Loin de nous, à travers cette critique, de nous poser en défenseurs de l’antisémitisme. Ce que nous condamnons, ici, c’est le fait qu’un individu, en l’occurrence, l’ancien chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, connu pour être un évangéliste, se livre à la pratique d’une autre religion. Tout au mieux, l’enfouissement des objets de culte à la présidence et à la primature, vise à le maintenir au pouvoir, contre la volonté des Ivoiriens. Pis, cette pratique donne de lui, l’image de quelqu’un qui veut nuire à son prochain, au nom de cette religion. Car, en Afrique, cela s’appelle bien du fétichisme ou de la sorcellerie. Des pratiques qui concentrent en elles, des connotations très négatives. Surtout que, selon plusieurs témoins, d’autres objets de culte typiquement africains, ont été découverts aussi bien à la résidence présidentielle de Yamoussoukro qu’au palais présidentielle du Plateau, au lendemain de la chute de l’ancien homme fort d’Abidjan. Est-il permis, dans la religion juive, d’enterrer des objets sacrés dans des espaces publics, de surcroît dans un pays laïc ? Est-ce sérieux qu’un homme, surtout un homme d’Etat puisse se réclamer de trois religions en même temps (M. Gbagbo est par ailleurs reconnu chrétien catholique) ? Ce qui nous conforte dans notre critique, c’est qu’après avoir enterré (ou fait enterrer) ces objets de culte aussi bien au palais présidentiel qu’à la primature, Laurent Gbagbo a, à la surprise générale, réclamé une bible à Desmond Tutu qui lui a rendu visite, lundi dernier. S’il pratiquait réellement le judaïsme, pourquoi n’a-t-il pas demandé qu’on lui apporte la Thora, le livre saint de la religion juive ? Embrasser trois religions en même temps ne procède-t-il pas d’un syncrétisme de mauvais aloi ?
Marc Dossa
Marc Dossa