La situation sécuritaire à Abidjan pousse la population à fuir la capitale économique pour trouver refuge à l’intérieur du pays. A Gagnoa, il n’y a pas de centre pour recevoir ces déplacés. Ils se fondent dans la population locale. Ils déposent leurs valises chez des amis et connaissances ou chez des parents. C’est le cas de T.K Blanchard, étudiant à l’université d’Abobo- Adjamé. « Je suis venu rester chez mon oncle, parce qu’à Abidjan, l’atmosphère est invivable. C’est le stress au quotidien », nous a confié l’étudiant. C’est aux environs de 11 heures que les premiers cars en provenance d’Abidjan accèdent à la cité du Fromager. Les passagers ont pour la plupart beaucoup de bagages. Attestant qu’ils se sont déplacés avec le maximum d’effets. « J’ai pris tout ces bagages parce que je ne sais pas combien de temps va durer cette situation », lance dame Gnaly, en compagnie de ses enfants. Ceux-ci, toujours gais comme à leur habitude courent entre les cars qui ne cessent de déverser le flot des passagers déplacés, dans un vacarme typique aux grandes gares. Gagnoa est pour certains voyageurs une ville de transit. Des voyageurs y font une escale avant de continuer leur route vers d’autres localités telles que Guibéroua, Issia, Soubré… « Je n’ai pas pu avoir un véhicule direct pour Issia. J’ai donc décidé de décomposer en passant par-ici », explique Koffi, tout heureux d’avoir quitté les bords de la lagune Ebrié. Selon les voyageurs, l’affluence dans les gares routières d’Abidjan est telle que les prix des tickets ont été majorés. « J’ai eu mon billet à 8 mille francs au lieu de 2,5 mille francs comme d’habitude. C’est à prendre ou à laisser », dénonce Christelle qui a fui Yopougon. Puis d’ajouter que le plus important pour elle était de quitter Abidjan.
Alain Kpapo à Gagnoa
Alain Kpapo à Gagnoa
