Consultations, médicaments et examens gratuits dans les hôpitaux - Comment la mesure est appliquée

La crise postélectorale a occasionné un manque de médicaments dans les hôpitaux. Les malades, en raison de la fermeture des banques n’avaient plus d’argent pour se soigner. Pour aider les populations à mieux se porter, le Chef de l’Etat Alassane Ouattara a décidé de rendre gratuits les soins, les examens et les actes médicaux. Mieux, il a été appuyé par une aide conséquente de l’Etat français qui a fait don de plusieurs tonnes de médicaments. Mais, malgré les consignes strictes de gratuité de Dr Allah Kouadio Remi, ministre de la Production animale et des ressources halieutiques délégué à la Santé, des patients sont obligés de mettre la main à la poche. « Il a été notifié à ma mère qui s’est rendue au Centre hospitalier régional de San-Pedro, le mardi 26 avril dernier que la mesure de gratuité des soins n’est pas encore effective là-bas » explique N.M. , travaillant dans une structure de communication à
Abidjan. T.M. , quant à elle, ne comprend pas pourquoi l’un de ses parents a déboursé mille francs Cfa pour accoucher à l’hôpital général de Koumassi. A ces témoignages, s’ajoute celui de K. Alexis dont la tante est internée au Chu de Treichville en médecine. « La gratuité n’est pas encore effective ici, parce que je viens de débourser dix mille francs Cfa pour un nouvel examen », s’emporte-t-il ce jeudi 28 avril, lors de notre passage. Ses premiers propos sont contredits par des témoignages d’autres personnes qui ont effectivement bénéficié de la mesure. C’est le cas d’Ali O. :« J’ai suivi gratuitement une intervention chirurgicale pour une appendicite aigüe. Je dis merci au nouveau gouvernement qui pense aux pauvres ». Il en va de même pour Saki T. « Je me suis fait arracher une dent gratuitement dans un centre de santé communautaire de Treichville », soutient-il. Pour un infirmier du Chu de Treichville qui
requiert l’anonymat, le corps médical éprouve des difficultés pour respecter la mesure. Selon lui, le fait de gérer les médicaments reçus pour faire face aux urgences limite le champ de la gratuité. « Des personnes se présentent à nous sur la simple base d’un mal de tête et veulent que nous leur donnions tout. Quelquefois, nous prescrivons des ordonnances aux patients afin qu’ils aillent s’approvisionner dans des pharmacies parce que nous avons épuisé notre stock. Malheureusement ceci est mal compris par certains qui nous accusent de vendre les médicaments », explique notre source qui évoque également le manque de matériel pour certaines interventions, notamment le scanner. Notons que la conjugaison des efforts du gouvernement Soro et l’appui de Médecins Sans Frontière permettront aux populations de se soigner gratuitement, dans les établissements sanitaires publics, jusqu’au- delà du mois de juillet.
M’BRA Konan