“La vie est un long voyage », enseigne le philosophe. Pour dire que la vérité d’hier n’est pas forcément celle d’aujourd’hui. En d’autres termes, la roue de l’Histoire tourne et il faut s’y conformer au risque de rater le coche et de ne pas être en symbiose avec la donne du moment. Ici comme ailleurs, il est de gens qui ne savent pas lire ou interpréter les signes du temps. Ces hommes et femmes ont vite fait de prendre les nuages qui annoncent le grand orage comme des signes de pérennisation de leur pouvoir. Quand l’arc-en-ciel a été vu dans le ciel abidjanais, ils ont sorti tambours et grelots, pour crier sur tous les toits à la réalisation d’une prophétie. Transis par les délices et artifices du pouvoir, ils s’étaient investis du titre de seuls croyants de notre pays et en fidèles à qui Dieu parlait exclusivement. Ils en étaient là jusqu’à ce que leur grand chef soit capturé et mis en résidence surveillée. A côté de ces gens, certains qui se prenaient pour des héros, n’ont pas compris qu’il n’était pas du tout bon de se transformer en hérauts des vacarmes et des bruits bien assourdissants. Adossés à un passé bien idyllique, à la limite de vaines gesticulations éthyliques, ils ont oublié que le temps est un autre nom de Dieu. Aveuglés par les mythes et mythologies dont ils se recouvraient, ils n’ont pas vu que la Côte d’Ivoire a opté pour le changement et la rupture d’avec un passé récent loin d’être reluisant. Plus grave, ces individus n’ont pas vu la vague d’allégeance qui s’est opérée en faveur du nouveau président de la République, pour briser la méfiance qui a longtemps guidé le landerneau politique. Ils aspiraient à demeurer des hommes dépassés et du passé dans un monde ayant soif de liberté, de démocratie et de paix. Ils ont été broyés par les rails de l’histoire impitoyable pour les hommes sans souvenir. A la vérité, ces prétendus redresseurs de torts, aux fausses allures de Zorro revisité, ne défendaient point le peuple mais étaient guidés par des intérêts bien égoïstes. La forfaiture n’a pas prospéré longtemps. Il faut retenir la leçon, pour le présent et pour le futur. On ne peut pas demeurer éternellement le plus fortl
Bakary Nimaga
Bakary Nimaga