Psychose d’un affrontement /Des coups de feu à Gagnoa hier

Des coups de feu ont tonné dans la nuit du mardi à mercredi à Barouhio, un quartier de la commune de Gagnoa. Le bilan à l’heure actuelle est de 9 blessés par balles de chevrotines, 2 taxis endommagés, un compteur d’eau cassé, une baraque et un kiosque brûlés. « On aurait pu faire l’économie de ce bilan si chacun de nous faisait preuve de respect de l’autorité et de patience », a regretté le préfet Réné Mohiro, lors de sa rencontre avec les différents protagonistes. A l’origine de la violence, un barrage d’auto-défense dressé sur la voie publique dudit quartier. Il était 22 h 30 lorsque Touré Mamadou conduisant sa moto arrive à ce barrage, tenu par des jeunes. Le contrôle auquel il est soumis dégénère. Sa moto en fait les frais. La tension monte d’un cran au point que chacune des parties reçoit du ‘’renfort‘’. Puis, des coups de feu ont retenti, faisant des blessés de part et d’autre. Le quartier et par ricochet toute la cité du fromager sont ameutés. La vive tension a donné l’occasion à toute sorte d’interprétations. Comme par exemple l’attaque de la ville par des rebelles. Les forces de défense et de sécurité (FDS) déployées sur les lieux ont réussit cependant à s’interposer entre les belligérants, faisant revenir le calme jusqu’au petit matin. Malheureusement, dès 7 heures du matin, l’on a constaté une résurgence de la violence. 2 taxis communaux ont essuyé la colère des manifestants à Barouhio. Les transporteurs ont interrompu et les commerces ont baissé pavillon. Le préfet, saisi de la situation a immédiatement convié les différents acteurs de cette crise à une table de discussion. « Pour le moment, arrêtez de faire les barrages sur les voies principales. En ce qui concerne les barrages sur les voies secondaires, ils doivent être dressés à partir de minuit », a-t-il déclaré. Dans un souci d’apaisement, les autorités de la ville ont pris acte des moyens financiers à dégager pour la prise en charge des différentes victimes.

Alain Kpapo à Gagnoa