Par son attitude humiliante vis-à-vis des chefs d’Etat du panel de l’Union africaine, Laurent Gbagbo a fini par contrarier ce comité de haut niveau qu’il a pourtant appelé de tous ses vœux pour régler la crise ivoirienne.
Le Premier ministre, Guillaume Soro, avait prévenu en disant que : « nous allons accueillir et écouter les émissaires de l’UA. Et Gbagbo va les humilier. Je le connais, c’est ce qu’il fera. Et lorsque cela arrivera, vous direz que Soro a eu raison. Il ne faut pas que les Ivoiriens perdent leur temps, qu’ils préparent la révolution. » Il a tenu ces propos le samedi 12 février dernier, lors d’un entretien avec la presse nationale et internationale. Un mois après, les dénouements de l’actualité politique nationale lui donnent raison. Des actes de Laurent Gbagbo le témoignent.
Les chefs d’Etat, membres du panel de l’Union africaine (Ua) accueillis à Abidjan à bras ouverts, fin-février, au Palais présidentiel déchantent de la délicatesse que leur avait témoignée le locataire des lieux. Le panel n’aura non seulement pas l’occasion de retourner l’ascenseur à M. Gbagbo, parce que celui-ci a décidé de ne pas se rendre à Addis-Abeba. Mais, l’équipe mise en place le 28 janvier par l’Union africaine, en vue du règlement de la crise post-électorale ivoirienne, réalise qu’elle ne représente rien aux yeux du chef de file de La majorité présidentielle (Lmp). C’est du moins le message qu’il a envoyé à deux reprises. D’abord, il s’est fait précéder par la rue qui a dit non à sa place à l’invitation que lui a faite l’Ua à se rendre à Addis-Abeba. Et, réagissant personnellement, il a désigné Pascal Affi N’Guessan, le président de son parti, le Fpi, à le représenter. De cette façon, il contraint les chefs d’Etat à discuter avec un ancien premier ministre, là où eux auraient voulu le faire avec tout au moins un ancien chef d’Etat. L’autorité du panel en pâtit. Dire qu’à Addis-Abeba, il était question de traduire dans les actes la prétendue main tendue de M. Gbagbo à Alassane Ouattara, pour dit-il trouver une solution à l’impasse. Cette rencontre fondamentale, parce qu’elle débouche sur des décisions « contraignantes » aujourd’hui, n’aura véritablement servi à rien. Puisque Laurent Gbagbo, acteur direct de l’impasse, ne sera pas présent à Addis pour assumer face au panel.
Ensuite, le n°1 de Lmp a démontré qu’il n’était pas prêt à obéir à toute décision de l’Ua allant contre sa volonté. En effet, le président sortant a opposé un refus catégorique à l’exigence de celle-ci de lever immédiatement le blocus sur le golf hôtel, au lendemain du 16è sommet à Addis-Abeba. Le blocus est en place, contraignant toujours les occupants de l’hôtel, leurs visiteurs à utiliser la voie aérienne pour tout déplacement.
Enfin, l’autre revers que le camp Gbagbo a fait essuyer à l’Ua tout entière, c’est la récusation du président Blaise Compaoré dans le panel. Lorsque l’institution a annoncé la liste des membres du comité de haut niveau, les partisans de Laurent Gbagbo ont récusé l’ex-facilitateur dans le dialogue ivoirien. Au motif, selon eux, qu’il est partie prenante de la crise ivoirienne. L’Ua qui n’a rien pu faire à cet agissement désobligeant, en a pris le coup. Car, le panel s’est retrouvé avec des chefs d’Etat géographiquement loin du dossier ivoirien. S’ils ont quand même évalué la situation ivoirienne, les chefs d’Etat avaient un plan secret pour faire payer au camp Gbagbo son irrévérence. D’où la décision de ne plus se rendre à Abidjan. Pour donner une leçon à toute Lmp, l’UA lui brandit aujourd’hui la symbolique du siège. Histoire pour elle de retrouver sa pleine autorité qui lui donne droit de mettre les protagonistes à ses pieds.
Kouakou Liza
Le Premier ministre, Guillaume Soro, avait prévenu en disant que : « nous allons accueillir et écouter les émissaires de l’UA. Et Gbagbo va les humilier. Je le connais, c’est ce qu’il fera. Et lorsque cela arrivera, vous direz que Soro a eu raison. Il ne faut pas que les Ivoiriens perdent leur temps, qu’ils préparent la révolution. » Il a tenu ces propos le samedi 12 février dernier, lors d’un entretien avec la presse nationale et internationale. Un mois après, les dénouements de l’actualité politique nationale lui donnent raison. Des actes de Laurent Gbagbo le témoignent.
Les chefs d’Etat, membres du panel de l’Union africaine (Ua) accueillis à Abidjan à bras ouverts, fin-février, au Palais présidentiel déchantent de la délicatesse que leur avait témoignée le locataire des lieux. Le panel n’aura non seulement pas l’occasion de retourner l’ascenseur à M. Gbagbo, parce que celui-ci a décidé de ne pas se rendre à Addis-Abeba. Mais, l’équipe mise en place le 28 janvier par l’Union africaine, en vue du règlement de la crise post-électorale ivoirienne, réalise qu’elle ne représente rien aux yeux du chef de file de La majorité présidentielle (Lmp). C’est du moins le message qu’il a envoyé à deux reprises. D’abord, il s’est fait précéder par la rue qui a dit non à sa place à l’invitation que lui a faite l’Ua à se rendre à Addis-Abeba. Et, réagissant personnellement, il a désigné Pascal Affi N’Guessan, le président de son parti, le Fpi, à le représenter. De cette façon, il contraint les chefs d’Etat à discuter avec un ancien premier ministre, là où eux auraient voulu le faire avec tout au moins un ancien chef d’Etat. L’autorité du panel en pâtit. Dire qu’à Addis-Abeba, il était question de traduire dans les actes la prétendue main tendue de M. Gbagbo à Alassane Ouattara, pour dit-il trouver une solution à l’impasse. Cette rencontre fondamentale, parce qu’elle débouche sur des décisions « contraignantes » aujourd’hui, n’aura véritablement servi à rien. Puisque Laurent Gbagbo, acteur direct de l’impasse, ne sera pas présent à Addis pour assumer face au panel.
Ensuite, le n°1 de Lmp a démontré qu’il n’était pas prêt à obéir à toute décision de l’Ua allant contre sa volonté. En effet, le président sortant a opposé un refus catégorique à l’exigence de celle-ci de lever immédiatement le blocus sur le golf hôtel, au lendemain du 16è sommet à Addis-Abeba. Le blocus est en place, contraignant toujours les occupants de l’hôtel, leurs visiteurs à utiliser la voie aérienne pour tout déplacement.
Enfin, l’autre revers que le camp Gbagbo a fait essuyer à l’Ua tout entière, c’est la récusation du président Blaise Compaoré dans le panel. Lorsque l’institution a annoncé la liste des membres du comité de haut niveau, les partisans de Laurent Gbagbo ont récusé l’ex-facilitateur dans le dialogue ivoirien. Au motif, selon eux, qu’il est partie prenante de la crise ivoirienne. L’Ua qui n’a rien pu faire à cet agissement désobligeant, en a pris le coup. Car, le panel s’est retrouvé avec des chefs d’Etat géographiquement loin du dossier ivoirien. S’ils ont quand même évalué la situation ivoirienne, les chefs d’Etat avaient un plan secret pour faire payer au camp Gbagbo son irrévérence. D’où la décision de ne plus se rendre à Abidjan. Pour donner une leçon à toute Lmp, l’UA lui brandit aujourd’hui la symbolique du siège. Histoire pour elle de retrouver sa pleine autorité qui lui donne droit de mettre les protagonistes à ses pieds.
Kouakou Liza