Retranchés à l’Hôtel du Golf depuis l’annonce hors délai des résultats du 2nd tour de la présidentielle ivoirienne, par Youssouf Bakayoko, Alassane Ouattara et Guillaume Soro, multiplient les appels à l’insurrection. Pour bénéficier et/ou jouir du soutien des populations supposées acquises à leur cause, notamment celles des zones Cno. C’est dans cette optique que le mardi 8 février dernier, un meeting a été organisé par le Rhdp de la capitale de la Vallée du Bandama, Bouaké, à la rue principale jouxtant les nouveaux locaux de la Préfecture pour soutenir la présence de Blaise Compaoré dans le panel. Mais ce fut un véritable fiasco pour Ouattara et son équipe. A peine cent personnes ont répondu à l’appel, ce jour-là. Pour une manifestation dont les organisateurs s’attendaient pourtant à plusieurs milliers de personnes. Car, selon eux, les habitants de Bouaké sont acquis à leur cause et à celle de Ouattara, singulièrement. Mais contre toute attente, cela a été un désaveu. « Nous sommes fatigués des meetings de soutien à Ouattara et à sa bande. Que font-ils au Golf depuis là ?». S’est indigné un rebelle. « Je suis fatigué de ces gens-là (entendez, Alassane et ses amis). Ils ne font que mentir au peuple qu’ils ont remporté les élections et pourtant, c’est un autre qui gouverne depuis lors. Nous avons perdu leur confiance. En témoigne la faible mobilisation, jamais enregistrée à Bouaké ». a confié notre interlocuteur. Qui sur un air désabusé, a dit ne plus «se tenir prêt pour une quelconque manifestation de soutien à Ouattara et Soro ». Avant de révéler que Soro et son patron les ont toujours roulés dans la farine. A écouter ces mécontentements, tout laisse croire que Ouattara et son équipe sont en train de perdre leur crédibilité au sein de la rébellion. Donnant ainsi raison aux quelques rebelles qui refusent l’affrontement armé, comme moyen d’accéder au pouvoir d’Etat. Avec la faible mobilisation de ce mardi, il convient de conclure qu’outre Ouattara et Guillaume Soro, qui perdent de leur influence dans cette localité, c’est plutôt le Rhdp qui perd de son poids politique dans ces zones. Face à cette perte de vitesse, Sékongo Félicien, le porte-parole des Fn a tenté de revenir à la charge, en tentant de colmater les brèches. Un point de presse qu’il a animé au secrétariat des Fn, en début de matinée, a servi de prétexte fallacieux au soutien au panel. « Bouaké est fatigué de ces meetings. Nous avons besoin d’autres choses, mieux la paix pour travailler », a conclu K. Moussa, un commerçant, au grand marché de Bouaké.
Odette Latey
Depuis Bouaké
Odette Latey
Depuis Bouaké