La décision prise par l’ex-chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, destinée à prendre le contrôle de la commercialisation du cacao a laissé le marché de marbre.
Laurent Gbagbo espérait que sa décision de nationalisation des opérations d’achats agiterait les marchés du cacao. Malheureusement, elle a eu l’effet d’une chimère, le marché ayant royalement ignoré l’annonce de son gouvernement illégal. Ainsi, les prix du chocolat ont maintenu leur cadence habituelle, confirmant que les décisions de Gbagbo ne sont plus prises en compte à l’international depuis sa débâcle électorale. Mais si les cours finissent sans grand changement, l’on constate qu’ils ont tout de même évolué dans une fourchette considérable. «La décision de M. Gbagbo n’a pas d’incidence spécifique. Toutefois, la tendance reste fonction des décisions du président élu qui a interdit les exportations en vue d’asphyxier économiquement le candidat malheureux accroché au pouvoir. Avec l’embargo décrété par la communauté internationale, le marché est très nerveux sur les fèves en provenance des ports ivoiriens», observe Jason Roose, de US Commodities. En fait, les cours de la fève noire se sont envolés de 25 % en trois mois. Alors que les violences s’intensifient, la tonne de cacao pour livraison mai 2011 se traite à New York au plus haut depuis trente-deux ans, à 3.775 dollars. A Londres, il atteint 2.425 livres sterling, son niveau le plus élevé depuis mi-juillet, à une encablure d’un record depuis trente-trois ans atteint en juin 2010. A 23.644 contrats le 22 février, jamais les positions acheteuses sur le cacao n’avaient été aussi nombreuses sur la place newyorkaise. Cette euphorie pourrait bien perdurer. Selon les statistiques des douanes, les exportations de fèves par les ports de San Pedro et d’Abidjan se sont établies à 8.690 tonnes entre le 4 et le 17 février, contre 80.415 tonnes du 21 janvier au 3 février. La banque Standard Chartered table désormais sur un prix de 4.000 dollars par tonne d’ici à la fin de l’année. « Tant que Laurent Gbagbo n’aura pas abandonné la partie, que le pays sera au bord de la guerre civile et que les exportations en provenance de la Côte d’Ivoire seront suspendues, les marchés resteront haussiers », commente Jonathan Bouchet, analyste chez OTCex Group, société de courtage spécialisée sur les matières premières à Genève. A l’inverse, dès que le conflit sera réglé, les prix risquent fort de s’écrouler. L’organisation internationale du cacao a revu de 8 % à la hausse ses prévisions pour la récolte mondiale 2010-2011 en raison de conditions météorologiques exceptionnellement favorables en Afrique de l’Ouest. Dans les exploitations ivoiriennes, la production devrait également augmenter de 7 %, à 1.325 millions de tonnes, résument les analystes en matières premières de la Commerzbank.
Lanciné Bakayoko
Laurent Gbagbo espérait que sa décision de nationalisation des opérations d’achats agiterait les marchés du cacao. Malheureusement, elle a eu l’effet d’une chimère, le marché ayant royalement ignoré l’annonce de son gouvernement illégal. Ainsi, les prix du chocolat ont maintenu leur cadence habituelle, confirmant que les décisions de Gbagbo ne sont plus prises en compte à l’international depuis sa débâcle électorale. Mais si les cours finissent sans grand changement, l’on constate qu’ils ont tout de même évolué dans une fourchette considérable. «La décision de M. Gbagbo n’a pas d’incidence spécifique. Toutefois, la tendance reste fonction des décisions du président élu qui a interdit les exportations en vue d’asphyxier économiquement le candidat malheureux accroché au pouvoir. Avec l’embargo décrété par la communauté internationale, le marché est très nerveux sur les fèves en provenance des ports ivoiriens», observe Jason Roose, de US Commodities. En fait, les cours de la fève noire se sont envolés de 25 % en trois mois. Alors que les violences s’intensifient, la tonne de cacao pour livraison mai 2011 se traite à New York au plus haut depuis trente-deux ans, à 3.775 dollars. A Londres, il atteint 2.425 livres sterling, son niveau le plus élevé depuis mi-juillet, à une encablure d’un record depuis trente-trois ans atteint en juin 2010. A 23.644 contrats le 22 février, jamais les positions acheteuses sur le cacao n’avaient été aussi nombreuses sur la place newyorkaise. Cette euphorie pourrait bien perdurer. Selon les statistiques des douanes, les exportations de fèves par les ports de San Pedro et d’Abidjan se sont établies à 8.690 tonnes entre le 4 et le 17 février, contre 80.415 tonnes du 21 janvier au 3 février. La banque Standard Chartered table désormais sur un prix de 4.000 dollars par tonne d’ici à la fin de l’année. « Tant que Laurent Gbagbo n’aura pas abandonné la partie, que le pays sera au bord de la guerre civile et que les exportations en provenance de la Côte d’Ivoire seront suspendues, les marchés resteront haussiers », commente Jonathan Bouchet, analyste chez OTCex Group, société de courtage spécialisée sur les matières premières à Genève. A l’inverse, dès que le conflit sera réglé, les prix risquent fort de s’écrouler. L’organisation internationale du cacao a revu de 8 % à la hausse ses prévisions pour la récolte mondiale 2010-2011 en raison de conditions météorologiques exceptionnellement favorables en Afrique de l’Ouest. Dans les exploitations ivoiriennes, la production devrait également augmenter de 7 %, à 1.325 millions de tonnes, résument les analystes en matières premières de la Commerzbank.
Lanciné Bakayoko