Dans la vie, quand tu ne sais pas où tu vas, il faut au moins savoir d’où tu viens. Autrement dit, en toute chose, l’on doit connaître ses propres limites. Cette règle élémentaire de la vie, l’ancien chef de l’Etat et le Major IB, ne l’ont pas fait leur. L’ancien opposant historique, dans sa manière de conduire sa carrière politique, a oublié qu’il n’était qu’un humain et qu’il ne pouvait pas toujours avancer en forçant le destin ou en jouant de ruse avec ses adversaires. Jusque-là, ces pratiques lui avaient réussi. Quand en 90, contrairement à l’engagement pris avec ses autres camarades de la coordination des quatre partis de gauche, il se présente contre le président Houphouët lors de la présidentielle de la nouvelle ère du retour du pays au multipartisme, personne ne remarque sa trahison. Bien au contraire, il est vu comme le seul homme politique audacieux qui a osé affronter le premier président de la République. Quand en 1994, il arrime son parti politique au tout naissant RDR pour faire plus respectable et brise cette alliance pour rejoindre le PDCI de Fologo, tout le monde salue son pragmatisme politique. Quand il « embobine » le Général Guéi pour l’amener à écarter de la course à la présidence, des candidats susceptibles de le battre, en 2000, beaucoup sont ceux qui n’ont pas remarqué cette forfaiture et qui, disant préférer un civil à un militaire, ont porté leur choix sur sa personne. Résultat : le professeur d’histoire est parvenu au sommet de l’Etat en empruntant des chemins tortueux. Mais comme toute chose a une fin, le dribbleur a voulu refaire un autre coup au bon peuple de Côte d’Ivoire. Retranché dans un bunker à l’hitlérienne, il a tenté de s’asseoir sur sa volonté clairement exprimée de confier son destin au candidat du RHDP. Cette fois-ci, parce qu’il na su ou n’a pas pu s’arrêter, celui à qui tout réussissait a connu la plus grosse humiliation de sa vie. A côté de cette histoire, l’on peut raconter celle du major IB, il a pris les armes en 99. C’était la première fois que cela se passait dans notre carré. Rigueur ne lui avait pas été tenue parce que, disait-on, le coup n’avait pas entraîné d’effusion de sang. En 2002, on apprend qu’il était à la tête de la rébellion qui voulait débarrasser le bon peuple de Côte d’Ivoire d’une dictature naissante. Récemment, on l’apprend aussi maintenant, qu’il dirigeait, en réalité, le commando « invisible » qui a tenu la dragée haute aux tueurs du Machiavel des lagunes dans le quartier d’Abobo, prenant ainsi une part active à sa chute. Seulement, le Major, certainement grisé par ses différents succès n’a pas su s’arrêter pour bénéficier de la bénédiction des populations pour lesquelles il disait combattre. Le sort a été plus cruel pour lui. Alors que le massacreur du peuple a été simplement capturé et mis en résidence surveillée, lui, le « défenseur des autres » a été mitraillé lors d’une opération d’arrestation. Dieu seul sait pourquoi il en a été ainsi. La leçon qu’il faut tirer de tout cela, par tous, est qu’en toute chose, il faut savoir s’arrêter
Editorial Publié le vendredi 29 avril 2011 | Le Patriote