La compagnie ivoirienne Air ivoire traverse une forte zone de turbulence qui menace de lui faire faire un crash. Hier, le syndicat national des travailleurs d’Air ivoire (Syntai) a demandé sa dissolution pure et simple et la création d’une nouvelle compagnie ivoirienne de transport aérien. L’information a été rendue publique au cours d’une conférence de presse animée à l’immeuble Amiral, au Plateau. Selon Soumaré Karidia, la secrétaire générale du syndicat, la compagnie est en faillite à cause de la mauvaise gestion de ses responsables. Des directeurs généraux aux actionnaires, la faute incombe à tous, dit-elle. Elle demande que la nouvelle société soit créée avec des dirigeants capables. En ce moment, Air ivoire a suspendu ses vols à cause de son incapacité à régler ses dettes avec ses partenaires. La compagnie traîne une dette de 39 milliards de Fcfa. Les travailleurs incriminent principalement la mauvaise gestion de l’actionnaire principal. Ce groupe a signé, selon Mme Soumaré, avec des structures budgétivores. L’arrivée de Lufthansa consulting, par exemple, a coûté 12 milliards à la compagnie en 17 mois, en consulting. « Même des administrateurs ont participé au festin », ajoute-t-elle. Les surfacturations, le train de vie très élevé des travailleurs et contractuels d’Air ivoire sont autant d’éléments que le syndicat dénonce. L’actionnaire principal, selon Soumaré Karidia, s’est attelé à ruiner la structure. Parmi ses forfaits, le détournement de 5 des 10 milliards de Fcfa de Pétroci donnés pour aider la compagnie, précise la secrétaire générale du Syntai. Des plaintes ont été portées contre eux. Les travailleurs d’Air ivoire, au nombre de 435 agents, demandent aussi le payement immédiat de quatre mois d’arriérés de salaires. Une assemblée générale a été tenue après la conférence de presse. Les travailleurs ont manifesté pancartes en main, demandant que de l’ordre soit mis dans la société.
Raphaël Tanoh
Raphaël Tanoh