Ce n’est pas une revendication, mais une inquiétude qu’une partie de la promotion 2007-2010 des élèves sous-officiers admis au concours direct d’entrée à l’école de police exprime depuis le dénouement de la crise post-électorale avec la capture le 11 avril dernier de l’ancien président de la République. Ils sont au nombre de quatre-vingt-dix élèves sous-officiers. Ils demandent à leur ministre de tutelle, Hamed Bakayoko, de se pencher sur leur dossier afin qu’ils soient réintégrés au sein de la grande famille de la police nationale. Pour comprendre l’affaire, il faut remonter au mois de mai 2010. L’ancien président de l’assemblée nationale, Koulibaly Mamadou, avait accusé le défunt ministre de l’Intérieur Désiré Tagro d’avoir recruté les policiers sur la base ethnique. Selon l’ex-député de Koumassi, certains candidats au concours d’entrée à l’école de police avaient aussi fourni de faux diplômes. L’ex-chef de l’Etat avait saisi l’ancien procureur de la République pour mener une enquête afin de restituer la vérité. Tchimou Raymond n’avait rien constaté d’anormal, mieux, le ministre d’alors avait été blanchi par la Justice. Le hic dans l’affaire c’est que l’élève sous-officier Zana Diabaté, l’un des porte-parole du collectif, nous explique que « nous avons présenté le concours avec de vrais diplômes. Cela a été consolidé par les conclusions de l’enquête du procureur de la République. Une enquête a été diligentée par l’ancien procureur de la République. En réalité, nous avons été accusés d’être des militants du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix(Rhdp). Après la formation commune de base qui a duré trois mois, nous avons été congédiés le 27 mai 2010 sans aucune explication. Pendant ce temps, nos promotionnaires ont réussi et ils sont en fonction aujourd’hui. Nous avons entrepris en vain des démarches pour notre réintégration dans la mesure où la justice avait prononcé un non-lieu dans l’affaire Tagro», indique le sergent. «Nous demandons au ministre de l’Intérieur de rétablir cette injustice », exprime en chœur le collectif.
Ouattara Moussa
Ouattara Moussa