C’est connu. Pour cette fin du mois de février, le gouvernement Aké N’gbo a décidé d’orienter les agents de l'État vers les banques en activité afin qu’ils perçoivent leur salaire. Nul doute que ce changement va causer quelques désagréments au sein des travailleurs et même de la population.
Au rang de ceux qui seront certainement très embêtés, figurent les usuriers. Ces faiseurs de prêts plus connus sous le nom de « margouillats ». De fait, nos investigations dans le milieu de ces usuriers nous ont révélé que ces derniers détiennent les cartes magnétiques de nombreux fonctionnaires et autres agents de l'État. Chaque fin de mois donc, ce sont « ces margouillats » qui se présentent aux guichets automatiques des banques pour faire des retraits à la place des vrais titulaires des comptes. Pour indication, il est à noter que certains fonctionnaires en butte à de grandes difficultés, s’orientent vers ces usuriers pour se faire octroyer des prêts dont le remboursement se fait avec un taux supplémentaire. Lequel taux, s’il n’est pas réglé, s’additionne chaque mois au précédent. En guise de garantie pour ce remboursement, les usuriers confisquent généralement les cartes magnétiques de leurs clients. Lesquels clients finissent par être engloutis sous une montagne de dettes, donnant ainsi la latitude à leurs créanciers de disposer de leur compte à leur guise. A coup sûr, en délocalisant les comptes de tous les agents de l’Etat, les usuriers se retrouvent dans une position inconfortable. Désormais, ils ne détiennent en effet que des cartes magnétiques qui, pour l’heure, ne servent à rien. « Ce n’est pas sûr que nos clients, surtout ceux qui résident hors de la ville, viennent payer délibérément leurs dettes. Cette mesure du gouvernement leur donne l’occasion de se débarrasser de nous. Heureusement que je connais le domicile de quelques-uns. Malgré tout, ce ne sera pas facile de se faire payer », avoue un usurier qui nous a subtilement approché à Abengourou et qui a requis l’anonymat. A le suivre, de nombreux fonctionnaires se réjouissent actuellement à l’idée de voir leur salaire échapper pour un temps, aux prélèvements liés aux prêts. Dans cette logique, ceux qui sont tenus en laisse par les usuriers, n’hésiteront pas à se fondre dans la nature avec les nouvelles mesures. « C’est grave pour nous. Il nous faut trouver une solution sinon, on sera obligé de repartir de zéro », note notre interlocuteur. Il est clair que si la nationalisation des banques annoncée par le gouvernement Aké N’Gbo aboutit à de profondes réformes au sein desdites structures allant jusqu’au changement des cartes magnétiques, les usuriers risquent de subir un revers. Ce point de vue n’est pourtant pas partagé par un instituteur qui s’est ouvert à nous : « Ces gens-là font un travail mystique avant de te donner leur argent. Tu ne peux pas te débarrasser d’eux aussi facilement. Quand tu pars, tu reviens à eux toujours. Sinon, comment pouvez-vous expliquer que leurs clients viennent leur remettre leur nouvelle carte magnétique quand l’ancienne est périmée ? Ils pouvaient bien s’échapper en ce moment-là. D’ailleurs, ils connaissent leurs clients et ils vont les coincer ».
Z.N. (A Abengourou
Au rang de ceux qui seront certainement très embêtés, figurent les usuriers. Ces faiseurs de prêts plus connus sous le nom de « margouillats ». De fait, nos investigations dans le milieu de ces usuriers nous ont révélé que ces derniers détiennent les cartes magnétiques de nombreux fonctionnaires et autres agents de l'État. Chaque fin de mois donc, ce sont « ces margouillats » qui se présentent aux guichets automatiques des banques pour faire des retraits à la place des vrais titulaires des comptes. Pour indication, il est à noter que certains fonctionnaires en butte à de grandes difficultés, s’orientent vers ces usuriers pour se faire octroyer des prêts dont le remboursement se fait avec un taux supplémentaire. Lequel taux, s’il n’est pas réglé, s’additionne chaque mois au précédent. En guise de garantie pour ce remboursement, les usuriers confisquent généralement les cartes magnétiques de leurs clients. Lesquels clients finissent par être engloutis sous une montagne de dettes, donnant ainsi la latitude à leurs créanciers de disposer de leur compte à leur guise. A coup sûr, en délocalisant les comptes de tous les agents de l’Etat, les usuriers se retrouvent dans une position inconfortable. Désormais, ils ne détiennent en effet que des cartes magnétiques qui, pour l’heure, ne servent à rien. « Ce n’est pas sûr que nos clients, surtout ceux qui résident hors de la ville, viennent payer délibérément leurs dettes. Cette mesure du gouvernement leur donne l’occasion de se débarrasser de nous. Heureusement que je connais le domicile de quelques-uns. Malgré tout, ce ne sera pas facile de se faire payer », avoue un usurier qui nous a subtilement approché à Abengourou et qui a requis l’anonymat. A le suivre, de nombreux fonctionnaires se réjouissent actuellement à l’idée de voir leur salaire échapper pour un temps, aux prélèvements liés aux prêts. Dans cette logique, ceux qui sont tenus en laisse par les usuriers, n’hésiteront pas à se fondre dans la nature avec les nouvelles mesures. « C’est grave pour nous. Il nous faut trouver une solution sinon, on sera obligé de repartir de zéro », note notre interlocuteur. Il est clair que si la nationalisation des banques annoncée par le gouvernement Aké N’Gbo aboutit à de profondes réformes au sein desdites structures allant jusqu’au changement des cartes magnétiques, les usuriers risquent de subir un revers. Ce point de vue n’est pourtant pas partagé par un instituteur qui s’est ouvert à nous : « Ces gens-là font un travail mystique avant de te donner leur argent. Tu ne peux pas te débarrasser d’eux aussi facilement. Quand tu pars, tu reviens à eux toujours. Sinon, comment pouvez-vous expliquer que leurs clients viennent leur remettre leur nouvelle carte magnétique quand l’ancienne est périmée ? Ils pouvaient bien s’échapper en ce moment-là. D’ailleurs, ils connaissent leurs clients et ils vont les coincer ».
Z.N. (A Abengourou