La crise post-électorale a créé un choc chez les entrepreneurs à cause de l’importance des dégâts causés par les pillages. Malgré tout, il y a bien des raisons de ne pas désespérer pour peu qu’ils osent à nouveau.
Où investir dans une situation de sévère conjoncture économique, aggravée par des pillages ayant littéralement ruiné les opérateurs du secteur privé ivoirien ? Dans les milieux d’affaires, l’heure est à l’expectative. Si certains attendent que les eaux se calment, d’autres cherchent plutôt des créneaux porteurs. Pourtant, les opportunités ne manquent pas. En effet, à cause des dégâts post-électoraux, l’ampleur des besoins va inéluctablement engendrer une forte demande dans un certain nombre de domaines d’activités. «Les besoins sont grands, la demande est colossale : c’est, à la fois, une crise grave et un marché potentiel immense.
De nouvelles perspectives
Il faut notamment satisfaire les besoins fondamentaux des populations et des entreprises victimes de destruction», assure Lucien Agbia, directeur général de société, ajoutant que les premiers hommes d’affaires qui oseront se lancer en cette période d’incertitude, seront en situation de monopole, une posture idéale en matière commerciale. A ce sujet, le secteur de la fourniture des matériels de bureaux en l’occurrence le mobilier, la papeterie, peut offrir de nombreuses opportunités. Les équipements informatiques et de froid feront également l’objet d’une forte demande.
De fait, la quasi-totalité des administrations détroussées ont un énorme besoin de remettre en ordre les conditions de travail de leurs agents. «C’est sûr que la clientèle sera nombreuse», note-t-il. Il y a aussi le secteur de l’automobile qui a été pratiquement décimé. Une bonne partie du parc appartenant aussi bien à l’Etat qu’aux sociétés privées a disparu. A titre d’exemple, la Compagnie ivoirienne d’électricité (Cie) a perdu près de 200 véhicules dans les labyrinthes des tirs croisés entre miliciens et forces républicaines. «Toutes ces entreprises voudront reconstituer leur parc. Cela peut profiter aux opérateurs tels que les vendeurs de voitures neuves ou les mécaniciens», observe M. Agbia. Quant aux domaines du bâtiment et des travaux publics, ils vont être tirés par le haut en raison des exigences de reconstruction post-crise. Les nécessaires réhabilitations et constructions des infrastructures économiques et sociales vont forcément donner un coup d’accélérateur aux investisseurs audacieux.
«Plusieurs édifices ont subi des préjudices. Il va falloir les réhabiliter », remarque Marc Kouassi, expert en montage de projets. Mais, tout cela doit se faire dans un environnement sécurisé. Or, avec l’accroissement du risque sécuritaire né de la crise militaire, les services de l’Etat n’offrent pas toutes les garanties aujourd’hui. Ce qui rend plus que nécessaires les sociétés de sécurité et de gardiennage. Par ailleurs, les opérateurs économiques peuvent également profiter des nombreux projets industriels en cours dans les sous-secteurs énergie, mines, géologies et hydrocarbures. En effet, les efforts de géants des mines que sont Etrucsan Ressources, Randgold, Equigold et Taurian devraient mieux payer dans les mois à venir. Une perspective qui laisse augurer d’importantes aubaines dans les secteurs mines et énergies pour améliorer notablement les capacités productives. Il est plus qu’urgent de résorber les déficits énergétiques et optimiser le potentiel minier. Les pouvoirs publics tablent sur une augmentation de la production ivoirienne des différents minerais que sont l’or, le manganèse, le fer, le nickel, ainsi que les hydrocarbures comme le pétrole et le gaz. Ce que les petites et moyennes entreprises peuvent exploiter.
Par ailleurs, le transport et la logistique pourraient être boostés par la mise en œuvre des projets de renforcement et de modernisation des installations et services du port d’Abidjan. Le Port autonome d’Abidjan a levé plus de 25 milliards de Fcfa sur le marché financier régional pour financer principalement des activités nouvelles qui devraient lui permettre non seulement de diversifier ses sources de revenus et accroître ses recettes, mais également et surtout de moderniser ses installations et renforcer sa compétitivité .
Les sept nouveaux projets concernés, consignés dans un programme d’investissement triennal (2010-2012), vont de l’acquisition aux fins de location de wagons plateaux à la mise en œuvre d’un système de tracking des camions et conteneurs en passant par le traitement des déchets liquides, l’approvisionnement des navires en combustibles à quai ou en rade (soutage), la rentabilisation de l’activité de dragage, la construction d’entrepôts frigorifiques dans le but de les louer aux entreprises de pêche et le dépotage/empotage et stockage des marchandises conteneurisées en transit. Leur réalisation devrait donner de la vigueur au secteur des transports et de la logistique. Par ailleurs, l’exploitation des minerais de l’Ouest montagneux ivoirien devrait entraîner un accroissement notable des activités au niveau du port de San Pedro également. Derrière ces secteurs d’activité, bien d’autres tels que les assurances, la banque, les finances, les TIC, conservent eux aussi un beau dynamisme.
Lanciné Bakayoko
Où investir dans une situation de sévère conjoncture économique, aggravée par des pillages ayant littéralement ruiné les opérateurs du secteur privé ivoirien ? Dans les milieux d’affaires, l’heure est à l’expectative. Si certains attendent que les eaux se calment, d’autres cherchent plutôt des créneaux porteurs. Pourtant, les opportunités ne manquent pas. En effet, à cause des dégâts post-électoraux, l’ampleur des besoins va inéluctablement engendrer une forte demande dans un certain nombre de domaines d’activités. «Les besoins sont grands, la demande est colossale : c’est, à la fois, une crise grave et un marché potentiel immense.
De nouvelles perspectives
Il faut notamment satisfaire les besoins fondamentaux des populations et des entreprises victimes de destruction», assure Lucien Agbia, directeur général de société, ajoutant que les premiers hommes d’affaires qui oseront se lancer en cette période d’incertitude, seront en situation de monopole, une posture idéale en matière commerciale. A ce sujet, le secteur de la fourniture des matériels de bureaux en l’occurrence le mobilier, la papeterie, peut offrir de nombreuses opportunités. Les équipements informatiques et de froid feront également l’objet d’une forte demande.
De fait, la quasi-totalité des administrations détroussées ont un énorme besoin de remettre en ordre les conditions de travail de leurs agents. «C’est sûr que la clientèle sera nombreuse», note-t-il. Il y a aussi le secteur de l’automobile qui a été pratiquement décimé. Une bonne partie du parc appartenant aussi bien à l’Etat qu’aux sociétés privées a disparu. A titre d’exemple, la Compagnie ivoirienne d’électricité (Cie) a perdu près de 200 véhicules dans les labyrinthes des tirs croisés entre miliciens et forces républicaines. «Toutes ces entreprises voudront reconstituer leur parc. Cela peut profiter aux opérateurs tels que les vendeurs de voitures neuves ou les mécaniciens», observe M. Agbia. Quant aux domaines du bâtiment et des travaux publics, ils vont être tirés par le haut en raison des exigences de reconstruction post-crise. Les nécessaires réhabilitations et constructions des infrastructures économiques et sociales vont forcément donner un coup d’accélérateur aux investisseurs audacieux.
«Plusieurs édifices ont subi des préjudices. Il va falloir les réhabiliter », remarque Marc Kouassi, expert en montage de projets. Mais, tout cela doit se faire dans un environnement sécurisé. Or, avec l’accroissement du risque sécuritaire né de la crise militaire, les services de l’Etat n’offrent pas toutes les garanties aujourd’hui. Ce qui rend plus que nécessaires les sociétés de sécurité et de gardiennage. Par ailleurs, les opérateurs économiques peuvent également profiter des nombreux projets industriels en cours dans les sous-secteurs énergie, mines, géologies et hydrocarbures. En effet, les efforts de géants des mines que sont Etrucsan Ressources, Randgold, Equigold et Taurian devraient mieux payer dans les mois à venir. Une perspective qui laisse augurer d’importantes aubaines dans les secteurs mines et énergies pour améliorer notablement les capacités productives. Il est plus qu’urgent de résorber les déficits énergétiques et optimiser le potentiel minier. Les pouvoirs publics tablent sur une augmentation de la production ivoirienne des différents minerais que sont l’or, le manganèse, le fer, le nickel, ainsi que les hydrocarbures comme le pétrole et le gaz. Ce que les petites et moyennes entreprises peuvent exploiter.
Par ailleurs, le transport et la logistique pourraient être boostés par la mise en œuvre des projets de renforcement et de modernisation des installations et services du port d’Abidjan. Le Port autonome d’Abidjan a levé plus de 25 milliards de Fcfa sur le marché financier régional pour financer principalement des activités nouvelles qui devraient lui permettre non seulement de diversifier ses sources de revenus et accroître ses recettes, mais également et surtout de moderniser ses installations et renforcer sa compétitivité .
Les sept nouveaux projets concernés, consignés dans un programme d’investissement triennal (2010-2012), vont de l’acquisition aux fins de location de wagons plateaux à la mise en œuvre d’un système de tracking des camions et conteneurs en passant par le traitement des déchets liquides, l’approvisionnement des navires en combustibles à quai ou en rade (soutage), la rentabilisation de l’activité de dragage, la construction d’entrepôts frigorifiques dans le but de les louer aux entreprises de pêche et le dépotage/empotage et stockage des marchandises conteneurisées en transit. Leur réalisation devrait donner de la vigueur au secteur des transports et de la logistique. Par ailleurs, l’exploitation des minerais de l’Ouest montagneux ivoirien devrait entraîner un accroissement notable des activités au niveau du port de San Pedro également. Derrière ces secteurs d’activité, bien d’autres tels que les assurances, la banque, les finances, les TIC, conservent eux aussi un beau dynamisme.
Lanciné Bakayoko