La Mutuelle d’assurance des taxis-compteurs d’Abidjan (Matca) est-elle frappée de malédiction ? Alors que l’on se prenait à espérer la fin du désordre, les querelles byzantines qui ont de tout temps émaillé la vie de cette société d’assurance, refont surface. A la requête d’un groupe de sociétaires, un juge du tribunal du Plateau vient de rendre une ordonnance nommant un nouvel administrateur provisoire en la personne d’Abdramane Camara. Malgré cette décision, Adama Coulibaly affirme être toujours à la barre. «Je suis sous le parapluie de la Conférence interafricaine des marchés d’assurances (Cima) qui est une instance supranationale. Aucune juridiction nationale n’a compétence à nommer un administrateur provisoire», explique le président du Conseil d’Administration. Autant dire que M. Camara n’est pas du tout assuré de pouvoir prendre le contrôle de la mutuelle. Celui-ci a bâti sa requête autour d’accusations suivantes : gestion approximative et solitaire ; et politisation tous azimuts de la structure. Le président Coulibaly aurait été membre actif du staff de Laurent Gbagbo et aurait surtout participé à briser les appels à la désobéissance civile lancée par le Premier ministre Guillaume Soro pour affaiblir M. Gbagbo pendant la crise post-électorale. «Délation et agitation médiatique », se défend M. Coulibaly qui dénonce un complot destiné à l’empêcher de faire cesser les mauvaises pratiques de gestion. Lesquelles ont fait perdre plusieurs milliards de Fcfa. «Nous avons mis fin à la prédation et aux charges inutiles. Cela ne plaît pas à tout le monde. Notre priorité, le paiement des sinistres de nos sociétaires », dit-il, ajoutant que la loi et les textes seront respectés.
Lanciné Bakayoko
Lanciné Bakayoko
