Le petit village de N’Gokro devenu une grande métropole puis la capitale politique, par la force de l’urbanisme, a désormais un nouveau chef traditionnel. Il s’appelle Kanga Nvodjo Arsène ou Yao II, son nom de règne.
«Pourquoi maintenant ? Pourquoi n’ont-ils pas attendu le chef de canton, Nanan N’Dri Houphouet III en déplacement à Abidjan pour la prestation de serment du Président Alassane Ouattara ? Tout cela ressemble fort à une cabale contre lui. Ça sent du souffre et ce n’est pas bien… », constate, amer, Yao K. Arsène, un jeune du ‘’village’’ de N’Gokro. Arrivé samedi dernier au lieu-dit, tribunal coutumier où les sujets de Nanan N’Dri Boigny III devaient être officiellement informés que leur chef de canton avait été nommé gouverneur du district de Yamoussoukro et que la passation de charges se ferait le mardi 11 mai prochain, il a trouvé sur les lieux une seconde cérémonie : la présentation d’un nouveau chef de village pour N’Gokro, ce campement devenu plus tard Yamoussoukro. Il s’agit de M. Kanga Nvodjo Arsène, désormais nanan chef Yao II, officiellement présenté aux populations de N’Gokro par des dignitaires de la tribu Akouè. Des sujets qui le portent en triomphe avec des cris de joie après que des sages eurent déclamé son arbre généalogique, preuve qu’il mérite, selon eux, le titre, et accomplit les civilités traditionnelles que nécessite l’acte. Le nouveau chef de village, apprend-on, est l’arrière petit-fils de nanan Allanini Kan, frère cadet « de même père et même mère » que nanan Yamousso, fondateur et propriétaire terrien de N’Gokro, l’actuel Yamoussoukro. Il succède à Nanan Simo, communément appelé Vieux Simon, décédé depuis plusieurs années, laissant le trône de la chefferie traditionnelle vacant. « C’est depuis 1996 que dans le respect de la procédure traditionnelle de désignation du chef, que M. Nvodjo dit nanan Chef Yao II a été désigné par feu nanan Kouassi N’Goh comme le chef du village de N’Gokro. Mais du fait de son jeune âge, il avait souhaité attendre. En 2007, sa grand-mère, la patriarche, nanan Kouadja Yaha, alors détentrice du trône de chef, l’a désigné comme le chef de la famille Allani Kan, donc du village de N’Gokro. Et, en 2010, au cours d’une grandiose cérémonie qui a vu la participation de l’ensemble des fils et filles du village, le choix du patriarche a été entériné », estiment les partisans du nouveau chef de village de Yamoussoukro. Après avoir remercié les personnalités et chefs traditionnels présents, K. Koffi, le porte-parole de nanan Yao II a vivement salué le chef Canton des Akouè Augustin Boigny N’dri III et sa notabilité. Auparavant, K. Isidore, président de la mutuelle de développement de N’Gokro, avait déclaré, s’adressant au nouveau chef : « Nanan Chef Yao II, au nom de tous mes frères et sœurs ici réunis, je voudrais vous féliciter et vous dire que nous sommes tous à votre disposition. Envoyez-nous partout où vous voudrez. Soyez rassuré que nous serons à vos côtés pour apporter notre grain de sel au développement de Yamoussoukro, notre village… »
De l’avis de Kouassi Yao Maurice, fils de N’Gokro et secrétaire général de la chefferie traditionnelle locale, cette nomination est nulle et de nul effet. « Nanan N’Dri Boigny III demeure jusqu’à nouvel ordre le chef du village de Yamoussoukro et le chef du canton Akouè. C’est lui, et seulement lui seul, qui aura autorité, après son intronisation et donc après son assise sur le trône du chef, de désigner le chef du village de N’Gokro ».
Selon le programme, Nanan Chef Yao II devait être présenté, hier, dans, l’après-midi, aux autorités administratives. Une affaire dont M. Ekponon André et ses collaborateurs auraient sûrement aimé faire l’économie en cette période sensible de la vie de la nation tout entière.
Ousmane Diallo à Yamoussoukro
«Pourquoi maintenant ? Pourquoi n’ont-ils pas attendu le chef de canton, Nanan N’Dri Houphouet III en déplacement à Abidjan pour la prestation de serment du Président Alassane Ouattara ? Tout cela ressemble fort à une cabale contre lui. Ça sent du souffre et ce n’est pas bien… », constate, amer, Yao K. Arsène, un jeune du ‘’village’’ de N’Gokro. Arrivé samedi dernier au lieu-dit, tribunal coutumier où les sujets de Nanan N’Dri Boigny III devaient être officiellement informés que leur chef de canton avait été nommé gouverneur du district de Yamoussoukro et que la passation de charges se ferait le mardi 11 mai prochain, il a trouvé sur les lieux une seconde cérémonie : la présentation d’un nouveau chef de village pour N’Gokro, ce campement devenu plus tard Yamoussoukro. Il s’agit de M. Kanga Nvodjo Arsène, désormais nanan chef Yao II, officiellement présenté aux populations de N’Gokro par des dignitaires de la tribu Akouè. Des sujets qui le portent en triomphe avec des cris de joie après que des sages eurent déclamé son arbre généalogique, preuve qu’il mérite, selon eux, le titre, et accomplit les civilités traditionnelles que nécessite l’acte. Le nouveau chef de village, apprend-on, est l’arrière petit-fils de nanan Allanini Kan, frère cadet « de même père et même mère » que nanan Yamousso, fondateur et propriétaire terrien de N’Gokro, l’actuel Yamoussoukro. Il succède à Nanan Simo, communément appelé Vieux Simon, décédé depuis plusieurs années, laissant le trône de la chefferie traditionnelle vacant. « C’est depuis 1996 que dans le respect de la procédure traditionnelle de désignation du chef, que M. Nvodjo dit nanan Chef Yao II a été désigné par feu nanan Kouassi N’Goh comme le chef du village de N’Gokro. Mais du fait de son jeune âge, il avait souhaité attendre. En 2007, sa grand-mère, la patriarche, nanan Kouadja Yaha, alors détentrice du trône de chef, l’a désigné comme le chef de la famille Allani Kan, donc du village de N’Gokro. Et, en 2010, au cours d’une grandiose cérémonie qui a vu la participation de l’ensemble des fils et filles du village, le choix du patriarche a été entériné », estiment les partisans du nouveau chef de village de Yamoussoukro. Après avoir remercié les personnalités et chefs traditionnels présents, K. Koffi, le porte-parole de nanan Yao II a vivement salué le chef Canton des Akouè Augustin Boigny N’dri III et sa notabilité. Auparavant, K. Isidore, président de la mutuelle de développement de N’Gokro, avait déclaré, s’adressant au nouveau chef : « Nanan Chef Yao II, au nom de tous mes frères et sœurs ici réunis, je voudrais vous féliciter et vous dire que nous sommes tous à votre disposition. Envoyez-nous partout où vous voudrez. Soyez rassuré que nous serons à vos côtés pour apporter notre grain de sel au développement de Yamoussoukro, notre village… »
De l’avis de Kouassi Yao Maurice, fils de N’Gokro et secrétaire général de la chefferie traditionnelle locale, cette nomination est nulle et de nul effet. « Nanan N’Dri Boigny III demeure jusqu’à nouvel ordre le chef du village de Yamoussoukro et le chef du canton Akouè. C’est lui, et seulement lui seul, qui aura autorité, après son intronisation et donc après son assise sur le trône du chef, de désigner le chef du village de N’Gokro ».
Selon le programme, Nanan Chef Yao II devait être présenté, hier, dans, l’après-midi, aux autorités administratives. Une affaire dont M. Ekponon André et ses collaborateurs auraient sûrement aimé faire l’économie en cette période sensible de la vie de la nation tout entière.
Ousmane Diallo à Yamoussoukro