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Politique Publié le samedi 12 février 2011 | Le Patriote

Faits marquants / Cher Philippe

Ce n’est pas pour sacrifier à une mode que je me permets de t’adresser ce mot. Si tu as remarqué, depuis un certain temps, des citoyens se sont mis à écrire à d’autres concitoyens. Tu sais également que quand ont veut s’adresser au cœur, à la raison et à l’âme d’un être cher, on lui adresse, personnellement un courrier. C’est ce que j’essaie de faire avec toi ce jour. C’est bien à Philippe, notre gradé, cinq fois galonné que je parle. Je suis sûr qu’il me comprendra. Parce que, sa très grande intelligence a fait de lui l’homme en uniforme qui a gravi les échelons, dans le corps d’armée, à une vitesse vertigineuse. Il en a donc dans la tête et dans le cœur. Son âme n’est pas souillée non plus. Car, il est fils d’un serviteur du Très-Haut. Un esprit saint dans un corps impeccable. Le tout auréolé d’une âme d’une pureté indéniable. Regardez comme notre Philippe est toujours tiré à quatre épingles ! On ne dirait pas quelqu’un qui a choisi un métier très salissant qui demande que l’on aille se coucher dans des tranchées boueuses et se promener souvent, dans la broussaille, avec des branches sur la tête. Sa mission première étant de défendre les autres, le bon peuple de Côte d’Ivoire, dans son métier, l’on n’hésite pas à offrir sa poitrine pour assumer ses responsabilités. Imaginez un peu, le risque qu’a pris ce mannequin au treillis collé-corps ! Quelques balles mal dirigées pourraient salir de sang, sa vareuse toujours bien repassée. C’est donc à ce Philippe-là que je voudrais transmettre ces quelques mots. En général, ceux qui ont choisi ce métier accepte de mourir pour leur patrie et non pour des Institutions. La patrie, c’est d’abord le peuple. Qui trahit le peuple, trahit la patrie. Pour des gens de type de notre Philippe, il n’y a pas honte plus grande que de ne pas arriver à protéger le bon peuple. Le drapeau, c’est le peuple. Chaque fois qu’un soldat abat un citoyen, il fait un trou dans le drapeau. Un drapeau criblé de balles ennemies a plus d’honneur que celui troué de part en part par des hommes de ses propres troupes. Ailleurs, les intérêts du peuple ont été préférés à ceux des princes régnants, par des gens qui sont également en uniforme. Ailleurs, des gens habillés de la même manière ont pris sur eux, d’accompagner le bon peuple dans sa quête d’un peu plus de liberté, dans sa volonté d’instaurer une démocratie vraie. Ici, notre Philippe, sur son 31, tire sur le peuple pour empêcher que l’avènement de la démocratie. Qu’est-ce qui le pousse à cette action tant rétrograde que sanguinaire ? La raison ? Laquelle ? Le cœur ? Lequel ? Ne me dis surtout pas, cher Philippe que tu as une âme de tueur. Notre pasteur commun refuserait de te recevoir dans sa maison. Alors, pourquoi empruntes-tu cette voie sans issue ? Le 28 novembre 2010, Laurent Gbagbo a été battu à la loyale par Alassane Ouattara à l’élection présidentielle. Le fait est incontestable, tu le sais très bien. Jamais le bon peuple de Côte d’Ivoire ne te pardonnera ce que ta présence aux côtés de l’usurpateur lui coûte. Sache-le !

Raoul Mapiéchon
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