Deux semaines après l’annonce de la reprise des cours par la ministre de l’éducation Kandia Camara, quel est le bilan de la reprise dans votre établissement scolaire ?
Au jour d’aujourd’hui, je peux dire que je suis à 98% de participation. Tout mon effectif est là, le seul hic se situe dans la classe de CP1 (Cours Préparatoire Première Année) où sur soixante (60) élèves, il n’y a que quarante six (46) présents. Donc plus des 2/3 et je pense que la rentrée est vraiment effective à Angré.
En tant que pédagogue, n’avez-vous pas remarqué des comportements que les enfants développent aujourd’hui et qu’ils n’avaient pas forcément autrefois avant la guerre ?
Entant que pédagogues, avant de commencer les cours, on a sensibilisé les enfants en les encourageant, en leur faisant comprendre qu’il y a eu la guerre et que cette phase est terminée aujourd’hui et qu’il fallait passer à une autre étape. C’est fini ! Le travail redémarre, n’ayez plus peur, nous sommes vos mamans. Parce qu’ici, je n’ai que des femmes. Nous sommes six femmes et pendant la récréation les enfants s’amusent. En tout cas, ça va. Mais le gros problème, c’est celui de Yopougon et je reçois des sollicitations des parents d’élèves de cette commune. Même ce matin, il y a une dame qui est venue me rencontrer pour me demander de garder ses enfants encore pour une semaine parce qu’elle veut s’assurer d’une totale sécurité à Yopougon avant de les y renvoyer. Je n’ai pas trouvé d’objection à cela. Elle viendra donc avec l’enfant le lundi et il restera une semaine avec nous. Il y a une qui dit qu’elle a aménagé à Angré et ne compte plus retourner à Yopougon. Elle aussi a demandé de garder son enfant dans mon école. Comme c’est le CE1 et que j’ai encore de la place, je lui ai dis qu’il n’y avait pas de problème. Donc, ce matin (ndlr : vendredi 6 mai), cet enfant est venu.
Est-ce que cela ne grossit pas votre effectif et comment comptez-vous y prendre ?
Non. Ici, le problème que nous avons, c’est peut être le problème de table-bancs. Celle qui doit restée, je lui ai dis que mon effectif est déjà au complet. Elle a dit qu’elle ferait venir une table banc le lundi. Mais l’enfant est arrivé et comme il y a trois absents en attendant que son banc arrive aujourd’hui.
Cette reprise selon vous est-elle nécessaire ?
Oui, pour moi cette reprise est nécessaire. Je ne partage pas du tout l’avis de ceux qui parlent année blanche. Moi, je suis à la semaine 16 (ndlr : elle prend la classe de CM2). Ce qui signifie que jusqu’en août, j’aurai bouclé et c’est fini, je serai en révision. Je pense que, c’est une question de volonté. Si, nous voulons travailler, l’année ne sera pas blanche. Je suis pour la validation et non l’invalidation de l’année scolaire. Nous on a travaillé ! On n’a qu’un seul mois de retard ! Donc, je pense qu’il n’y a pas de raisons que l’année soit blanche.
Un mois de retard, c’est du retard tout de même. Comment comptez-vous aménager votre programme dans ce cas ?
Même, si on n’a pas fait d’heures supplémentaires, au primaire déjà, à la semaine vingt (20), l’année est validée. Et, je vous ai dis que je suis à la semaine seize. Nos enfants sont formidables. Il suffit que les enseignants s’y mettent pour qu’on rattrape l’année. L’école primaire est une succession de répétitions. L’année blanche n’est même pas utile à la Côte d’Ivoire. Pour cela, je prie mon Seigneur et je sais que cela n’aura pas lieu.
Ce temps de flottement pourrait avoir des conséquences sur le rendement des élèves surtout ceux des classes d’examen. Quels conseils leur prodiguez-vous pour qu’ils ne se laissent pas distraire ?
Je leur conseille d’être courageux. Qu’ils aiment le travail et qu’ils se mettent au travail. Car seul le travail paye. Moi, c’est cela ma devise. Il faut qu’ils se mettent au travail. Il ne faut jamais remettre à demain une leçon. Vous avez vu un cours aujourd’hui, la nuit vous le révisez. Ce n’est pas sorcier. Les compositions que nous leur donnons sortent de ces cours-là. S’ils travaillent, ils seront les meilleurs.
Réalisée par A.Dedi
Au jour d’aujourd’hui, je peux dire que je suis à 98% de participation. Tout mon effectif est là, le seul hic se situe dans la classe de CP1 (Cours Préparatoire Première Année) où sur soixante (60) élèves, il n’y a que quarante six (46) présents. Donc plus des 2/3 et je pense que la rentrée est vraiment effective à Angré.
En tant que pédagogue, n’avez-vous pas remarqué des comportements que les enfants développent aujourd’hui et qu’ils n’avaient pas forcément autrefois avant la guerre ?
Entant que pédagogues, avant de commencer les cours, on a sensibilisé les enfants en les encourageant, en leur faisant comprendre qu’il y a eu la guerre et que cette phase est terminée aujourd’hui et qu’il fallait passer à une autre étape. C’est fini ! Le travail redémarre, n’ayez plus peur, nous sommes vos mamans. Parce qu’ici, je n’ai que des femmes. Nous sommes six femmes et pendant la récréation les enfants s’amusent. En tout cas, ça va. Mais le gros problème, c’est celui de Yopougon et je reçois des sollicitations des parents d’élèves de cette commune. Même ce matin, il y a une dame qui est venue me rencontrer pour me demander de garder ses enfants encore pour une semaine parce qu’elle veut s’assurer d’une totale sécurité à Yopougon avant de les y renvoyer. Je n’ai pas trouvé d’objection à cela. Elle viendra donc avec l’enfant le lundi et il restera une semaine avec nous. Il y a une qui dit qu’elle a aménagé à Angré et ne compte plus retourner à Yopougon. Elle aussi a demandé de garder son enfant dans mon école. Comme c’est le CE1 et que j’ai encore de la place, je lui ai dis qu’il n’y avait pas de problème. Donc, ce matin (ndlr : vendredi 6 mai), cet enfant est venu.
Est-ce que cela ne grossit pas votre effectif et comment comptez-vous y prendre ?
Non. Ici, le problème que nous avons, c’est peut être le problème de table-bancs. Celle qui doit restée, je lui ai dis que mon effectif est déjà au complet. Elle a dit qu’elle ferait venir une table banc le lundi. Mais l’enfant est arrivé et comme il y a trois absents en attendant que son banc arrive aujourd’hui.
Cette reprise selon vous est-elle nécessaire ?
Oui, pour moi cette reprise est nécessaire. Je ne partage pas du tout l’avis de ceux qui parlent année blanche. Moi, je suis à la semaine 16 (ndlr : elle prend la classe de CM2). Ce qui signifie que jusqu’en août, j’aurai bouclé et c’est fini, je serai en révision. Je pense que, c’est une question de volonté. Si, nous voulons travailler, l’année ne sera pas blanche. Je suis pour la validation et non l’invalidation de l’année scolaire. Nous on a travaillé ! On n’a qu’un seul mois de retard ! Donc, je pense qu’il n’y a pas de raisons que l’année soit blanche.
Un mois de retard, c’est du retard tout de même. Comment comptez-vous aménager votre programme dans ce cas ?
Même, si on n’a pas fait d’heures supplémentaires, au primaire déjà, à la semaine vingt (20), l’année est validée. Et, je vous ai dis que je suis à la semaine seize. Nos enfants sont formidables. Il suffit que les enseignants s’y mettent pour qu’on rattrape l’année. L’école primaire est une succession de répétitions. L’année blanche n’est même pas utile à la Côte d’Ivoire. Pour cela, je prie mon Seigneur et je sais que cela n’aura pas lieu.
Ce temps de flottement pourrait avoir des conséquences sur le rendement des élèves surtout ceux des classes d’examen. Quels conseils leur prodiguez-vous pour qu’ils ne se laissent pas distraire ?
Je leur conseille d’être courageux. Qu’ils aiment le travail et qu’ils se mettent au travail. Car seul le travail paye. Moi, c’est cela ma devise. Il faut qu’ils se mettent au travail. Il ne faut jamais remettre à demain une leçon. Vous avez vu un cours aujourd’hui, la nuit vous le révisez. Ce n’est pas sorcier. Les compositions que nous leur donnons sortent de ces cours-là. S’ils travaillent, ils seront les meilleurs.
Réalisée par A.Dedi
