Risques d’affrontements généralisés - L’ONUCI appelle les FDS et les FAFN à la retenue

L'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI) a exprimé jeudi, à Abidjan, son inquiétude devant les affrontements qui ont eu lieu le même jour entre les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et les Forces Armées des Forces Nouvelles (FAFN) dans la région des dix huit montagnes.
Dans une déclaration lue par son porte-parole, Hamadoun Touré, lors du point de point de presse hebdomadaire de la Mission, l'ONUCI a réitéré son appel à la retenue pour éviter l'embrasement du pays et au-delà.
La mission onusienne, a-t-il ajouté, estime qu'une telle confrontation risque de constituer la reprise du conflit armé et donc une violation du cessez-le-feu et exhorte à user de moyens pacifiques pour sortir de la crise postélectorale actuelle.
M. Touré a également évoqué la recrudescence de la violence particulièrement dans certains quartiers d'Abidjan entre militaires et manifestants avec utilisation d'armes lourdes, accroissant le nombre de morts. A ce sujet, le porte-parole a dit que la Division des droits de l'Homme avait recensé 315 personnes tuées depuis la mi-décembre 2010. « La Division poursuit ses enquêtes sur ces événements au sujet desquels l'ONUCI redit sa conviction que la violence ne saurait être la solution », a-t-il ajouté.
Abordant les activités du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la Côte d'Ivoire, Y J Choi, M Touré a annoncé qu'il avait rencontré le panel des chefs d'Etat mandatés par l'UA. Il a, à cette occasion, exposé le rôle joué par l'ONUCI dans la gestion du processus électoral, en particulier sur son volet certification et fait, une nouvelle fois, la genèse de la méthodologie lui ayant permis de certifier aussi bien le premier tour que le second tour de l'élection présidentielle.
Sur le volet de l'assistance humanitaire, le coordonnateur humanitaire, NDolamb Ngokwey, a fait cas de la poursuite des déplacements des populations dans l'ouest du pays. Selon lui, il a été noté 40 876 déplaces internes dont 10 355 personnes sur le site et 30 521 personnes dans des familles d'accueil. Il a également souligné que des déplacés internes avaient été recensées dans le centre et l'Est du pays, ainsi que des centaines de personnes à Daloa, Lakota et Issia. « En ce qui concerne les réfugiés, le HCR a enregistré 39 685 ivoiriens au Libéria. La Guinée a reçu 800 réfugiés et 252 au Togo », a annoncé le coordonnateur humanitaire.
Il a fait un point de la réponse humanitaire notamment la distribution des vivres, des non vivres, des fournitures scolaires, des équipements de loisirs, la réhabilitation des latrines, par des agences du système des Nations unies notamment le PAM, l'Unicef et HCR, la Croix rouge, etc., en appui aux institutions nationales.
M Ngokwey a également donné des informations sur la situation des épidémies, le choléra touche actuellement 9 communes de la ville d'Abidjan ainsi que Bassam et Anyama. « Du 14 au 20 février nous sommes à 485 cas et 12 décès dont 115 nouveaux », a fait savoir le coordonnateur humanitaire, estimant qu'Attécoubé reste la commune la plus touchée. « L'appui de l'OMS, de l'UNICEF, de la Croix rouge et de partenaires et autorités sanitaires continuent à étendre des campagnes de sensibilisation », a-t-il ajouté. Il a également mentionné une épidémie de rougeole dans le district d'Adiaké dans la région du Sud Comoé. « En riposte, une campagne de vaccination appuyée par l'OMS et l'UNICEF, a démarré depuis le 17 février. « L'assistance aux personnes déplacées est toujours une opération très délicate et nous nous organisons pour pouvoir répondre au mieux à cette situation, a estimé M Ngokwey, qui a indiqué que pour ce faire, la communauté humanitaire continue à plaider pour l'espace humanitaire, afin de faciliter l'accès des travailleurs humanitaires à ces personnes déplacées.