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Société Publié le mardi 10 mai 2011 | Nord-Sud

Morts en cascade dans les hôpitaux / Abobo : les soupçons s’orientent vers le béribéri

Les Abidjanais ne sont pas au bout de leurs peines. Après les tirs de fusils et d’obus, c’est au tour d’une nouvelle maladie de défrayer la chronique. Plus précisément à Abobo.

La nouvelle relayée par la Télé Côte d’Ivoire (Tci) a créé la panique dans la capitale économique. Plusieurs morts et personnes paralysées sont annoncés. Nous nous sommes rendus à l’hôpital central d’Abobo, hier, pour plus amples informations, il nous a été signalé par un responsable de cette structure de santé que les victimes seraient atteintes du béribéri. Une maladie causée par la malnutrition. Béribéri est un terme d’origine sri-lankaise qui signifie faiblesse. La maladie qu’il désigne est le plus souvent retrouvée en Extrême-Orient. Il s’agit d’une carence en vitamine B1 (thiamine) due à l’alimentation par du riz poli. Cette avitaminose se caractérise cliniquement par des troubles moteurs du système nerveux moteur et du système nerveux sensitif. Il est également à l’origine de troubles de la circulation de la sécrétion. On distin­gue plusieurs formes de béribéri. Selon les symptômes, les malades d’Abobo pourraient être victimes du béribéri sec ou paralytique. Il se caractérise par une paralysie touchant les membres inférieurs. Les symptômes du béribéri sec sont : difficulté à marcher, la perte de sensibilité dans les mains et les pieds, perte de la fonction musculaire ou une paralysie des membres inférieurs, les picotements et vomissements. Cette épidémie pourrait s’expliquer par les difficultés qu’ont eues les Abidjanais à se nourrir convenablement au cours de la crise post-électorale qui a duré plusieurs semaines. D’autres personnes évo­­­quent aussi la thèse selon laquelle toutes les victimes seraient d’ex-prisonniers libérés au cours des troubles socio-politiques. Selon des spécialistes, le traitement de cette pathologie se fait par l’administration de chlorhydrate de thiamine par voie orale ou parentérale. La consommation de céréales, généralement non raffinée aide à améliorer le niveau de thiamine dans le sang. La viande, les œufs, le poisson, les légumes verts à feuilles, les fruits frais, le lait et les produits laitiers sont également recommandés pour le traitement du béribéri. Des prélèvements ont été effectués en vue de déterminer avec exactitude la pathologie qui sévit dans la commune martyre. Interrogé, hier, sur la question, le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Dr Allah-Kouadio Rémi a indiqué que des investigations étaient en cours.

Adélaïde Konin
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