La crise née au lendemain du second tour de l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire tire à sa fin avec l'arrestation du président Laurent Gbagbo. Le Rhdp, formation politique qui a porté au pouvoir le président élu Alassane Ouattara, a payé un lourd tribut avec l'assassinat de plusieurs dizaines de ses membres ainsi que plusieurs blessés et arrestations enregistrés. Dans l'interview qui suit, le ministre Maurice Kacou Guikahué, responsable de la cellule sociale du Rhdp fait le décompte macabre.
Quel est le bilan global que vous pouvez établir des suites de la crise post-électorale en Côte Ivoire ?
La crise effectivement tire à sa fin mais elle n'est pas encore totalement achevée d'autant plus qu'il y a encore des miliciens qui s'entêtent à garder les armes à Yopougon, on ne sait pour quel motif. Parce qu'en principe, s'ils avaient pris les armes pour protéger le pouvoir Gbgabo, et que depuis le 11 avril celui-ci ayant été mis aux arrêts, il n'y a plus de raison pour qu'ils se battent. Mais il faut dire que la crise post-électorale est artificielle parce que les élections ont été organisées de façon transparente, il y avait plein d'observateurs, les résultats ne souffraient d'aucun doute. En plus, la différence de voix était nette. Le président Ouattara a obtenu 54,10% et le président Gbagbo 45,9%. Ce n'est donc, une affaire de dix, vingt voix de différence, mais plus de 400 000 voix. Ensuite ; le président Ouattara a eu son élection de façon nationale, parce que même dans la zone d'origine de Gbagbo au centre-ouest, sur 18 départements, Ouattara en a gagné 9 et Gbagbo 9 également. Ensuite, Ouattara a gagné dans des départements très grands tels Soubré et San-Pedro. Mais les mauvais perdants ont créé une crise artificielle qui a été très lourde de conséquence. Le bilan est très lourd.
Peut-on avoir quelques chiffres ?
Je vais vous donner le bilan du 27 novembre 2010 au 31 mars 2011. Le 27 novembre parce que la veille du scrutin du 28 novembre, Gbagbo avait décrété un couvre-feu. Des militants du Rhdp n'avaient pas apprécié, ils avaient manifesté et il y a eu des morts. Il y a eu des morts à balles réelles. Ensuite, les Forces républicaines ont commencé à pacifier le pays à partir du 28 mars. Une fois qu'elles arrivent dans une ville, nous ne comptabilisons plus parce que nous entrons dans une guerre. Cette partie du 1er avril jusqu'à ce jour sera comptabilisé autrement quand on aura fait le point. Ce que je donne, ce sont les gens que les éléments des Fds pro-Gbagbo, les mercenaires et les miliciens ont tués froidement. Des personnes qui manifestaient aux mains nues ou des personnes qu'on a trouvées dans leurs maisons qui ont été enlevées et assassinées. Vous savez que toute cette période a fait l'objet d'un couvre-feu. Et profitant de cette période, les forces du mal de Laurent Gbagbo sortaient pour aller assassiner des gens, surtout des militants du Rhdp. Il y a donc eu les militants assassinés lors des manifestations pacifiques dont le point culminant a été l'assassinat lâche de 7 femmes à Abobo à l'arme lourde. Sur cette période, il y a eu un total de 1077 personnes tuées. Sur ces 1077, il y a 757 corps qui ont été identifiés par nos militants. Et puis 320 corps qu'on trouve dans 6 charniers à la forêt du Banco, à Akéikoi, à N'dotré, à la morgue d'Anyama, à Biabou, à Issia. Et en son temps, l'Onuci avait été interdite d'aller enquêter sur ces charniers. Quand on fait la répartition sur les corps identifiés, le district d'Abidjan a 566 corps, l'intérieur du pays compte 164 corps. A l'intérieur, il y a à peu près 121 corps qui sont de l'ouest, 69 à Bloléquin et 52 à Duékoué. Avant même qu'on ne pacifie ces localités, les Forces pro-Gbagbo avaient déjà tué 69 personnes à Bloléquin et 52 autres à Duékoué. Dans la banlieue d'Abidjan, il y a eu deux morts à Bassam et deux autres à Dabou, et puis il y a eu 1 mort à la préfecture de police lors des arrestations massives par étouffement, il y a eu 1 mort à la Maca et 1 autre à la Pisam. La majorité des morts est intervenue sur coup, ce qui traduit la violence de la répression.
Combien de blessés avez-vous pu comptabiliser ?
Pour les blessés, nous avons enregistré 2008 dont 572 cas graves. Jusqu'au 12 avril, il y avait encore 300 personnes qui étaient hospitalisées. Il y a eu 876 arrestations mais actuellement, 45 sont encore détenus, 30 à la Maca et 15 à Daloa. Il y a 3 personnes qui ont écopé de 20 ans d'emprisonnement pour des manifestations seulement. Il y a 100 cas de disparition et de nombreux cas de femmes violées. Et puis aujourd'hui, il y a près d'un million de personnes qui sont déplacées. Quand la communauté internationale a reconnu l'élection de Ouattara le 10 mars, le jour où il y a eu la réunion du Conseil de paix et de sécurité, il y a eu beaucoup de personnes qui ont été tuées. Il y a eu près de 420 personnes tuées, 719 blessés dont 279 cas graves. La confirmation définitive de l'élection du président Ouattara par l'Union africaine, en l'absence de toute manifestation, il y a eu 420 personnes tuées. La répression a été très sévère.
Le gouvernement Ouattara prévoit-il quelque chose pour marquer la mémoire de ces nombreuses victimes ?
Le président Ouattara a déjà prévu d'autant plus que dès le début des manifestations depuis le 27 novembre 2010, chaque fois qu'il y a eu des manifestations soldées par des morts, on a toujours assisté les familles. Tous ceux qui ont été blessés ont été pris en charge gratuitement par le président Ouattara. Et il a toujours dit qu'il allait rendre un hommage mérité à toutes les victimes. C'est la raison pour laquelle le mercredi 28 avril à 15 heures, j'organise une grande réunion de tous nos médecins de terrain qui nous ont accompagné durant toute cette période. Nous allons dresser la liste exhaustive. Après, nous allons faire appel à témoin et à tout sachant, peut être qu'il ya des gens dont les parents ont été tués sans que nous ne soyons informé. Nous allons faire un recensement exhaustif de toutes les personnes parce que le président Ouattara prévoit quelque chose et il ne faudrait pas qu'il y ait de frustration. C'est donc un travail qui sera fait de façon méticuleuse, patiente. Il y a donc quelque chose qui est prévu.
Le cas de Yopougon persiste, on signale chaque jour des assassinats de personnes de cette commune, actes perpétrés par des miliciens et mercenaires à la solde de l'ancien régime. Qu'est-il prévu pour les populations de Yopougon qui attendent dans la peur le jour de leur délivrance ?
C'est la mauvaise caractéristique de Lmp. Vous vous rappelez que quand il y a eu les premiers bombardements de la résidence présidentielle, ils avaient demandé un cessez-le-feu. Or le cessez-le-feu, c'était pour se réorganiser pour reprendre la guerre. C'est la même chose qu'ils ont fait, à Yopougon. Quand les communes d'Abidjan avaient été ratissées, les miliciens de Yopougon avaient demandé un cessez-le-feu. Pendant 4 jours, ils étaient en pourparlers. Vous avez vu à la télévision Eugène Djué et Maguy le Tocard avec le général Gueu Michel qui leur a tendu la main sur recommandation du président Ouattara. Ils avaient dit qu'ils allaient se rendre et déposer les armes. Pendant qu'ils étaient en pourparlers, ils se sont organisés. 4 jours plus tard, ils ont commencé à semer le désordre. Ils ont tué, au quartier Doukouré il y a eu 12 morts après que Maguy le Tocard soit passé à la télévision. Au quartier Sidéci, il y a eu 19 morts. Au quartier Sikasso vers Maroc, il y a des morts. Aujourd'hui même où je vous parle, ils sont en train de tuer des gens au Camp militaire, à la Cnps, à la Sideci. C'est donc une situation qui doit être réglée vigoureusement. Ils ont démontré qu'on ne devrait pas leur faire confiance. Les gens seront donc obligés de faire le ratissage. Je voudrais exprimer ma compassion aux populations, je sais que la situation est dure. Il y a un exode massif des populations des zones Abobo-Doumé, Kowéit, Locodjoro, Mossikro, Camp-Militaire. Les gens sont en train de fuir Yopougon. Mais le gouvernement fera en sorte que la situation soit stabilisée rapidement pour que les gens reviennent. Il n'y a pas de raison qu'on laisse un kyste de nocivité dans Abidjan.
Il y a également un autre phénomène qui désole les populations, celui des pillages. Quelle analyse faites vous de cette situation ?
Les pillages sont de plusieurs ordres. D'abord les miliciens et mercenaires de Gbagbo qui ont tout cassé sur leur passage. Ils ont appliqué la politique de la terre brûlée. Toute l'administration, l'Université, les laboratoires, tout a été pillé. C'est le fait des miliciens et mercenaires de Gbagbo. Mais vous vous rappelez, dès que les Forces républicaines devraient rentrer à Abidjan, la Maca a été cassée, ils ont mis les gens dehors en les armant. Ce sont les gens du camp Gbagbo qui ont fait cela. Ce sont des repris de justice, des malfrats qui pillent également. Et puis, il y a des éléments Frci qui ont pensé qu'ils devraient avoir des butins de guerre. Dans toute guerre, c'est le même esprit. Mais après l'intervention du président Ouattara et la mise en garde du Premier ministre Soro, tout est rentré dans l'ordre, et les quelques éléments Frci ne s'adonnent plus à ce genre de chose. C'est donc surtout les miliciens, les mercenaires et repris de justice qui sèment le désordre. Mais de plus en plus, les gens mettent le doigt sur les pillages et ça diminue.
Aujourd'hui, il y a la situation des populations bété qui du fait du changement de régime, vivent dans la psychose, elles ont peur, quel message pouvez-vous leur lancer?
Vous me donnez l'occasion de lancer un appel, mais avant cela, il faut situer l'environnement. Les gens s'étonnent très souvent que certaines choses se produisent. Pendant cette période difficile, tous les villages bété sans exception ont connu un recrutement de jeunes pour venir défendre la patrie. Beaucoup de villages ont même reçu des armes. Je suis moi même Bété, j'ai un village et je sais de quoi je parle. Ensuite, le 19 mars 2011, quand il y a eu l'appel a l'enrôlement au camp Gallieni, il y a eu un déplacement massif de plus de 30.000 jeunes et le 26 mars, il y a eu un rassemblement au palais de la présidence où il y a même eu une veillée. Au cours de ce rassemblement, sur les inscriptions du 19 mars, ils n'ont retenu que les jeunes qui étaient Bété, Attié, Abey, Dida, Abouré, Gouro et Guéré. Voici le contexte dans lequel nous étions quand les Forces républicaines arrivent pour pacifier le pays. Donc à partir du moment où on a fait un recrutement sur la base tribale, si on combat, l'ethnie se retrouve automatiquement dedans. Mais à côté de cela, il y a aussi le fait que certains militaires bété sont allés dire dans les villages bété que quand la guerre va arriver, les Forces de défense et de sécurité vont quitter les lieux, et quand les Forces républicaines vont arriver, que les populations rentrent en brousse, parce que les forces pro Gbagbo vont venir libérer les villages. Donc c'est ainsi que les gens de bonne foi, manipulés par cette intoxication, sont allés se refugier en brousse pensant que les gens viendraient pour libérer les villages. C'est une question d'intoxication et de manipulation. En plus de cela, les gens ont fait croire aux populations que si Ouattara parvenait à prendre le pouvoir, il allait tuer tous les Bété. Ce sont ces trois éléments qui ont mis la peur dans le ventre des gens. En battant campagne pour attirer les électeurs Bété vers eux, ils ont dit des choses qui ne sont pas vraies. Aujourd'hui Ouattara est au pouvoir, Gbagbo est capturé, ils ont peur. Je voudrais simplement dire qu'il n'en est rien et réitérer cet appel. Les Forces républicaines ont des problèmes avec ceux qui sont miliciens, mercenaires et ceux qui ont gardé des armes par devers eux. Maintenant, si vous êtes Bété, que vous êtes dans ce cas, ce n'est pas avec le Bété qu'ils ont des problèmes mais c'est parce que vous avez des armes qu'ils en ont après vous. Si un Bété n'a rien à se rapprocher, s'il n'a pas d'armes, qu'il vive paisiblement dans son village, on ne lui fera rien. Donc je lance cet appel à mes parents pour leur dire, moi je suis avec le président Ouattara, il n'a aucun plan pour exterminer les Bété, bien au contraire, il a un plan pour que les Ivoiriens vivent en paix. S'il voulait exterminer les Bété, le premier par lequel il allait commencer, c'est Gbagbo. Parce que Gbagbo a tué. S'il voulait se venger, c'était sur les gens de Mama. Malgré qu'on y ait trouvé les armes, on n'a touché personne. Souvent les gens qui sont à Abidjan racontent que parce qu'ils sont Bété, on veut les tuer. Mais si on veut tuer les Bété, c'est à Gagnoa, Soubré, Issia qu'ils se trouvent. Là-bas on les laisse et c'est à Abidjan qu'on viendrait les tuer, c'est faux. Ceux d'Abidjan doivent reconnaître qu'ils ont fait des bêtises, ils doivent demander pardon et on les laisse. Si vous étiez un cadre Bété et que vous entreteniez des milices et érigiez des barrages dans vos quartiers, et que vous tuez et faites tuer les Dioula et des Baoulé et que aujourd'hui c'est pacifié, c'est tout à fait humain que les autres vous retournent l'ascenseur. Mais le président Ouattara a dit qu'il ne faut pas que nous posions des actes de vengeance. Il ne faut pas que les bourreaux d'hier se prennent pour les victimes. Nous n'avons rien contre les Bété. Si tu es Baoulé, que tu es milicien, nous avons affaire à toi. Si tu es Bété que tu es milicien, nous avons affaire à toi. Si non, nous n'avons rien contre les Bété. Le Président Ouattara a demandé qu'ils rendent les armes et nous allons aller à la réconciliation. On ne peut pas parler de réconciliation et les gens vont toujours détenir des armes, continuer de tuer les gens à Yopougon comme les miliciens le font en ce moment. C'est anormal.
Qu'en est-il des personnalités qui ont été arrêtées et qui sont au Golf?
Pour ces personnalités, nous avons fait preuve de l'humanisme du président d'Houphouët qui a demandé qu'on ne tue personne. Quand vous faites une erreur, on vous arrête, on vous confie à un juge parce qu'il ne faut pas être juge et partie. Le juge fait des enquêtes et quand vous êtes reconnu fautif, on vous met en prison et il y a des peines reconnues par la loi qui vous sont soumises. Dans la Constitution ivoirienne, il y a un article qui montre que la peine de mort est abolie en Côte d'Ivoire. Quand vous attrapez quelqu'un que vous le tuez, c'est comme si vous l'avez condamné à la peine de mort. Avec l'abolition de la peine de mort, le président Ouattara est en train d'appliquer la Constitution. Quand on vous arrête, on vous met dans les conditions et vous êtes confié à un juge et le juge instruit l'affaire et décide s'il doit vous mettre sous mandat de dépôt ou s'il doit vous relâcher. C'est très important.
Certains présidents d'institutions notamment le président de l'Assemblé nationale et celui du Conseil constitutionnel ont été reçus en audience par le président Ouattara, ils ont fait des déclarations, quel est votre commentaire sur ces différentes déclarations?
D'abord le président Ouattara est le président de tous les Ivoiriens. Il a ouvert les bras. Tous ceux qui reconnaissent leurs fautes et demandent pardon, sont reçus par le président. Même s'ils ne disent pas, c'est tout comme. Parce que s'ils étaient venus avant l'arrestation de Gbagbo, ça aurait eu une autre interprétation qu'après l'arrestation de Gbagbo. Donc ce sont des gens qui ont été vaincus, il faut qu'ils le reconnaissent tous. En commençant par la Cour suprême, le Conseil économique et social, la Grande Chancellerie, la Médiature, l'Assemblée nationale, le Conseil constitutionnel, c'est eux tous qui avaient manigancé pour que Gbagbo réussisse le coup d'Etat électoral. Donc ils étaient tous contre nous. A partir du moment où Gbagbo a été battu, ils sont venus se rendre, c'est une reddition même s'ils n'osent pas le dire. Quant aux déclarations qu'ils font, nous, ce que nous disons, c'est que le président Ouattara rassemble tous les Ivoiriens. Aujourd'hui, tous les présidents d'institutions ont fait allégeance. Ils n'étaient pas là, nous ne sommes pas allés les chercher manu militari. Ils sont venus d'eux mêmes. Donc ils reconnaissent que le président Ouattara est le président de toute la Côte d'Ivoire. Moi je suis satisfait. Parce que moi Guikahué, si je ne reconnais pas le président Ouattara, que Gbagbo est capturé, je reste dans mon coin, ou bien je dis Ouattara "moi je démissionne". A partir du moment où ils sont venus faire allégeance à Ouattara, c'est qu'ils le reconnaissent comme président de la République. C'est une très bonne chose parce que le président de la République est le père de tout le monde. Maintenant, il y a les déclarations qu'ils font. Paul Yao-N'dré qui dit " nous sommes allés très loin, il faut qu'on revienne", c'est une reconnaissance implicite de son erreur. Cela veut dire quoi aller trop loin? Madame Mazoin a été très claire en disant que la situation a été crée par la mauvaise foi et la mauvaise interprétation des textes électoraux. Le procureur général de la Cour suprême a été très claire. Et à aucun moment, malgré qu'il soit le garant de la justice, personne ne leur a demandé leur avis. Koulibaly Mamadou, lui, fait des amalgames. Mais il ne faut pas qu'il oublie que c'est le Fpi qui a créé la situation dans laquelle on se trouve. Il dit qu'on a pillé ses maisons mais on a pillé nos maisons à tout le monde. Même nous mêmes qui sommes Rhdp, qui avons gagné les élections, les miliciens ont pillé nos maisons. Et je vais rappeler à Koulibaly Mamadou que cette histoire de pillage des maisons ne date pas d'aujourd'hui. En l'an 2000, moi qui vous parle, parce que j'étais opposé à Gbagbo, ma résidence à Gagnoa a été pillée et on y a mis le feu; mes deux villas jumelées ont été pillées et ensuite incendiées. Donc c'est le Fpi qui a appris aux gens à piller. Avant même que les Frci n'arrivent, c'est le Fpi par ses miliciens et mercenaires qui pillaient. Je voudrais dire à Koulibaly Mamadou que sa résidence a été pillée par les miliciens et mercenaires que le Fpi a eu à envoyer en Côte d'Ivoire. Parce qu'il n'arrivait plus à les payer. Donc, ils sont partis se payer. Comme chez madame Gbagbo. Deuxièmement, c'est la gestion qu'ils ont mise en place. S'ils avaient eu un régime pacifique, la transition se faisant de manière pacifique, il n'y aurait pas eu toute cette violence. Ensuite, il demande au Rhdp d'arrêter de faire peur à Lmp. Mais c'est eux qui ont tout le temps terrorisé les militants du Rhdp. Nous ne sommes pas encore allé loin, qu'il ne falsifie pas l'histoire de la Côte d'Ivoire. Chacun rendra compte devant l'histoire, il ne faudrait pas qu'il s'e presse. Il ne faut pas crier au loup alors que c'est lui-même qui est le loup.
Interview réalisée par
Paul Koffi et Jean Prisca
Quel est le bilan global que vous pouvez établir des suites de la crise post-électorale en Côte Ivoire ?
La crise effectivement tire à sa fin mais elle n'est pas encore totalement achevée d'autant plus qu'il y a encore des miliciens qui s'entêtent à garder les armes à Yopougon, on ne sait pour quel motif. Parce qu'en principe, s'ils avaient pris les armes pour protéger le pouvoir Gbgabo, et que depuis le 11 avril celui-ci ayant été mis aux arrêts, il n'y a plus de raison pour qu'ils se battent. Mais il faut dire que la crise post-électorale est artificielle parce que les élections ont été organisées de façon transparente, il y avait plein d'observateurs, les résultats ne souffraient d'aucun doute. En plus, la différence de voix était nette. Le président Ouattara a obtenu 54,10% et le président Gbagbo 45,9%. Ce n'est donc, une affaire de dix, vingt voix de différence, mais plus de 400 000 voix. Ensuite ; le président Ouattara a eu son élection de façon nationale, parce que même dans la zone d'origine de Gbagbo au centre-ouest, sur 18 départements, Ouattara en a gagné 9 et Gbagbo 9 également. Ensuite, Ouattara a gagné dans des départements très grands tels Soubré et San-Pedro. Mais les mauvais perdants ont créé une crise artificielle qui a été très lourde de conséquence. Le bilan est très lourd.
Peut-on avoir quelques chiffres ?
Je vais vous donner le bilan du 27 novembre 2010 au 31 mars 2011. Le 27 novembre parce que la veille du scrutin du 28 novembre, Gbagbo avait décrété un couvre-feu. Des militants du Rhdp n'avaient pas apprécié, ils avaient manifesté et il y a eu des morts. Il y a eu des morts à balles réelles. Ensuite, les Forces républicaines ont commencé à pacifier le pays à partir du 28 mars. Une fois qu'elles arrivent dans une ville, nous ne comptabilisons plus parce que nous entrons dans une guerre. Cette partie du 1er avril jusqu'à ce jour sera comptabilisé autrement quand on aura fait le point. Ce que je donne, ce sont les gens que les éléments des Fds pro-Gbagbo, les mercenaires et les miliciens ont tués froidement. Des personnes qui manifestaient aux mains nues ou des personnes qu'on a trouvées dans leurs maisons qui ont été enlevées et assassinées. Vous savez que toute cette période a fait l'objet d'un couvre-feu. Et profitant de cette période, les forces du mal de Laurent Gbagbo sortaient pour aller assassiner des gens, surtout des militants du Rhdp. Il y a donc eu les militants assassinés lors des manifestations pacifiques dont le point culminant a été l'assassinat lâche de 7 femmes à Abobo à l'arme lourde. Sur cette période, il y a eu un total de 1077 personnes tuées. Sur ces 1077, il y a 757 corps qui ont été identifiés par nos militants. Et puis 320 corps qu'on trouve dans 6 charniers à la forêt du Banco, à Akéikoi, à N'dotré, à la morgue d'Anyama, à Biabou, à Issia. Et en son temps, l'Onuci avait été interdite d'aller enquêter sur ces charniers. Quand on fait la répartition sur les corps identifiés, le district d'Abidjan a 566 corps, l'intérieur du pays compte 164 corps. A l'intérieur, il y a à peu près 121 corps qui sont de l'ouest, 69 à Bloléquin et 52 à Duékoué. Avant même qu'on ne pacifie ces localités, les Forces pro-Gbagbo avaient déjà tué 69 personnes à Bloléquin et 52 autres à Duékoué. Dans la banlieue d'Abidjan, il y a eu deux morts à Bassam et deux autres à Dabou, et puis il y a eu 1 mort à la préfecture de police lors des arrestations massives par étouffement, il y a eu 1 mort à la Maca et 1 autre à la Pisam. La majorité des morts est intervenue sur coup, ce qui traduit la violence de la répression.
Combien de blessés avez-vous pu comptabiliser ?
Pour les blessés, nous avons enregistré 2008 dont 572 cas graves. Jusqu'au 12 avril, il y avait encore 300 personnes qui étaient hospitalisées. Il y a eu 876 arrestations mais actuellement, 45 sont encore détenus, 30 à la Maca et 15 à Daloa. Il y a 3 personnes qui ont écopé de 20 ans d'emprisonnement pour des manifestations seulement. Il y a 100 cas de disparition et de nombreux cas de femmes violées. Et puis aujourd'hui, il y a près d'un million de personnes qui sont déplacées. Quand la communauté internationale a reconnu l'élection de Ouattara le 10 mars, le jour où il y a eu la réunion du Conseil de paix et de sécurité, il y a eu beaucoup de personnes qui ont été tuées. Il y a eu près de 420 personnes tuées, 719 blessés dont 279 cas graves. La confirmation définitive de l'élection du président Ouattara par l'Union africaine, en l'absence de toute manifestation, il y a eu 420 personnes tuées. La répression a été très sévère.
Le gouvernement Ouattara prévoit-il quelque chose pour marquer la mémoire de ces nombreuses victimes ?
Le président Ouattara a déjà prévu d'autant plus que dès le début des manifestations depuis le 27 novembre 2010, chaque fois qu'il y a eu des manifestations soldées par des morts, on a toujours assisté les familles. Tous ceux qui ont été blessés ont été pris en charge gratuitement par le président Ouattara. Et il a toujours dit qu'il allait rendre un hommage mérité à toutes les victimes. C'est la raison pour laquelle le mercredi 28 avril à 15 heures, j'organise une grande réunion de tous nos médecins de terrain qui nous ont accompagné durant toute cette période. Nous allons dresser la liste exhaustive. Après, nous allons faire appel à témoin et à tout sachant, peut être qu'il ya des gens dont les parents ont été tués sans que nous ne soyons informé. Nous allons faire un recensement exhaustif de toutes les personnes parce que le président Ouattara prévoit quelque chose et il ne faudrait pas qu'il y ait de frustration. C'est donc un travail qui sera fait de façon méticuleuse, patiente. Il y a donc quelque chose qui est prévu.
Le cas de Yopougon persiste, on signale chaque jour des assassinats de personnes de cette commune, actes perpétrés par des miliciens et mercenaires à la solde de l'ancien régime. Qu'est-il prévu pour les populations de Yopougon qui attendent dans la peur le jour de leur délivrance ?
C'est la mauvaise caractéristique de Lmp. Vous vous rappelez que quand il y a eu les premiers bombardements de la résidence présidentielle, ils avaient demandé un cessez-le-feu. Or le cessez-le-feu, c'était pour se réorganiser pour reprendre la guerre. C'est la même chose qu'ils ont fait, à Yopougon. Quand les communes d'Abidjan avaient été ratissées, les miliciens de Yopougon avaient demandé un cessez-le-feu. Pendant 4 jours, ils étaient en pourparlers. Vous avez vu à la télévision Eugène Djué et Maguy le Tocard avec le général Gueu Michel qui leur a tendu la main sur recommandation du président Ouattara. Ils avaient dit qu'ils allaient se rendre et déposer les armes. Pendant qu'ils étaient en pourparlers, ils se sont organisés. 4 jours plus tard, ils ont commencé à semer le désordre. Ils ont tué, au quartier Doukouré il y a eu 12 morts après que Maguy le Tocard soit passé à la télévision. Au quartier Sidéci, il y a eu 19 morts. Au quartier Sikasso vers Maroc, il y a des morts. Aujourd'hui même où je vous parle, ils sont en train de tuer des gens au Camp militaire, à la Cnps, à la Sideci. C'est donc une situation qui doit être réglée vigoureusement. Ils ont démontré qu'on ne devrait pas leur faire confiance. Les gens seront donc obligés de faire le ratissage. Je voudrais exprimer ma compassion aux populations, je sais que la situation est dure. Il y a un exode massif des populations des zones Abobo-Doumé, Kowéit, Locodjoro, Mossikro, Camp-Militaire. Les gens sont en train de fuir Yopougon. Mais le gouvernement fera en sorte que la situation soit stabilisée rapidement pour que les gens reviennent. Il n'y a pas de raison qu'on laisse un kyste de nocivité dans Abidjan.
Il y a également un autre phénomène qui désole les populations, celui des pillages. Quelle analyse faites vous de cette situation ?
Les pillages sont de plusieurs ordres. D'abord les miliciens et mercenaires de Gbagbo qui ont tout cassé sur leur passage. Ils ont appliqué la politique de la terre brûlée. Toute l'administration, l'Université, les laboratoires, tout a été pillé. C'est le fait des miliciens et mercenaires de Gbagbo. Mais vous vous rappelez, dès que les Forces républicaines devraient rentrer à Abidjan, la Maca a été cassée, ils ont mis les gens dehors en les armant. Ce sont les gens du camp Gbagbo qui ont fait cela. Ce sont des repris de justice, des malfrats qui pillent également. Et puis, il y a des éléments Frci qui ont pensé qu'ils devraient avoir des butins de guerre. Dans toute guerre, c'est le même esprit. Mais après l'intervention du président Ouattara et la mise en garde du Premier ministre Soro, tout est rentré dans l'ordre, et les quelques éléments Frci ne s'adonnent plus à ce genre de chose. C'est donc surtout les miliciens, les mercenaires et repris de justice qui sèment le désordre. Mais de plus en plus, les gens mettent le doigt sur les pillages et ça diminue.
Aujourd'hui, il y a la situation des populations bété qui du fait du changement de régime, vivent dans la psychose, elles ont peur, quel message pouvez-vous leur lancer?
Vous me donnez l'occasion de lancer un appel, mais avant cela, il faut situer l'environnement. Les gens s'étonnent très souvent que certaines choses se produisent. Pendant cette période difficile, tous les villages bété sans exception ont connu un recrutement de jeunes pour venir défendre la patrie. Beaucoup de villages ont même reçu des armes. Je suis moi même Bété, j'ai un village et je sais de quoi je parle. Ensuite, le 19 mars 2011, quand il y a eu l'appel a l'enrôlement au camp Gallieni, il y a eu un déplacement massif de plus de 30.000 jeunes et le 26 mars, il y a eu un rassemblement au palais de la présidence où il y a même eu une veillée. Au cours de ce rassemblement, sur les inscriptions du 19 mars, ils n'ont retenu que les jeunes qui étaient Bété, Attié, Abey, Dida, Abouré, Gouro et Guéré. Voici le contexte dans lequel nous étions quand les Forces républicaines arrivent pour pacifier le pays. Donc à partir du moment où on a fait un recrutement sur la base tribale, si on combat, l'ethnie se retrouve automatiquement dedans. Mais à côté de cela, il y a aussi le fait que certains militaires bété sont allés dire dans les villages bété que quand la guerre va arriver, les Forces de défense et de sécurité vont quitter les lieux, et quand les Forces républicaines vont arriver, que les populations rentrent en brousse, parce que les forces pro Gbagbo vont venir libérer les villages. Donc c'est ainsi que les gens de bonne foi, manipulés par cette intoxication, sont allés se refugier en brousse pensant que les gens viendraient pour libérer les villages. C'est une question d'intoxication et de manipulation. En plus de cela, les gens ont fait croire aux populations que si Ouattara parvenait à prendre le pouvoir, il allait tuer tous les Bété. Ce sont ces trois éléments qui ont mis la peur dans le ventre des gens. En battant campagne pour attirer les électeurs Bété vers eux, ils ont dit des choses qui ne sont pas vraies. Aujourd'hui Ouattara est au pouvoir, Gbagbo est capturé, ils ont peur. Je voudrais simplement dire qu'il n'en est rien et réitérer cet appel. Les Forces républicaines ont des problèmes avec ceux qui sont miliciens, mercenaires et ceux qui ont gardé des armes par devers eux. Maintenant, si vous êtes Bété, que vous êtes dans ce cas, ce n'est pas avec le Bété qu'ils ont des problèmes mais c'est parce que vous avez des armes qu'ils en ont après vous. Si un Bété n'a rien à se rapprocher, s'il n'a pas d'armes, qu'il vive paisiblement dans son village, on ne lui fera rien. Donc je lance cet appel à mes parents pour leur dire, moi je suis avec le président Ouattara, il n'a aucun plan pour exterminer les Bété, bien au contraire, il a un plan pour que les Ivoiriens vivent en paix. S'il voulait exterminer les Bété, le premier par lequel il allait commencer, c'est Gbagbo. Parce que Gbagbo a tué. S'il voulait se venger, c'était sur les gens de Mama. Malgré qu'on y ait trouvé les armes, on n'a touché personne. Souvent les gens qui sont à Abidjan racontent que parce qu'ils sont Bété, on veut les tuer. Mais si on veut tuer les Bété, c'est à Gagnoa, Soubré, Issia qu'ils se trouvent. Là-bas on les laisse et c'est à Abidjan qu'on viendrait les tuer, c'est faux. Ceux d'Abidjan doivent reconnaître qu'ils ont fait des bêtises, ils doivent demander pardon et on les laisse. Si vous étiez un cadre Bété et que vous entreteniez des milices et érigiez des barrages dans vos quartiers, et que vous tuez et faites tuer les Dioula et des Baoulé et que aujourd'hui c'est pacifié, c'est tout à fait humain que les autres vous retournent l'ascenseur. Mais le président Ouattara a dit qu'il ne faut pas que nous posions des actes de vengeance. Il ne faut pas que les bourreaux d'hier se prennent pour les victimes. Nous n'avons rien contre les Bété. Si tu es Baoulé, que tu es milicien, nous avons affaire à toi. Si tu es Bété que tu es milicien, nous avons affaire à toi. Si non, nous n'avons rien contre les Bété. Le Président Ouattara a demandé qu'ils rendent les armes et nous allons aller à la réconciliation. On ne peut pas parler de réconciliation et les gens vont toujours détenir des armes, continuer de tuer les gens à Yopougon comme les miliciens le font en ce moment. C'est anormal.
Qu'en est-il des personnalités qui ont été arrêtées et qui sont au Golf?
Pour ces personnalités, nous avons fait preuve de l'humanisme du président d'Houphouët qui a demandé qu'on ne tue personne. Quand vous faites une erreur, on vous arrête, on vous confie à un juge parce qu'il ne faut pas être juge et partie. Le juge fait des enquêtes et quand vous êtes reconnu fautif, on vous met en prison et il y a des peines reconnues par la loi qui vous sont soumises. Dans la Constitution ivoirienne, il y a un article qui montre que la peine de mort est abolie en Côte d'Ivoire. Quand vous attrapez quelqu'un que vous le tuez, c'est comme si vous l'avez condamné à la peine de mort. Avec l'abolition de la peine de mort, le président Ouattara est en train d'appliquer la Constitution. Quand on vous arrête, on vous met dans les conditions et vous êtes confié à un juge et le juge instruit l'affaire et décide s'il doit vous mettre sous mandat de dépôt ou s'il doit vous relâcher. C'est très important.
Certains présidents d'institutions notamment le président de l'Assemblé nationale et celui du Conseil constitutionnel ont été reçus en audience par le président Ouattara, ils ont fait des déclarations, quel est votre commentaire sur ces différentes déclarations?
D'abord le président Ouattara est le président de tous les Ivoiriens. Il a ouvert les bras. Tous ceux qui reconnaissent leurs fautes et demandent pardon, sont reçus par le président. Même s'ils ne disent pas, c'est tout comme. Parce que s'ils étaient venus avant l'arrestation de Gbagbo, ça aurait eu une autre interprétation qu'après l'arrestation de Gbagbo. Donc ce sont des gens qui ont été vaincus, il faut qu'ils le reconnaissent tous. En commençant par la Cour suprême, le Conseil économique et social, la Grande Chancellerie, la Médiature, l'Assemblée nationale, le Conseil constitutionnel, c'est eux tous qui avaient manigancé pour que Gbagbo réussisse le coup d'Etat électoral. Donc ils étaient tous contre nous. A partir du moment où Gbagbo a été battu, ils sont venus se rendre, c'est une reddition même s'ils n'osent pas le dire. Quant aux déclarations qu'ils font, nous, ce que nous disons, c'est que le président Ouattara rassemble tous les Ivoiriens. Aujourd'hui, tous les présidents d'institutions ont fait allégeance. Ils n'étaient pas là, nous ne sommes pas allés les chercher manu militari. Ils sont venus d'eux mêmes. Donc ils reconnaissent que le président Ouattara est le président de toute la Côte d'Ivoire. Moi je suis satisfait. Parce que moi Guikahué, si je ne reconnais pas le président Ouattara, que Gbagbo est capturé, je reste dans mon coin, ou bien je dis Ouattara "moi je démissionne". A partir du moment où ils sont venus faire allégeance à Ouattara, c'est qu'ils le reconnaissent comme président de la République. C'est une très bonne chose parce que le président de la République est le père de tout le monde. Maintenant, il y a les déclarations qu'ils font. Paul Yao-N'dré qui dit " nous sommes allés très loin, il faut qu'on revienne", c'est une reconnaissance implicite de son erreur. Cela veut dire quoi aller trop loin? Madame Mazoin a été très claire en disant que la situation a été crée par la mauvaise foi et la mauvaise interprétation des textes électoraux. Le procureur général de la Cour suprême a été très claire. Et à aucun moment, malgré qu'il soit le garant de la justice, personne ne leur a demandé leur avis. Koulibaly Mamadou, lui, fait des amalgames. Mais il ne faut pas qu'il oublie que c'est le Fpi qui a créé la situation dans laquelle on se trouve. Il dit qu'on a pillé ses maisons mais on a pillé nos maisons à tout le monde. Même nous mêmes qui sommes Rhdp, qui avons gagné les élections, les miliciens ont pillé nos maisons. Et je vais rappeler à Koulibaly Mamadou que cette histoire de pillage des maisons ne date pas d'aujourd'hui. En l'an 2000, moi qui vous parle, parce que j'étais opposé à Gbagbo, ma résidence à Gagnoa a été pillée et on y a mis le feu; mes deux villas jumelées ont été pillées et ensuite incendiées. Donc c'est le Fpi qui a appris aux gens à piller. Avant même que les Frci n'arrivent, c'est le Fpi par ses miliciens et mercenaires qui pillaient. Je voudrais dire à Koulibaly Mamadou que sa résidence a été pillée par les miliciens et mercenaires que le Fpi a eu à envoyer en Côte d'Ivoire. Parce qu'il n'arrivait plus à les payer. Donc, ils sont partis se payer. Comme chez madame Gbagbo. Deuxièmement, c'est la gestion qu'ils ont mise en place. S'ils avaient eu un régime pacifique, la transition se faisant de manière pacifique, il n'y aurait pas eu toute cette violence. Ensuite, il demande au Rhdp d'arrêter de faire peur à Lmp. Mais c'est eux qui ont tout le temps terrorisé les militants du Rhdp. Nous ne sommes pas encore allé loin, qu'il ne falsifie pas l'histoire de la Côte d'Ivoire. Chacun rendra compte devant l'histoire, il ne faudrait pas qu'il s'e presse. Il ne faut pas crier au loup alors que c'est lui-même qui est le loup.
Interview réalisée par
Paul Koffi et Jean Prisca