Les affrontements entre populations et forces de l'ordre à Abobo vont-ils, enfin, cesser un jour ? Il est bien difficile d'y croire, vu que le moindre contact entre ces deux entités vire de plus en plus au drame. Cela s'est répété hier, quand une protestation a dégénéré dans le quartier de ''derrière-rail'' et s'est terminée dans le sang. Encore un civil tué. La série noire a commencé à la mi-janvier quand les forces de défense et de sécurité bouclent le secteur Pk18. Elles disaient mener une opération de sécurisation. L'opération effectivement menée dans la nuit de mardi 11 janvier dernier s'est soldée par 5 morts dont 2 policiers et 3 civils. Mais de sources proches des populations, les affrontements ont fait une vingtaine de morts dans leurs rangs. Outre des riverains grièvement blessés, cinq policiers et quatre marins ont failli y périr dans les échanges de tirs. Le lendemain, les Casques bleus s'interposent, tenant les populations à l'abri d'une opération de « pacification » qui aurait certainement débordé. Hélas, le rendez-vous manqué sera honoré une semaine après, et toujours dans un bain de sang. Ce sont les secteurs ''Marley'' et ''Rond-point'', dans le périmètre de la mairie, qui ont été le théâtre des opérations. Cette fois, ce fut au tour des forces de l'ordre de subir de lourdes pertes. Officiellement, ce sont sept éléments des Fds qui y ont laissé leur vie. Au titre des dégâts matériels, trois cargos ont été calcinés et de nombreux véhicules civils saccagés.
Les observateurs des droits de l'Homme dont la division y afférente de l'Opération des Nations Unies ont pour leur part condamné ces descentes militaires et relevé des « violations massives » des droits de l'Homme.
B.I.
Les observateurs des droits de l'Homme dont la division y afférente de l'Opération des Nations Unies ont pour leur part condamné ces descentes militaires et relevé des « violations massives » des droits de l'Homme.
B.I.