L'annonce de la ''maladie mystérieuse'' d'Abobo découverte dans la commune d'Abobo inquiète de plus en plus les populations Ivoiriennes. Pour en savoir davantage sur cette maladie nous avons passé une journée avec le Directeur Départemental de Santé (DD) d'Abobo Est, Dr. Kéita Mamadou. Nous l'avons trouvé dans ses locaux complètement saccagés et pillés. Ce technicien de la santé a rassuré qu'il n'y avait pas de péril en la demeure. Et que cette ''maladie dite mystérieuse'' n'est que le fruit de la malnutrition, de type béribéri.
Le Patriote : Il nous revient de façon récurrente qu'une maladie dite ''mystérieuse'' a été découverte à Abobo. De quoi s'agit-il exactement ?
Dr. Kéita Mamadou : En effet, nos structures de prise en charge à la faveur de la mesure relative à la gratuité des soins, ont commencé à recevoir des malades de tout venant. A la suite des différentes consultations, nous avons eu dans un premier temps des cas qui présentaient un tableau de gonflement de jambes, boursouflures de visages, avec des difficultés à la marche. Mais pour toute la commune d'Abobo (c'est-à-dire les deux Districts sanitaires), nous avons enregistré 188 cas au total. Et il y a eu 23 cas d'hospitalisation et 12 cas de décès.
LP : Combien de personnes sont-elles encore hospitalisées ?
D KM : A ce jour aucun patient n'est hospitalisé. Tous ceux qui sont passés dans nos différentes formations sanitaires se portent mieux aujourd'hui. Les choses évoluent favorablement. Ils ont tous regagné leurs domiciles respectifs. Ce qu'il faut retenir, c'est qu'il s'agit d'un tableau que nous avons l'habitude de rencontrer. Parce qu'à l'interrogatoire, il est ressorti que ce ne sont pas des maladies qui viennent de commencer. Certains ont commencé à présenter des signes depuis 5 mois, d'autres 3 mois et 2 mois. Le dernier à présenter des signes date de 3 semaines. Cliniquement, mes collaborateurs, moi et médecins sans frontières (MSF), nous pensons qu'il s'agit de maladie carentielle.
L.P. : Soyez plus explicite.
D.K. M : il s'agit de maladies de malnutrition. On a l'habitude de les rencontrer lorsque les populations ont des difficultés à un certains moment de s'alimenter correctement. Ce qu'il faut retenir, c'est que nous avons diagnostiqué ces malades, du point de vue clinique ils ressemblent fort bien à des malades atteints de béribéri. Les traitements que nous avons conduits au jour d'aujourd'hui, sont très favorables. C'est le lieu de rassurer nos concitoyens que certes, il y a eu un reportage sur la maladie diffusé sur les antennes à la télévision Ivoirienne, mais, c'est trop tôt de dire que cette maladie aurait un rapport avec les déchets toxiques, etc. Pour le moment, du point de vue clinique, nous estimons que ce sont des maladies liées à la malnutrition et qui sévissent à Abobo depuis très longtemps.
L.P. : Quand est-ce que cette maladie a-t-elle commencé ?
D.K. M : Cette maladie a commencé chez certaines personnes bien avant la crise postélectorale. Par contre, chez d'autres, cela fait 5 mois. Donc depuis le déclenchement de la crise postélectoral.
L.P. : Confirmez-vous que cette maladie n'a aucun rapport avec les déchets toxiques et les gaz émis par les obus ?
D.K. M : Du point de vu clinique, pour nous, ce tableau est lié à la malnutrition. Etant donné que les prélèvements et des analyses de sang ont été faits. Nous attendons les résultats. C'est à l'issue de ces résultats que pourrons confirmer où infirmer ce que nous pensons. Mais comme par habitude, les cliniciens sont très formels là-dessus, ce sont des tableaux de malnutrition, genre béribéri.
L.P : Cette situation sanitaire est-elle alarmante ?
D.K. M : Dans le district sanitaire Abobo Est, sur les 15 cas reçus, il y 3 cas hospitalisés, car le tableau était un peu sévère. Surtout qu'il y avait des difficultés de déplacement. Mais, avec le traitement de ces cas là, tout est rentré dans l'ordre. A l'heure où je vous parle, tous ceux qui ont été reçus dans les premiers moments ont subi des traitements, l'évolution de la maladie a été favorable et ils sont rentrés chez eux. Donc, véritablement, il n'y a pas à s'alarmer.
L.P. : Y a-t-il eu des cas de décès ?
D.K. M : Douze cas de décès ont été enregistrés dans toute la commune d'Abobo. Mais, il n'y a pas pour le moment le cas de décès à Abobo Est.
L.P. : Qu'est-ce que le Béribéri ?
D.K. M : Dans la littérature, c'est une maladie qui intervient lorsque quelqu'un est obligé de s'alimenter seulement avec une seule catégorie d'aliment. Par exemple le riz. C'est quelqu'un qui prend le petit déjeuner avec le riz, le déjeuner également avec le riz et le dîner avec le riz. Lorsque tu fais cela sur 2 ou trois mois, c'est sûr les pieds vont commencer à s'enfler. C'est ça le béribéri. C'est également dû à une carence en vitamine, en protéine, en lipide. C'est une alimentation déséquilibrée. On ne mange que du riz. Alors qu'on ne peut pas se nourrir que de céréales. Il faut diversifier l'alimentation. Malheureusement, cela n'a pas été le cas, pour la plupart de ces malades.
L.P. : Cette maladie entraîne-t-elle la mort ?
D.K. M : Si ce n'est pas corrigé, ça peut entraîner la mort. Des patients nous ont dit qu'ils ont contracté la maladie depuis 5 à 4 mois, mais, ils ne se rendent pas à l'hôpital. C'est à la faveur de la gratuité des soins, qu'ils ont décidé de venir se faire soigner. Une chose est sûre, toute maladie qui n'est pas prise en charge correctement peut entraîner la mort. Les dernières statistiques dans la commune d'Abobo, font état de 12 cas de décès.
L.P. : Comment se fait la prise en charge ?
D.K. M : Il s'agit d'abord de restaurer rapidement une alimentation équilibrée avec des biscuits préfabriqués et équilibrés et en appui, on donne de la Thiamine (comprimés et injection) pour corriger les insuffisances qui ont du faire que les nerfs ont souffert au point où le malade n'arrive pas à marcher. Je voudrais rassurer les populations que par rapport aux directives du Ministère de la Santé, les Professionnels de la Santé sont là pour s'occuper de leur problème de santé. A Abobo, nous avons la chance de bénéficier de l'appui de Médecins Sans Frontières (MSF) France. Donc, il n'y a pas de problème. Les différents problèmes de santé sont gérés. Elles n'ont pas à s'inquiéter.
Par Anzoumana Cissé
Le Patriote : Il nous revient de façon récurrente qu'une maladie dite ''mystérieuse'' a été découverte à Abobo. De quoi s'agit-il exactement ?
Dr. Kéita Mamadou : En effet, nos structures de prise en charge à la faveur de la mesure relative à la gratuité des soins, ont commencé à recevoir des malades de tout venant. A la suite des différentes consultations, nous avons eu dans un premier temps des cas qui présentaient un tableau de gonflement de jambes, boursouflures de visages, avec des difficultés à la marche. Mais pour toute la commune d'Abobo (c'est-à-dire les deux Districts sanitaires), nous avons enregistré 188 cas au total. Et il y a eu 23 cas d'hospitalisation et 12 cas de décès.
LP : Combien de personnes sont-elles encore hospitalisées ?
D KM : A ce jour aucun patient n'est hospitalisé. Tous ceux qui sont passés dans nos différentes formations sanitaires se portent mieux aujourd'hui. Les choses évoluent favorablement. Ils ont tous regagné leurs domiciles respectifs. Ce qu'il faut retenir, c'est qu'il s'agit d'un tableau que nous avons l'habitude de rencontrer. Parce qu'à l'interrogatoire, il est ressorti que ce ne sont pas des maladies qui viennent de commencer. Certains ont commencé à présenter des signes depuis 5 mois, d'autres 3 mois et 2 mois. Le dernier à présenter des signes date de 3 semaines. Cliniquement, mes collaborateurs, moi et médecins sans frontières (MSF), nous pensons qu'il s'agit de maladie carentielle.
L.P. : Soyez plus explicite.
D.K. M : il s'agit de maladies de malnutrition. On a l'habitude de les rencontrer lorsque les populations ont des difficultés à un certains moment de s'alimenter correctement. Ce qu'il faut retenir, c'est que nous avons diagnostiqué ces malades, du point de vue clinique ils ressemblent fort bien à des malades atteints de béribéri. Les traitements que nous avons conduits au jour d'aujourd'hui, sont très favorables. C'est le lieu de rassurer nos concitoyens que certes, il y a eu un reportage sur la maladie diffusé sur les antennes à la télévision Ivoirienne, mais, c'est trop tôt de dire que cette maladie aurait un rapport avec les déchets toxiques, etc. Pour le moment, du point de vue clinique, nous estimons que ce sont des maladies liées à la malnutrition et qui sévissent à Abobo depuis très longtemps.
L.P. : Quand est-ce que cette maladie a-t-elle commencé ?
D.K. M : Cette maladie a commencé chez certaines personnes bien avant la crise postélectorale. Par contre, chez d'autres, cela fait 5 mois. Donc depuis le déclenchement de la crise postélectoral.
L.P. : Confirmez-vous que cette maladie n'a aucun rapport avec les déchets toxiques et les gaz émis par les obus ?
D.K. M : Du point de vu clinique, pour nous, ce tableau est lié à la malnutrition. Etant donné que les prélèvements et des analyses de sang ont été faits. Nous attendons les résultats. C'est à l'issue de ces résultats que pourrons confirmer où infirmer ce que nous pensons. Mais comme par habitude, les cliniciens sont très formels là-dessus, ce sont des tableaux de malnutrition, genre béribéri.
L.P : Cette situation sanitaire est-elle alarmante ?
D.K. M : Dans le district sanitaire Abobo Est, sur les 15 cas reçus, il y 3 cas hospitalisés, car le tableau était un peu sévère. Surtout qu'il y avait des difficultés de déplacement. Mais, avec le traitement de ces cas là, tout est rentré dans l'ordre. A l'heure où je vous parle, tous ceux qui ont été reçus dans les premiers moments ont subi des traitements, l'évolution de la maladie a été favorable et ils sont rentrés chez eux. Donc, véritablement, il n'y a pas à s'alarmer.
L.P. : Y a-t-il eu des cas de décès ?
D.K. M : Douze cas de décès ont été enregistrés dans toute la commune d'Abobo. Mais, il n'y a pas pour le moment le cas de décès à Abobo Est.
L.P. : Qu'est-ce que le Béribéri ?
D.K. M : Dans la littérature, c'est une maladie qui intervient lorsque quelqu'un est obligé de s'alimenter seulement avec une seule catégorie d'aliment. Par exemple le riz. C'est quelqu'un qui prend le petit déjeuner avec le riz, le déjeuner également avec le riz et le dîner avec le riz. Lorsque tu fais cela sur 2 ou trois mois, c'est sûr les pieds vont commencer à s'enfler. C'est ça le béribéri. C'est également dû à une carence en vitamine, en protéine, en lipide. C'est une alimentation déséquilibrée. On ne mange que du riz. Alors qu'on ne peut pas se nourrir que de céréales. Il faut diversifier l'alimentation. Malheureusement, cela n'a pas été le cas, pour la plupart de ces malades.
L.P. : Cette maladie entraîne-t-elle la mort ?
D.K. M : Si ce n'est pas corrigé, ça peut entraîner la mort. Des patients nous ont dit qu'ils ont contracté la maladie depuis 5 à 4 mois, mais, ils ne se rendent pas à l'hôpital. C'est à la faveur de la gratuité des soins, qu'ils ont décidé de venir se faire soigner. Une chose est sûre, toute maladie qui n'est pas prise en charge correctement peut entraîner la mort. Les dernières statistiques dans la commune d'Abobo, font état de 12 cas de décès.
L.P. : Comment se fait la prise en charge ?
D.K. M : Il s'agit d'abord de restaurer rapidement une alimentation équilibrée avec des biscuits préfabriqués et équilibrés et en appui, on donne de la Thiamine (comprimés et injection) pour corriger les insuffisances qui ont du faire que les nerfs ont souffert au point où le malade n'arrive pas à marcher. Je voudrais rassurer les populations que par rapport aux directives du Ministère de la Santé, les Professionnels de la Santé sont là pour s'occuper de leur problème de santé. A Abobo, nous avons la chance de bénéficier de l'appui de Médecins Sans Frontières (MSF) France. Donc, il n'y a pas de problème. Les différents problèmes de santé sont gérés. Elles n'ont pas à s'inquiéter.
Par Anzoumana Cissé