le président Laurent Gbagbo est la preuve manifeste que les raisons qui fondent leur volonté farouche de détruire la Côte d’Ivoire ne sont pas électorales. Les élections n’ont servi que de prétexte, voire d’éléments déclencheurs de leur furia contre la Côte d’Ivoire et le président Laurent Gbagbo. S’il s’agissait d’élection, le mécanisme d’évaluation proposé par monsieur Laurent Gbagbo suffirait à clarifier la situation.
Ne connaissant pas les motivations réelles de ces esprits malveillants et en attendant que Monsieur Sarkozy et ses hommes nous en disent plus, nous devrions continuer de dénoncer la duplicité du Secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon, la malhonnêteté de Choï le factotum ainsi que la cécité politique de monsieur Soro.
Le 2e tour de l’élection présidentielle a opposé Laurent Gbagbo candidat de Lmp et Alassane Ouattara candidat du Rdr. Selon monsieur Bakayoko Youssouf et non pas la Cei, ce scrutin aurait donné Alassane vainqueur avec environ 2 400 000 voix soit environ 54% avec un taux de participation d’environ 82%. Ce taux tout à fait surréaliste et qui contraste avec les observations et les estimations des observateurs officiels européens, américains et africains et surtout qui contraste avec ce que nous nationaux et électeurs avons observé dans les bureaux de vote (nous entendons par nous, vous messieurs les journalistes et moi-même qui avons tous voté, avons observé qu’il n’y avait pas d’engouement et d’affluence dans les bureaux de vote). Ce résultat que je qualifie d’emblée de frauduleux a été malheureusement et pour le malheur de la Côte d’Ivoire. (Ne faites pas attention à la redondance) a été celui que Choï a choisi de certifier créant ainsi le plus grand scandale électoral en Côte d’Ivoire.
Mesdames et Messieurs les journalistes,
Ainsi que vous le savez tous, ce résultat même s’il avait été officiel n’était que provisoire. Nous y reviendrons. Le Conseil constitutionnel pour sa part, après un travail minutieux prenant en compte tous les recours formulés par le candidat de Lmp, a annoncé le résultat définitif donnant monsieur Laurent Gbagbo vainqueur avec environ 2 054 537 voix soit 51,45% avec un taux de participation nationale de 71,28%. Taux déjà annoncé par l’ensemble des observateurs extérieurs et nationaux. Sils Technology pour sa part, à qui du reste il a été refusé un certain nombre de PV dans la zone Cno, a aussi donné un résultat qui donne monsieur Gbagbo vainqueur avec un taux de participation nationale de 54,04%.
Face à la crise provoquée par monsieur Choï qui est née de cette élection qui suscite tant de passion et de commentaire sur la Côte d’Ivoire, le président Laurent Gbagbo (nous le répétons) a proposé une évaluation du processus électoral. Pour nous, au plan électoral, les choses sont claires, car un Pv entaché d’irrégularité est annulé comme cela se fait dans tout le monde entier; surtout un Pv qui comporte un nombre de votants supérieurs au nombre d’inscrits est déclaré nul et de nul effet. C’est ce que le Conseil constitutionnel a relevé. Mais avant lui, la société Sils Technology l’avait révélé dans son rapport d’étape du 1er décembre 2010. Sachez que cette entreprise a été récusée par l’opposition à savoir le Rhdp mais a été imposée d’autorité par l’ex-Premier ministre Guillaume Soro. Sils Technology, pour rappel a déployé ses agents dans les 415 Commissions électorales locales (Cel). Ainsi donc, les Pv collectés par Sils Technology ne peuvent, en aucun cas, être soupçonnés d’avoir été falsifiés. Sils Technology a dénombré parmi ces Pv 2000 (soit 10% de l’ensemble des Pv) sur lesquels il est figuré que le nombre de votants est supérieur au nombre d’inscrits. Souvenons- nous que c’est cette société Sils que monsieur Guillaume Soro, dans son interview de Jeune Afrique N°2610 du 16 au 22 janvier 2011, a nommé «Centre de calcul de la Primature». A ce propos, monsieur Guillaume Soro dit une très grave contrevérité en affirmant «que ce centre de calcul de la Primature entendez Sils Technology» aurait donné Alassane Ouattara gagnant. Alors que le rapport d’étape publié dans le quotidien Fraternité Matin du 3 décembre 2010, que tout le monde a lu, donne monsieur Laurent Gbagbo gagnant. Voilà monsieur Guillaume Soro pris en flagrant délit de mensonge.
Quant à Obama, l’Afrique et les Ivoiriens s’interrogent sur les raisons de son acharnement sans fondement sur la Côte d’Ivoire et surtout sur ses Institutions. Obama n’est-il pas en contradiction avec les valeurs qu’il prétend défendre lui-même? N’est-ce pas Obama qui lors de son passage à Accra, déclarait: «L’Afrique n’avait pas besoin d’hommes forts mais d’Institutions fortes». L’attitude d’Obama rame à contre-courant de sa propre prise de position dans la capitale ghanéenne et disons de ses propres convictions. Si monsieur Obama voulait nous dire en fait qu’il n’avait pas de conviction sur certaines valeurs démocratiques qu il dit défendre, il ne s’y prendrait pas autrement.
Quant aux frères Sud-Coréens, Ban Ki-moon et Young Jin-Choï, respectivement Secrétaire général de l’Onu et représentant spécial de l’Onu en Côte d’Ivoire, ils apparaissent clairement comme les instruments de la déstabilisation des Institutions ivoiriennes à travers leur mécanisme de certification. En effet, cela se voit par la récente frénésie qui s’est emparée de monsieur Ban Ki-moon au dernier sommet de l’Ua lorsqu’il affirmait sans retenue et, de façon ubuesque que tout recomptage des voix en Côte d’Ivoire serait une grave injustice.
Frères et sœurs messieurs les journalistes,
Est-il injuste de recompter les voix d’un scrutin parce qu’on ne s’accorde pas? Les cas sont légion dans tout le monde dont le plus récent est Haïti. Ou bien est-il plus injuste de dire à un chef d’Etat une chose et de faire le contraire? N’est-ce pas vous monsieur Ban Ki-moon qui avez dit à monsieur Laurent Gbagbo, par la voix de monsieur Hedi Annabi en avril 2007, que le mécanisme de la certification ne saurait se substituer aux prérogatives qui appartiennent aux Institutions nationales à savoir le Conseil constitutionnel. (Cf. votre rapport S/2007/275 du 14 mai 2007 pages 9, paragraphe 32). Monsieur Ban Ki-moon, nous voudrions savoir pourquoi vous avez délibérément choisi (je voudrais m’excuser du mot mais il n’y en a pas d’autre) de mentir au président en l’occurrence le président Laurent Gbagbo, le président légitime et légal de la République de Côte d’Ivoire.
Par ailleurs, qu’est-ce qui explique la montée d’adrénaline en vous lorsque l’on a parlé de panel de chefs d’Etat à envoyer en Côte d’ivoire pour investiguer sur le processus électoral. Aviez-vous peur que l’on découvre quelque chose que vous auriez caché à la communauté internationale pour l’induire en erreur? Tout cela monsieur le Secrétaire général ça va se savoir. En ce qui concerne Choï, nous serons peu prolixes car tout le monde sait qu’il a trompé la quasi-totalité de la communauté internationale sur la prétendue crise post-électorale ivoirienne.
Revenant sur la certification de Choï, retenons ceci : la certification, source du scandale électoral a été acquise et effectuée de manière malhonnête (il ne faut plus avoir peur des mots).
1)-Le président Gbagbo a été trompé par Ban Ki-moon et ses collaborateurs dont Hedi Annabi, pour obtenir son accord sur le mécanisme de certification (cf. l3e rapport S/2007/275 du 14 mai 2007 du Sg Ban Ki-moon en ses paragraphes 31, 32 & 33).
Venons-en à M. Choï. Ce dernier a effectué la certification en dépit de tout bon sens. En effet, il disposait d’une note d’orientation, une sorte de feuille de route, qui décrivait toutes les tâches qu’il devait exécuter. Sur cette note d’orientation, il est écrit en son point 7 et nous citons :
«7- Quels sont les
moyens d’action
En cas de dysfonctionnement porté à sa connaissance, le Certificateur dispose de quatre niveaux d’action :
1) Il discute avec les acteurs impliqués et/ou les autorités concernées (Cei et Conseil constitutionnel) afin d’attirer leur attention sur les éléments de risque. Il les encourage à prendre toutes les mesures correctives nécessaires ;
2) Si cette concertation n’aboutit pas, il contacte les protagonistes ivoiriens (Gbagbo et Ouattara) afin de trouver des solutions au niveau national ;
3) Si cette démarche n’aboutit pas, le Certificateur a la possibilité de faire appel au Facilitateur (Compaoré) pour son arbitrage ;
4) Si l’arbitrage n’aboutit pas, il fait rapport au Conseil de Sécurité pour les mesures appropriées ».
De tout ce que nous venons de citer comme feuille de route, Choï n’a rien fait. Si en se rendant compte que les résultats de la Cei et du Conseil constitutionnel devraient diverger, il aurait dû les appeler pour qu’ils harmonisent ainsi que le recommande le paragraphe 1 du point 7 de la feuille de route sur la certification. Par ailleurs, Choï ayant reçu les mêmes Pv que ceux que Sils Technology a collecté auprès des 415 Cel, s’est-il rendu compte que là-dedans il y en a 2000 environ qui sont faux, à savoir qu’ils ne répondent pas aux critères de validation pour cause de nombre de votants supérieur au nombre d’inscrits. S’il s’en ait aperçu comment a-t-il traité ces cas puisque cela représente plus de 500 000 inscrits pour pouvoir certifier. S’il ne s’en ait pas aperçu, c’est qu’il a fait un mauvais travail et mériterait son nom d’homme de basses œuvres. Est-ce que monsieur Choï a certifié les élections avec 2000 Pv (10% des inscrits) avec des Pv ne répondant pas aux normes internationales de validation parce que comportant un nombre de votants supérieur au nombre d’inscrits ?
Si oui, il a accepté de donner délibérément plus de 500 000 voix cadeaux à Alassane Ouattara. Nous comprenons dès lors, pourquoi monsieur Youssouf Bakayoko, pour être en harmonie avec Choï, a accepté de porter le taux de participation de 71% à 81%, soit 10% ce qui représente effectivement les 500 000 voix que lui Choï et Bakayoko se sont entendus pour donner à Alassane Ouattara.
C’est dans cet imbroglio suscité par Sarkozy dans sa volonté d’imposer son ami Alassane Ouattara à la République de Côte d’Ivoire et donner un signe fort de reconnaissance à la famille Nouvian, famille d’origine de madame Ouattara, dont le père s’est illustré pendant la résistance française à l’appel du Général de Gaulle. C’est face à cet imbroglio dont les bras séculiers pour l’exécution ont été Ban Ki-moon, 0H01 et Youssouf Bakayoko, le frère du Nord d’Alassane Ouattara, que le 16e Sommet ordinaire de l’Ua s’est tenu à Addis-Abeba les 30 et 31 janvier 2011.
Messieurs les journalistes,
C’est donc en tout état de cause que la coordination nationale des membres du grand Conseil du Pdci-Rda, félicite l’Union africaine pour sa prise en main du processus de sortie de crise pacifique en Côte d’Ivoire. En décidant l’envoi d’une mission de haut niveau constituée d’un panel de cinq chefs d’Etat qui aura pour mission essentielle d’évaluer le processus électoral dans notre pays.
Aussi nous membres du Grand conseil du Pdci-Rda, voudrions-nous suggérer que, puisque monsieur Bakayoko Youssouf est un pion essentiel dans cette crise post-électoral, nous demandons au panel des cinq chefs d’Etat de faire venir monsieur Bakayoko Youssouf afin qu’il explique comment et dans quelles conditions il a pu donner des résultats étant entendu que la Cei elle-même, à une heure avant minuit, soit 23 heures, par la voix de son président Bakayoko Youssouf him-self, a dit qu’elle ne disposait d’aucun résultat. Aucun membre de la Commission centrale ne peut dire par quelle magie monsieur Bakayoko Youssouf a pu parvenir aux résultats qu’il a donnés clandestinement à l’Hôtel du Golf, Qg de campagne de Alassane Ouattara.
L’Ua dans son communiqué, exige ce qui nous paraît normal pour aller à la Paix: la levée du blocus autour du Golf Hôtel. Dans ce même ordre d’idées, nous membres du Grand conseil du Pdci-Rda estimons que l’Ua a oublié un autre blocus imposé par le camp Ouattara et ses amis dans le cadre de cette même affaire. Il s’agit de diverses sanctions qui ont été prises tous azimuts en une semaine. Ce pourquoi, nous estimons que par parallélisme des formes, au moment où, le président Laurent Gbagbo va lever le blocus autour du Golf Hôtel, donnant ainsi un signal fort de sa bonne volonté d’aller à la paix, nous demandons aux chefs d’Etat du panel qui arrivent, d’exiger la levée de toutes les sanctions imposées pendant cette période, y compris le retour du Gouverneur Henri-Philippe Dacoury-Tabley, à son poste de la Bceao à Dakar.
C’est le lieu pour nous de féliciter les pays de l’Afrique digne, l’Afrique qui refuse de se coucher comme au temps de la canonnière, l’Afrique qui veut aller de l’avant, à savoir, l’Afrique du Sud du président Jacob Zuma, l’Angola du président Eduardo Dos Santos, la Namibie du président Hifikepunye Pohamba, le Kenya du président Emilio Mwai Kibaki, le Zimbabwe du président Robert Mugabe, la Guinée Equatoriale du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, le Cap Vert du président Pedro de Verona Rodrigues Pires, la Gambie de Yahya Abdul-Azziz Jemus Junkung Jammeh, le Mali de Amadou Toumani Touré, le Bénin de Yayi Thomas Boni et le Guide .de la Grande Révolution de la Grande Jamahiriyaya Arabe libyenne populaire et socialiste, le Colonel Mouammar Kadhafi.
Nous n’oublions pas nos amis de la Russie, de la Chine, de l’Iran, du Brésil, de la Suisse, du Liban, du Venezuela, pour leur soutien inestimable à la Côte d’Ivoire.
En nous félicitant de la sagesse des chefs d’Etat de l’Ua d’avoir décidé de venir à la source pour se rendre compte de la réalité, nous savons que cette façon de faire pourraît déboucher pour ne pas donner directement raison à un camp, pourrait disions-nous déboucher entre autres conclusions éventuelles sur une reprise des élections ainsi que l’a proposé Son Excellence Monsieur Eduardo Dos Santos lorsqu’il recevait les vœux du Corps diplomatique à Luanda. Cela fait partie des éventualités. Si cette éventualité était avérée, alors notre Coordination des Membres du grand Conseil demande que l’Ua garantisse le désarmement effectif et mette effectivement fin à la rébellion de Guillaume Soro qui a consacré la partition de notre pays en deux zones antagonistes avant l’organisation de quelques autres scrutins que ce soient.
Revenant au Pdci-Rda, notre parti, nous invitons nos militants à ne point désespérer de l’issue de cette crise car, en réalité, le débat est clos; la Côte d’Ivoire triomphera. Et c’est l’occasion pour nous Pdci-Rda de nous mettre en ordre de bataille pour la présidentielle de 2015 car nous sommes aujourd’hui, à moins de cinq ans de cette échéance capitale. Inspirons-nous des erreurs du passé pour préparer 2015 dans la sérénité, l’union, le rassemblement et la sincérité. En vérité le Pdci-Rda, au sortir de la présidentielle de 2010, doit faire sa mue, son autocritique, pour ne pas dire l’état des lieux; afin d’arriver à un Pdci-Rda nouveau. Le Pdci-Rda doit demeurer le Pdci-Rda; c’est-à-dire un parti non-violent, un parti de dialogue vrai ainsi que nous l’a enseigné le père fondateur de ce parti, Félix Houphouët-Boigny. Tous les camarades qui avaient quitté ce parti politique à l’époque et qui aujourd’hui, se retrouvent ailleurs, doivent impérativement regagner le vaste creuset de réconciliation qu’est le Pdci-Rda. Nos frères du Forum, dirigé par le camarade Atsé projettent un cadre de réflexion intitulé “Etats généraux”. Si une telle manifestation devrait connaître le jour, nous demandons à tous nos camarades de s’y joindre pour que chacun apporte sa pierre à l’édifice du Pdci-Rda nouveau.
L’on parle de la création d’un grand parti dont les statuts seraient déjà prêts. Ce parti rassemblerait les partis composant l’actuel Rhdp dont le Pdci-Rda évidemment. Nous voudrions affirmer ici notre attachement au Pdci-Rda et joindre nos voix à celles qui se sont déjà exprimées pour dire que nous sommes Pdci-Rda, nous demeurons Pdci-Rda et nous demeurerons Pdci-Rda.
Partant de ce constat, nous invitons tous nos camarades à rejoindre le Pdci-Rda d’Houphouët-Boigny. C’est aussi l’occasion pour nous de lancer un appel à tous ceux qui ont été radiés, et ceux ou celles qui se sont éloignés du Pdci-Rda, à rejoindre la Maison du père ».
Propos recueillis par
Frimo D. Koukou
koukoudf@yahoo.fr
«Camarades membres du Grand Conseil du Pdci-Rda, militantes et militants du Pdci-Rda, Mesdames et messieurs, chers amis,…
Comme nous l’avons déjà indiqué au cours de notre déclaration solennelle; la Coordination des membres du Grand Conseil du Pdci-Rda, constate que Sarkozy, Ban Ki-moon et ChoÏ en veulent à la Côte d’Ivoire et à son président Laurent Gbagbo pour des raisons que nous ignorons tous car la crise post-électorale que nous vivons n’est qu’un prétexte à nos yeux. En effet, le refus obstiné du camp Ouattara et surtout de ses appuis extérieurs, de l’évaluation du processus électoral proposé par le président Laurent Gbagbo est la preuve manifeste que les raisons qui fondent leur volonté farouche de détruire la Côte d’Ivoire ne sont pas électorales. Les élections n’ont servi que de prétexte, voire d’éléments déclencheurs de leur furia contre la Côte d’Ivoire et le président Laurent Gbagbo. S’il s’agissait d’élection, le mécanisme d’évaluation proposé par monsieur Laurent Gbagbo suffirait à clarifier la situation.
Ne connaissant pas les motivations réelles de ces esprits malveillants et en attendant que Monsieur Sarkozy et ses hommes nous en disent plus, nous devrions continuer de dénoncer la duplicité du Secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon, la malhonnêteté de Choï le factotum ainsi que la cécité politique de monsieur Soro.
Le 2e tour de l’élection présidentielle a opposé Laurent Gbagbo candidat de Lmp et Alassane Ouattara candidat du Rdr. Selon monsieur Bakayoko Youssouf et non pas la Cei, ce scrutin aurait donné Alassane vainqueur avec environ 2 400 000 voix soit environ 54% avec un taux de participation d’environ 82%. Ce taux tout à fait surréaliste et qui contraste avec les observations et les estimations des observateurs officiels européens, américains et africains et surtout qui contraste avec ce que nous nationaux et électeurs avons observé dans les bureaux de vote (nous entendons par nous, vous messieurs les journalistes et moi-même qui avons tous voté, avons observé qu’il n’y avait pas d’engouement et d’affluence dans les bureaux de vote). Ce résultat que je qualifie d’emblée de frauduleux a été malheureusement et pour le malheur de la Côte d’Ivoire. (Ne faites pas attention à la redondance) a été celui que Choï a choisi de certifier créant ainsi le plus grand scandale électoral en Côte d’Ivoire.
Mesdames et Messieurs les journalistes,
Ainsi que vous le savez tous, ce résultat même s’il avait été officiel n’était que provisoire. Nous y reviendrons. Le Conseil constitutionnel pour sa part, après un travail minutieux prenant en compte tous les recours formulés par le candidat de Lmp, a annoncé le résultat définitif donnant monsieur Laurent Gbagbo vainqueur avec environ 2 054 537 voix soit 51,45% avec un taux de participation nationale de 71,28%. Taux déjà annoncé par l’ensemble des observateurs extérieurs et nationaux. Sils Technology pour sa part, à qui du reste il a été refusé un certain nombre de PV dans la zone Cno, a aussi donné un résultat qui donne monsieur Gbagbo vainqueur avec un taux de participation nationale de 54,04%.
Face à la crise provoquée par monsieur Choï qui est née de cette élection qui suscite tant de passion et de commentaire sur la Côte d’Ivoire, le président Laurent Gbagbo (nous le répétons) a proposé une évaluation du processus électoral. Pour nous, au plan électoral, les choses sont claires, car un Pv entaché d’irrégularité est annulé comme cela se fait dans tout le monde entier; surtout un Pv qui comporte un nombre de votants supérieurs au nombre d’inscrits est déclaré nul et de nul effet. C’est ce que le Conseil constitutionnel a relevé. Mais avant lui, la société Sils Technology l’avait révélé dans son rapport d’étape du 1er décembre 2010. Sachez que cette entreprise a été récusée par l’opposition à savoir le Rhdp mais a été imposée d’autorité par l’ex-Premier ministre Guillaume Soro. Sils Technology, pour rappel a déployé ses agents dans les 415 Commissions électorales locales (Cel). Ainsi donc, les Pv collectés par Sils Technology ne peuvent, en aucun cas, être soupçonnés d’avoir été falsifiés. Sils Technology a dénombré parmi ces Pv 2000 (soit 10% de l’ensemble des Pv) sur lesquels il est figuré que le nombre de votants est supérieur au nombre d’inscrits. Souvenons- nous que c’est cette société Sils que monsieur Guillaume Soro, dans son interview de Jeune Afrique N°2610 du 16 au 22 janvier 2011, a nommé «Centre de calcul de la Primature». A ce propos, monsieur Guillaume Soro dit une très grave contrevérité en affirmant «que ce centre de calcul de la Primature entendez Sils Technology» aurait donné Alassane Ouattara gagnant. Alors que le rapport d’étape publié dans le quotidien Fraternité Matin du 3 décembre 2010, que tout le monde a lu, donne monsieur Laurent Gbagbo gagnant. Voilà monsieur Guillaume Soro pris en flagrant délit de mensonge.
Quant à Obama, l’Afrique et les Ivoiriens s’interrogent sur les raisons de son acharnement sans fondement sur la Côte d’Ivoire et surtout sur ses Institutions. Obama n’est-il pas en contradiction avec les valeurs qu’il prétend défendre lui-même? N’est-ce pas Obama qui lors de son passage à Accra, déclarait: «L’Afrique n’avait pas besoin d’hommes forts mais d’Institutions fortes». L’attitude d’Obama rame à contre-courant de sa propre prise de position dans la capitale ghanéenne et disons de ses propres convictions. Si monsieur Obama voulait nous dire en fait qu’il n’avait pas de conviction sur certaines valeurs démocratiques qu il dit défendre, il ne s’y prendrait pas autrement.
Quant aux frères Sud-Coréens, Ban Ki-moon et Young Jin-Choï, respectivement Secrétaire général de l’Onu et représentant spécial de l’Onu en Côte d’Ivoire, ils apparaissent clairement comme les instruments de la déstabilisation des Institutions ivoiriennes à travers leur mécanisme de certification. En effet, cela se voit par la récente frénésie qui s’est emparée de monsieur Ban Ki-moon au dernier sommet de l’Ua lorsqu’il affirmait sans retenue et, de façon ubuesque que tout recomptage des voix en Côte d’Ivoire serait une grave injustice.
Frères et sœurs messieurs les journalistes,
Est-il injuste de recompter les voix d’un scrutin parce qu’on ne s’accorde pas? Les cas sont légion dans tout le monde dont le plus récent est Haïti. Ou bien est-il plus injuste de dire à un chef d’Etat une chose et de faire le contraire? N’est-ce pas vous monsieur Ban Ki-moon qui avez dit à monsieur Laurent Gbagbo, par la voix de monsieur Hedi Annabi en avril 2007, que le mécanisme de la certification ne saurait se substituer aux prérogatives qui appartiennent aux Institutions nationales à savoir le Conseil constitutionnel. (Cf. votre rapport S/2007/275 du 14 mai 2007 pages 9, paragraphe 32). Monsieur Ban Ki-moon, nous voudrions savoir pourquoi vous avez délibérément choisi (je voudrais m’excuser du mot mais il n’y en a pas d’autre) de mentir au président en l’occurrence le président Laurent Gbagbo, le président légitime et légal de la République de Côte d’Ivoire.
Par ailleurs, qu’est-ce qui explique la montée d’adrénaline en vous lorsque l’on a parlé de panel de chefs d’Etat à envoyer en Côte d’ivoire pour investiguer sur le processus électoral. Aviez-vous peur que l’on découvre quelque chose que vous auriez caché à la communauté internationale pour l’induire en erreur? Tout cela monsieur le Secrétaire général ça va se savoir. En ce qui concerne Choï, nous serons peu prolixes car tout le monde sait qu’il a trompé la quasi-totalité de la communauté internationale sur la prétendue crise post-électorale ivoirienne.
Revenant sur la certification de Choï, retenons ceci : la certification, source du scandale électoral a été acquise et effectuée de manière malhonnête (il ne faut plus avoir peur des mots).
1)-Le président Gbagbo a été trompé par Ban Ki-moon et ses collaborateurs dont Hedi Annabi, pour obtenir son accord sur le mécanisme de certification (cf. l3e rapport S/2007/275 du 14 mai 2007 du Sg Ban Ki-moon en ses paragraphes 31, 32 & 33).
Venons-en à M. Choï. Ce dernier a effectué la certification en dépit de tout bon sens. En effet, il disposait d’une note d’orientation, une sorte de feuille de route, qui décrivait toutes les tâches qu’il devait exécuter. Sur cette note d’orientation, il est écrit en son point 7 et nous citons :
«7- Quels sont les
moyens d’action
En cas de dysfonctionnement porté à sa connaissance, le Certificateur dispose de quatre niveaux d’action :
1) Il discute avec les acteurs impliqués et/ou les autorités concernées (Cei et Conseil constitutionnel) afin d’attirer leur attention sur les éléments de risque. Il les encourage à prendre toutes les mesures correctives nécessaires ;
2) Si cette concertation n’aboutit pas, il contacte les protagonistes ivoiriens (Gbagbo et Ouattara) afin de trouver des solutions au niveau national ;
3) Si cette démarche n’aboutit pas, le Certificateur a la possibilité de faire appel au Facilitateur (Compaoré) pour son arbitrage ;
4) Si l’arbitrage n’aboutit pas, il fait rapport au Conseil de Sécurité pour les mesures appropriées ».
De tout ce que nous venons de citer comme feuille de route, Choï n’a rien fait. Si en se rendant compte que les résultats de la Cei et du Conseil constitutionnel devraient diverger, il aurait dû les appeler pour qu’ils harmonisent ainsi que le recommande le paragraphe 1 du point 7 de la feuille de route sur la certification. Par ailleurs, Choï ayant reçu les mêmes Pv que ceux que Sils Technology a collecté auprès des 415 Cel, s’est-il rendu compte que là-dedans il y en a 2000 environ qui sont faux, à savoir qu’ils ne répondent pas aux critères de validation pour cause de nombre de votants supérieur au nombre d’inscrits. S’il s’en ait aperçu comment a-t-il traité ces cas puisque cela représente plus de 500 000 inscrits pour pouvoir certifier. S’il ne s’en ait pas aperçu, c’est qu’il a fait un mauvais travail et mériterait son nom d’homme de basses œuvres. Est-ce que monsieur Choï a certifié les élections avec 2000 Pv (10% des inscrits) avec des Pv ne répondant pas aux normes internationales de validation parce que comportant un nombre de votants supérieur au nombre d’inscrits ?
Si oui, il a accepté de donner délibérément plus de 500 000 voix cadeaux à Alassane Ouattara. Nous comprenons dès lors, pourquoi monsieur Youssouf Bakayoko, pour être en harmonie avec Choï, a accepté de porter le taux de participation de 71% à 81%, soit 10% ce qui représente effectivement les 500 000 voix que lui Choï et Bakayoko se sont entendus pour donner à Alassane Ouattara.
C’est dans cet imbroglio suscité par Sarkozy dans sa volonté d’imposer son ami Alassane Ouattara à la République de Côte d’Ivoire et donner un signe fort de reconnaissance à la famille Nouvian, famille d’origine de madame Ouattara, dont le père s’est illustré pendant la résistance française à l’appel du Général de Gaulle. C’est face à cet imbroglio dont les bras séculiers pour l’exécution ont été Ban Ki-moon, 0H01 et Youssouf Bakayoko, le frère du Nord d’Alassane Ouattara, que le 16e Sommet ordinaire de l’Ua s’est tenu à Addis-Abeba les 30 et 31 janvier 2011.
Messieurs les journalistes,
C’est donc en tout état de cause que la coordination nationale des membres du grand Conseil du Pdci-Rda, félicite l’Union africaine pour sa prise en main du processus de sortie de crise pacifique en Côte d’Ivoire. En décidant l’envoi d’une mission de haut niveau constituée d’un panel de cinq chefs d’Etat qui aura pour mission essentielle d’évaluer le processus électoral dans notre pays.
Aussi nous membres du Grand conseil du Pdci-Rda, voudrions-nous suggérer que, puisque monsieur Bakayoko Youssouf est un pion essentiel dans cette crise post-électoral, nous demandons au panel des cinq chefs d’Etat de faire venir monsieur Bakayoko Youssouf afin qu’il explique comment et dans quelles conditions il a pu donner des résultats étant entendu que la Cei elle-même, à une heure avant minuit, soit 23 heures, par la voix de son président Bakayoko Youssouf him-self, a dit qu’elle ne disposait d’aucun résultat. Aucun membre de la Commission centrale ne peut dire par quelle magie monsieur Bakayoko Youssouf a pu parvenir aux résultats qu’il a donnés clandestinement à l’Hôtel du Golf, Qg de campagne de Alassane Ouattara.
L’Ua dans son communiqué, exige ce qui nous paraît normal pour aller à la Paix: la levée du blocus autour du Golf Hôtel. Dans ce même ordre d’idées, nous membres du Grand conseil du Pdci-Rda estimons que l’Ua a oublié un autre blocus imposé par le camp Ouattara et ses amis dans le cadre de cette même affaire. Il s’agit de diverses sanctions qui ont été prises tous azimuts en une semaine. Ce pourquoi, nous estimons que par parallélisme des formes, au moment où, le président Laurent Gbagbo va lever le blocus autour du Golf Hôtel, donnant ainsi un signal fort de sa bonne volonté d’aller à la paix, nous demandons aux chefs d’Etat du panel qui arrivent, d’exiger la levée de toutes les sanctions imposées pendant cette période, y compris le retour du Gouverneur Henri-Philippe Dacoury-Tabley, à son poste de la Bceao à Dakar.
C’est le lieu pour nous de féliciter les pays de l’Afrique digne, l’Afrique qui refuse de se coucher comme au temps de la canonnière, l’Afrique qui veut aller de l’avant, à savoir, l’Afrique du Sud du président Jacob Zuma, l’Angola du président Eduardo Dos Santos, la Namibie du président Hifikepunye Pohamba, le Kenya du président Emilio Mwai Kibaki, le Zimbabwe du président Robert Mugabe, la Guinée Equatoriale du président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, le Cap Vert du président Pedro de Verona Rodrigues Pires, la Gambie de Yahya Abdul-Azziz Jemus Junkung Jammeh, le Mali de Amadou Toumani Touré, le Bénin de Yayi Thomas Boni et le Guide .de la Grande Révolution de la Grande Jamahiriyaya Arabe libyenne populaire et socialiste, le Colonel Mouammar Kadhafi.
Nous n’oublions pas nos amis de la Russie, de la Chine, de l’Iran, du Brésil, de la Suisse, du Liban, du Venezuela, pour leur soutien inestimable à la Côte d’Ivoire.
En nous félicitant de la sagesse des chefs d’Etat de l’Ua d’avoir décidé de venir à la source pour se rendre compte de la réalité, nous savons que cette façon de faire pourraît déboucher pour ne pas donner directement raison à un camp, pourrait disions-nous déboucher entre autres conclusions éventuelles sur une reprise des élections ainsi que l’a proposé Son Excellence Monsieur Eduardo Dos Santos lorsqu’il recevait les vœux du Corps diplomatique à Luanda. Cela fait partie des éventualités. Si cette éventualité était avérée, alors notre Coordination des Membres du grand Conseil demande que l’Ua garantisse le désarmement effectif et mette effectivement fin à la rébellion de Guillaume Soro qui a consacré la partition de notre pays en deux zones antagonistes avant l’organisation de quelques autres scrutins que ce soient.
Revenant au Pdci-Rda, notre parti, nous invitons nos militants à ne point désespérer de l’issue de cette crise car, en réalité, le débat est clos; la Côte d’Ivoire triomphera. Et c’est l’occasion pour nous Pdci-Rda de nous mettre en ordre de bataille pour la présidentielle de 2015 car nous sommes aujourd’hui, à moins de cinq ans de cette échéance capitale. Inspirons-nous des erreurs du passé pour préparer 2015 dans la sérénité, l’union, le rassemblement et la sincérité. En vérité le Pdci-Rda, au sortir de la présidentielle de 2010, doit faire sa mue, son autocritique, pour ne pas dire l’état des lieux; afin d’arriver à un Pdci-Rda nouveau. Le Pdci-Rda doit demeurer le Pdci-Rda; c’est-à-dire un parti non-violent, un parti de dialogue vrai ainsi que nous l’a enseigné le père fondateur de ce parti, Félix Houphouët-Boigny. Tous les camarades qui avaient quitté ce parti politique à l’époque et qui aujourd’hui, se retrouvent ailleurs, doivent impérativement regagner le vaste creuset de réconciliation qu’est le Pdci-Rda. Nos frères du Forum, dirigé par le camarade Atsé projettent un cadre de réflexion intitulé “Etats généraux”. Si une telle manifestation devrait connaître le jour, nous demandons à tous nos camarades de s’y joindre pour que chacun apporte sa pierre à l’édifice du Pdci-Rda nouveau.
L’on parle de la création d’un grand parti dont les statuts seraient déjà prêts. Ce parti rassemblerait les partis composant l’actuel Rhdp dont le Pdci-Rda évidemment. Nous voudrions affirmer ici notre attachement au Pdci-Rda et joindre nos voix à celles qui se sont déjà exprimées pour dire que nous sommes Pdci-Rda, nous demeurons Pdci-Rda et nous demeurerons Pdci-Rda.
Partant de ce constat, nous invitons tous nos camarades à rejoindre le Pdci-Rda d’Houphouët-Boigny. C’est aussi l’occasion pour nous de lancer un appel à tous ceux qui ont été radiés, et ceux ou celles qui se sont éloignés du Pdci-Rda, à rejoindre la Maison du père ».
Propos recueillis par
Frimo D. Koukou
koukoudf@yahoo.fr