Selon la majorité des Ivoiriens réfugiés au Ghana, la question de leur retour reste liée à l'évolution de la situation sécuritaire en Côte d'Ivoire. Si la plupart de ces déplacés ont dû fuir le pays en raison de menaces qui pesaient sur leur intégrité physique, ils estiment que le risque n'est pas pour l'instant écarté. «Les nouvelles qui nous parviennent d'Abidjan ne nous rassurent pas», s'inquiète Antoine. Une visite menée dans les deux camps de réfugiés a fait ressortir un profil alarmant. Ces personnes déplacés sont majoritairement d'ethnie Guéré, Bété, Attié et Abbey. Ils viennent soit d'Abobo, soit de Yopougon, les communes où les combats ont été les plus intenses et où certaines populations ont été ciblées par des forces armées. Ce sont également des élèves et étudiants généralement considérés comme appartenant à une milice pro-Gbagbo. «Tant que nous ne verrons pas la police et la gendarmerie revenir en première ligne dans les opérations de sécurisation, nous ne retournerons pas en Côte d'Ivoire », ajoute-t-il. Tout en prenant acte du changement de régime à Abidjan, les réfugiés encouragent les nouvelles autorités ivoiriennes à s'engager pleinement dans le processus de réconciliation nationale, lequel doit prendre en compte la diversité d'opinion. « On ne peut pas être 100% Ouattara ou 100% Gbagbo dans un pays. Il faut que les gens comprennent cela si nous voulons avancer et construire la Côte d'Ivoire », estime Patrick. En outre, des réfugiés sont tentés par l'exil vers l'Europe ou l'Amérique. D'où leur souhait d'avoir la carte de réfugiés délivrée par le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés(HCR). Mais la procédure est complexe.
B. GUEU
B. GUEU