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Politique Publié le jeudi 19 mai 2011 | Nord-Sud

Mpci-Frci : De la rébellion à la République

Guillaume Soro et ses camarades de lutte ont finalement réussi, près de neuf ans après, à mettre fin à la politique de division de Laurent Gbagbo en le chassant du pouvoir. Aujourd’hui, aux côtés du président de la République, Alassane Ouattara, les ex-rebelles incarnent la République.

Rebelles, hier, incarnation de la République, aujourd’hui.

Guillaume Soro et ses amis militaires ont atteint leur objectif : ils ont remis la Côte d’Ivoire sur les rails d’un Etat uni, dans lequel tous les fils sont égaux, et hospitaliers en chassant Laurent Gbagbo du pouvoir. Huit ans et quelques mois de lutte sans merci.

Il était une fois la guerre en Côte d’Ivoire. Le feuilleton commence le 19 septembre 2002. Des soldats de l’armée ivoirienne entrent en rébellion contre le pouvoir de Laurent Gbagbo. Des noms comme Chérif Ousmane, Koné Zakaria, Issiaka Ouattara dit Wattao, Fofié Kouakou, Ouattara Morou, etc se font entendre. Derrière les hommes en armes, une branche politique prend forme : le Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (Mpci) conduit par Guillaume Soro. En 2004, le Mpci rejoint les Forces nouvelles (Fn) avec le Mouvement populaire ivoirien du grand Ouest (Mpigo) et le Mouvement pour la justice et la paix ; deux groupes qui contrôlaient essentiellement l’Ouest.

Les Fn, majoritairement composées par les éléments du Mpci, occupent 60% du territoire national. Cependant, ils ne peuvent plus progresser parce qu’entre-temps, un cessez-le-feu a été signé.

De plus, les forces françaises se sont interposées sur la ligne de front après la signature de l’Accord de Linas-Marcoussis en janvier 2003. Laurent Gbagbo est toujours-là. La lutte n’a donc pas abouti. Car, comme ils l’ont expliqué, la rébellion avait pour objectif de mettre fin à la catégorisation des Ivoiriens dans laquelle s’était lancé la Refondation du Fpi. Guillaume Soro le dit bien dans son livre Pourquoi je suis devenu un rebelle : «j’ai pris les armes pour que mon pays retrouve son vrai visage : paix, liberté et prospérité».

Même si la cause du mal demeure, le Mpci qui est maintenant membre des FN ne peut plus combattre. Cette option crée des malentendus au sein de l’ex-rébellion notamment entre Guillaume Soro, devenu secrétaire général des FN et des soldats. Ces derniers estiment que seule la force peut chasser Laurent Gbagbo du pouvoir. M. Soro en est conscient parce qu’il connaît « l’enfant de Mama ». Dans une interview accordée à Rfi au début de la crise post-électorale, le 24 décembre 2010, il rejoignait ses amis soldats : « nous devons convenir que seule l’utilisation de la force peut déloger M. Gbagbo du pouvoir ».

Mpci, hier, Frci, aujourd’hui

Chaque chose en son temps. Les FN et les Ivoiriens ont la possibilité de se débarrasser de l’époux de Simone dans les urnes. Ce dernier perd d’ailleurs l’élection. Patatras ! « L’enfant des élections » refuse de céder le pouvoir. Après des négociations qui n’ont pas abouti, Alassane Ouattara crée, le jeudi 17 mars 2011, les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) pour neutraliser les miliciens et les mercenaires par qui le président déchu se maintient. Les FN, répondant à l’appel de Guillaume Soro, Premier ministre et ministre de la Défense, entrent alors en action. Laurent Gbagbo n’est plus en face de rebelles ni d’ex-rebelles mais de Forces républicaines. Leur action, cette fois, est légale et légitime. Légalité parce qu’elles sont mises en mission par leur ministre de tutelle. Et, légitimité car faisant partie de l’armée régulière.

Le 11 avril, les Frci capturent Laurent Gbagbo grâce à l’appui aérien des forces internationales.

Plus de huit ans après la première tentative. Ce temps écoulé leur aura permis de rallier à leur cause ceux qui les avaient critiqués à l’époque. Dans la mesure où le monde entier a vu l’ex-président sous son vrai jour : Laurent Gbagbo n’est pas le démocrate qu’il se faisait passer pour . « Gbagbo est non seulement un tricheur, mais un dictateur. Quiconque n'accepte pas le jeu démocratique, le verdict du peuple et les résultats des élections est un dictateur », a soutenu Guillaume Soro dans une interview publiée le 8 décembre 2010 par Le Parisien. Ses amis et lui ont tout simplement eu tort d’avoir eu raison trop tôt.

Bamba K. Inza
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