La reconstruction post-crise de la Côte d’Ivoire intéresse est une préoccupation majeure pour la France. La preuve, l’Agence Française de Développement (AFD) vient de faire un prêt important de 400 millions d’Euro à l’Etat ivoirien. Cette somme selon Dov Zerah DG l’AFD servira à éponger les arriérés et créer des emplois d’intensités collectives.
Dov Zerah, bonjour ! 400 millions d’Euro pour la Côte d’Ivoire, c’est une somme importante. Pourquoi un tel effort ?
C’est un prêt pour permettre à la Côte d’Ivoire de réintégrer le plus rapidement possible la communauté financière internationale et de faire en sorte d’éviter toute récession économique.
C’est un prêt sur des secteurs prioritaires ?
Tout à fait ! Et plus particulièrement dans le règlement d’un certain nombre d’arriérés vis-à-vis des fonctionnaires, des sociétés d’électricité ou d’eau qui devrait permettre donc de redémarrer l’alimentation en eau et en électricité.
Donc les fonctionnaires ivoiriens vont toucher leurs salaires dans les semaines qui viennent, c’est ça que voulez dire ?
Tout à fait, les salaires qui n’ont pas été payés au cours des dernières semaines. Il y aura aussi une partie vis à vis des bailleurs de fonds qui sera faite en accord total, notamment avec la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement. Il y a également un volet important de ce prêt, c`est-à-dire que nous allons aider financièrement la Côte d’Ivoire, au moins momentanément à développer des emplois d’intensités collectives, c`est-à-dire qu’il y a des travaux de d’urgence à faire en termes de ramassage des ordures de nettoyage de la voierie, de remise à niveau d’équipements collectifs, à Abidjan principalement, mais également dans les villes de l’intérieur du pays. Donc le gouvernement va embaucher un certain nombre de personnes pour apporter une amélioration aussi rapide que possible de l’environnement quotidien des citoyens ivoiriens.
La France fait un effort, mais est-ce qu’elle n’est pas isolée dans une telle action ?
Non, La France est précurseur. Ce que nous faisons, nous le faisons en liaison étroite totale. D’ailleurs, Madame Lagarde, ministre de l’Economie et la direction du Trésor, ont à Washington, des discussions avec le Fonds monétaire international pour faire en sorte que les choses aillent aussi vite que possible. Mais, il était important que nous, nous marquions notre solidarité et que nous accompagnions les nouvelles autorités ivoiriennes à essayer d’améliorer le quotidien des gens.
Depuis deux mois, les exportations du cacao sont bloquées, les banques d’Abidjan sont en rideau. Combien de temps faudra-t-il pour remettre la machine en route ?
Pour vous donner un exemple précis, dans deux jours des bateaux embarqueront de nouvelles quantités d’ananas, de bananes qui sortirons de la Côte d’Ivoire. Les flux d’exportations sont en train de reprendre incessamment sous peu et pour ce qui concerne la réouverture des banques, ça devrait se faire assez rapidement et bien entendu cela est nécessaire pour pouvoir apurer les arriérés. C’est essentiel, parce que nous prêtons de l’argent à la Côte d’Ivoire et pour que le trésor ivoirien puisse décaisser, il faut qu’il y ait un secteur bancaire qui se remette à fonctionner.
Quand la France soutient financièrement la Côte d’Ivoire, est-ce qu’elle attend en retour de nouveaux marchés pour ses entreprises ?
Non, c’est un cas particulier. Nous faisons un prêt pour apurer des arriérés, financer des emplois d’intensité de mains d’œuvre. Il n’y a pas d’entreprises françaises derrière ces projets et ces financements
La semaine dernière, à l’Assemblée Nationale, un député français disait : il ne faudrait pas que la France produise tout ces efforts, pour se faire ensuite chasser de Côte d’voire par les Chinois ?
Ce qui est important, c’est de savoir qu’aujourd’hui, il y a 850 millions d’habitants en Afrique Subsaharienne. En 2050 il y aura 1 milliard 800 millions d’habitants. Nous devons impérativement réussir le développement économique de l’Afrique Subsaharienne. C’est bien parti depuis cinq ou six ans avec des croissances en moyenne de 5% par an, bien entendu, il y a des disparités selon les régions. Mais dans ce contexte là, tout le monde est le bienvenu. C’est les Chinois, les Brésiliens, les Indiens et autres. Nous ne serons pas suffisamment nombreux pour accompagner le développement économique de l’Afrique Subsaharienne comme en Côte d’Ivoire.
Les engagements de l’AFD représentent 6 milliards d’Euro par an. Quelle est la part pour l’Afrique Subsaharienne ?
Parmi les milliards à destination des Etats étrangers, l’Afrique Subsaharienne représente un peu plus d’un tiers d’entre eux. Entre 37 et 40%, c`est-à-dire 2,2 milliards ou 2,3 milliards d’Euro selon les années. C’est un pourcentage qui va progresser et sur lequel il nous a été demandé de concentrer les éléments de subvention, de dons et de bonification d’intérêts de nos prêts.
Retranscrite par Jérôme N’dri
Dov Zerah, bonjour ! 400 millions d’Euro pour la Côte d’Ivoire, c’est une somme importante. Pourquoi un tel effort ?
C’est un prêt pour permettre à la Côte d’Ivoire de réintégrer le plus rapidement possible la communauté financière internationale et de faire en sorte d’éviter toute récession économique.
C’est un prêt sur des secteurs prioritaires ?
Tout à fait ! Et plus particulièrement dans le règlement d’un certain nombre d’arriérés vis-à-vis des fonctionnaires, des sociétés d’électricité ou d’eau qui devrait permettre donc de redémarrer l’alimentation en eau et en électricité.
Donc les fonctionnaires ivoiriens vont toucher leurs salaires dans les semaines qui viennent, c’est ça que voulez dire ?
Tout à fait, les salaires qui n’ont pas été payés au cours des dernières semaines. Il y aura aussi une partie vis à vis des bailleurs de fonds qui sera faite en accord total, notamment avec la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement. Il y a également un volet important de ce prêt, c`est-à-dire que nous allons aider financièrement la Côte d’Ivoire, au moins momentanément à développer des emplois d’intensités collectives, c`est-à-dire qu’il y a des travaux de d’urgence à faire en termes de ramassage des ordures de nettoyage de la voierie, de remise à niveau d’équipements collectifs, à Abidjan principalement, mais également dans les villes de l’intérieur du pays. Donc le gouvernement va embaucher un certain nombre de personnes pour apporter une amélioration aussi rapide que possible de l’environnement quotidien des citoyens ivoiriens.
La France fait un effort, mais est-ce qu’elle n’est pas isolée dans une telle action ?
Non, La France est précurseur. Ce que nous faisons, nous le faisons en liaison étroite totale. D’ailleurs, Madame Lagarde, ministre de l’Economie et la direction du Trésor, ont à Washington, des discussions avec le Fonds monétaire international pour faire en sorte que les choses aillent aussi vite que possible. Mais, il était important que nous, nous marquions notre solidarité et que nous accompagnions les nouvelles autorités ivoiriennes à essayer d’améliorer le quotidien des gens.
Depuis deux mois, les exportations du cacao sont bloquées, les banques d’Abidjan sont en rideau. Combien de temps faudra-t-il pour remettre la machine en route ?
Pour vous donner un exemple précis, dans deux jours des bateaux embarqueront de nouvelles quantités d’ananas, de bananes qui sortirons de la Côte d’Ivoire. Les flux d’exportations sont en train de reprendre incessamment sous peu et pour ce qui concerne la réouverture des banques, ça devrait se faire assez rapidement et bien entendu cela est nécessaire pour pouvoir apurer les arriérés. C’est essentiel, parce que nous prêtons de l’argent à la Côte d’Ivoire et pour que le trésor ivoirien puisse décaisser, il faut qu’il y ait un secteur bancaire qui se remette à fonctionner.
Quand la France soutient financièrement la Côte d’Ivoire, est-ce qu’elle attend en retour de nouveaux marchés pour ses entreprises ?
Non, c’est un cas particulier. Nous faisons un prêt pour apurer des arriérés, financer des emplois d’intensité de mains d’œuvre. Il n’y a pas d’entreprises françaises derrière ces projets et ces financements
La semaine dernière, à l’Assemblée Nationale, un député français disait : il ne faudrait pas que la France produise tout ces efforts, pour se faire ensuite chasser de Côte d’voire par les Chinois ?
Ce qui est important, c’est de savoir qu’aujourd’hui, il y a 850 millions d’habitants en Afrique Subsaharienne. En 2050 il y aura 1 milliard 800 millions d’habitants. Nous devons impérativement réussir le développement économique de l’Afrique Subsaharienne. C’est bien parti depuis cinq ou six ans avec des croissances en moyenne de 5% par an, bien entendu, il y a des disparités selon les régions. Mais dans ce contexte là, tout le monde est le bienvenu. C’est les Chinois, les Brésiliens, les Indiens et autres. Nous ne serons pas suffisamment nombreux pour accompagner le développement économique de l’Afrique Subsaharienne comme en Côte d’Ivoire.
Les engagements de l’AFD représentent 6 milliards d’Euro par an. Quelle est la part pour l’Afrique Subsaharienne ?
Parmi les milliards à destination des Etats étrangers, l’Afrique Subsaharienne représente un peu plus d’un tiers d’entre eux. Entre 37 et 40%, c`est-à-dire 2,2 milliards ou 2,3 milliards d’Euro selon les années. C’est un pourcentage qui va progresser et sur lequel il nous a été demandé de concentrer les éléments de subvention, de dons et de bonification d’intérêts de nos prêts.
Retranscrite par Jérôme N’dri