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Politique Publié le jeudi 10 mars 2011 | Nord-Sud

Réunion d’Addis-Abeba/Le piège se referme sur Gbagbo

© Nord-Sud
Arrivée à Abidjan des chefs d`états du panel
Le President Laurent Gbagbo
Dès demain, le clan Gbagbo devrait reprendre sa litanie contre la communauté internationale. Même le supposé allié d’un temps, Jacob Zuma, ne devrait pas échapper aux virulentes critiques du Front populaire ivoiriens (Fpi). Comme à l’accoutumée, cette communauté internationale ou, plus précisément, le panel des chefs d’Etat mandaté par l’Union africaine dont les conclusions de médiations sont attendues, aujourd’hui, sera vraisemblablement accusée d’avoir roulé pour le grand rival, Alassane Ouattara. Car, contrairement à ce qu’il en attendait, Laurent Gbagbo est loin de tirer le moindre marron de ce feu qu’il a allumé le 21 décembre dernier, lors d’une adresse à la nation, alors que la crise post-électorale avait commencé à enregistrer ses premiers morts. La preuve de ce désespoir se lit déjà à travers la décision de l’ancien chef de l’Etat ivoirien de ne pas honorer l’invitation à lui adressée par ce panel. Pourtant, ce groupe de travail de haut niveau ressemble au comité d’évaluation que lui-même a proposé lors de cette fameuse adresse à la nation du 21 décembre 2010. «Je suis prêt, dans le respect de la Constitution (...), à accueillir un comité d’évaluation de la crise post-électorale. Ce comité pourrait être dirigé par un représentant de l’Union africaine et comprendrait, notamment, des représentants de la Cedeao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, Ndlr), des Nations Unies, des États-Unis, de l’Union européenne, de la Russie, de la Ligue arabe et de la Chine ainsi que des Ivoiriens de bonne volonté», avait-il proposé à la communauté internationale.
« Je tends la main à l’opposition, à Monsieur Ouattara, comme à la rébellion armée qui le soutient. J’ai confiance en notre capacité à construire une nation dans la paix, la démocratie et la prospérité. Quittons le chemin de la guerre, reprenons notre marche vers le progrès », avait-il ajouté à sa proposition. Contre mauvaise fortune, les Ivoiriens avaient fini par faire bon cœur, espérant que cette fois-ci, le clan Gbagbo se plierait aux décisions de cette instance. La joie était par contre grande dans le camp de Laurent Gbagbo lorsque, réunis en sommet dans la capitale ethiopienne du 28 janvier au 1er février 2011, les chefs d’Etat de l’Union africaine ont décidé la mise sur pied d’un ‘’panel de haut niveau’’ pour trouver une issue pacifique à l’impasse post-électotale en Côte d’Ivoire. « Le président Laurent Gbagbo vient de remporter une importante victoire à travers la mise sur pied de ce panel. Il a réussi à démontrer aux yeux du monde que c’est par la négociation qu’il faut régler les crises en Afrique. L’UA vient de donner une leçon à la Cedeao », ont notamment claironné depuis Addis-Abeba, Alcide Djédjé, William Attéby et Geneviève Bro Grébé, trois fidèles de l’ancien président. Gervais Boga Sako, autre thuriféraire du régime frontiste est même plus dithyrambique, à son retour du sommet de l’UA : « Ce qui s’est passé à Addis-Abeba est salvateur pour la Côte d’Ivoire ».
Mais, s’étant rendu compte que le vent ne soufflait pas forcément dans le sens souhaité, les partisans de M. Gbagbo ont très vite commencé à prendre leurs distances avec leur propre projet, appelant comme à l’accoutumée, au respect de la Constitution. « Ce n’est pas le Panel qui va nous sortir de la crise. Il vient voir où se trouve la force, la légitimité. C’est là où se trouve le peuple que le Panel va aller », avait avoué, le 19 février dernier, le président du Fpi, Pascal Affi N’Guessan, lors d’une cérémonie au siège de l’ancien parti au pouvoir, à Yopougon. Une sortie qui n’a fait que donner de l’élan aux va-t-en-guerre du clan qui, visiblement, ont compris que leur salut résidait dorénavant dans la confrontation armée que leur chef, Laurent Gbagbo, avait fort heureusement eu l’idée de lancer depuis la mi-janvier à Abobo, puis depuis le 25 février dernier à l’Ouest, attaquant notamment les positions des Forces nouvelles. Mais comble de malchance, là aussi, les choses ne semblent pas aller comme il se doit. Tous les pièges tendus par Laurent Gbagbo se referment donc sur lui, les uns après les autres. Inexorablement, la fin approche.

Marc Dossa
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