A la fin de la mission conjointe d’évaluation de la situation économique, Mme Doris Ross a produit un communiqué dans lequel elle définit les priorités pour le gouvernement de Côte d’Ivoire. Selon elle, les services du FMI s’entendent avec le gouvernement ivoirien en vue d’un accord relatif au Programme de relance économique appuyé par la Facilité de Crédit Rapide. Ci-dessous le communiqué final.
Une équipe du Fonds Monétaire International (FMI) dirigée par Mme Doris Ross s’est rendue à Abidjan le 18 mai, pour engager des discussions sur le programme de relance économique de la Côte d’Ivoire. La délégation a rencontré le Président Alassane Dramane Ouattara, le ministre de l’Economie et des Finances, Charles Koffi Diby, le ministre du Plan et du Développement, Albert Mabri Toikeuse, le ministre de l’Energie et des Mines, Adama Toungara, le ministre de la Justice Ahoussou Jeannot, le ministre de la Fonction publique, Konan Gnamien, le Directeur national de la Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest, Jean-Baptiste Aman Ayayé et d’autres hauts responsables ainsi que des représentants du secteur privé et du corps diplomatique. Au terme de cette mission, Mme Ross a fait la déclaration suivante : « Les autorités de Côte d’Ivoire et la délégation du Fmi se sont entendu sur un ensemble de politiques macroéconomique à mettre en œuvre durant le reste de l’année 2011, en vue de relancer l’économie du pays. Un décaissement éventuel de 81,3 millions de DTS (environ 130 millions de dollar EU), sous réserve de l’approbation par la direction générale et le Conseil d’administration du Fmi, pourrait intervenir en juillet suite à l’examen par le conseil de la demande soumise par la Côte d’Ivoire. » « Au cours de la période qui a précédé les élections présidentielles, le programme économique à moyen terme est parvenu globalement à stabiliser l’économie, à rétablir les relations avec les créanciers extérieurs et à enregistrer des progrès sur un certain nombre de réformes structurelles. Ralentie par les difficultés liées au climat pré-électoral, à la panne d’une importante centrale électrique et à la baisse de la production de pétrole, l’économie ivoirienne a enregistré une croissance d’environ 2,4 pour cent seulement en 2010 ; quant au taux d’inflation moyen, il s’est maintenu en dessous de 2 pour cent. Le déficit budgétaire a été maintenu à environ 2 pour cent du produit intérieur brut (PIB) ». « A partir de début décembre 2010, l’économie de la Côte d’Ivoire a durement ressenti le contrecoup des événements postélectoraux : les sanctions imposées par la communauté internationale, en particulier, contre les principaux ports du pays ; la fermeture quasi-totale du système bancaire, le conflit armé dans l’ouest du pays, et l’utilisation d’armements lourds à Abidjan, qui s’est soldée par de nombreux morts, un pillage à grande échelle et le déplacement des populations. Il en est résulté d’importants dommages matériels subis par l’infrastructure, les locaux de l’administration publique, l’outil de production et les biens privés ». « Avec la fin des combats, la réouverture progressive du système bancaire à compter du 27 avril et la prestation de serment du Président Ouattara le 6 mai, la Côte d’Ivoire a emprunté la voie de la relance économique, même si la sécurité demeure une préoccupation majeure. Du fait de la baisse de la production enregistrée pendant la crise et du temps nécessaire à la reconstruction, les prévisions des autorités, qui tablent sur une contraction de l’activité économique de 6,3 pour cent en 2011, semblent ambitieuses. S’il est vrai que les prix des denrées alimentaires ont flambé durant la crise, le rétablissement des réseaux de transport et la réouverture des marchés ont cependant contribué à réduire ces prix, et le taux d’inflation de 3 pour cent visé cette année paraît réalisable. » «La priorité immédiate du gouvernement, pour la gestion 2011 en matière de politique économique, est la relance économique. A cette fin, la politique budgétaire pour le reste de l’année doit trouver l’équilibre entre, d’une part, un allégement fiscal pour soutenir l’activité du secteur privé et favoriser la reprise, et d’autre part, le besoin de financer le fonctionnement de l’Etat. Le gouvernement a réduit certains impôts. Par ailleurs, il s’efforce de préserver la stabilité des prix de l’électricité et des produits pétroliers à travers d’importantes subventions et de dépenses fiscales. Résultant de ces mesures et d’une activité économique plus faibles, les recettes budgétaires prévues entre le deuxième et le quatrième trimestre 2011 devraient s’élever environ à 17 et demi pour cent du PIB au cours de la période considérée, contre 19 et demi pour cent du PIB en 2010, malgré le niveau élevé des recettes des secteurs du cacao et du pétrole. « Les besoins financiers sont intenses car il faut rétablir l’administration publique, veille à la reprise économique, notamment à la réhabilitation de l’infrastructure et à la réduction de la pauvreté. Les autorités anticipent une augmentation des dépenses qui devraient passer de 22 pour cent au PIB en 2010 à 26 et demi pour cent du PIB des trois derniers trimestres dans le budget de 2011, en tenant compte de l’apurement des arriérés de salaires de mars. La baisse des recettes et la hausse des dépenses résulteront en une augmentation significative du déficit budgétaire, qui atteindra 8 et demi pour cent du PIB en 2011. L’appui budgétaire des donateurs bilatéraux et multilatéraux devrait être suffisant pour couvrir la majeure partie du déficit. Néanmoins, il est peu probable que cet appui permette d’honorer les engagements substantiels au titre du service de la dette extérieur, pour l’année en cours, due aux créanciers bilatéraux publics et privés. » « Un système bancaire sain et dynamique pourrait apporter une importante contribution au financement de la relance économique. Toutefois, il a subi des pertes significatives, tant au niveau de ses infrastructures que de ses portefeuilles de prêts, reflétant les difficultés économiques que vivent ses clients, en particulier, les petites et moyennes entreprises d’Abidjan. Les banques et les autorités s’emploient à clarifier la situation dès que possible, et elle devraient prendre les mesures appropriées qui s’imposent ». « Le nouveau gouvernement s’attèle à surmonter un certain nombre de défis à moyen terme auxquels la Côte d’Ivoire sera confrontée. Il s’agit notamment de renforcer les reformes dans les domaines l’administration fiscale et douanière, de la fonction publique, de la lute contre la pauvreté, de la filière café-cacao et du secteur de l’énergie. Ce dernier fera l’objet d’un séminaire en début juin. Dès que des progrès auront été accomplis au niveau de l’établissement des priorités et des plans à court et moyens termes, l’équipe du FMI est disposée à revenir à Abidjan pour discuter d’un programme économique triennal qui pourrait être soutenu par la Facilité élargie de crédit du Fmi. « La délégation du Fmi adresse ses remerciements aux autorités ivoiriennes pour leur accueil et les échanges constructifs».
Département des Relations extérieures FMI
Encadré
Une équipe du Fonds Monétaire International (FMI) dirigée par Mme Doris Ross s’est rendue à Abidjan le 18 mai, pour engager des discussions sur le programme de relance économique de la Côte d’Ivoire. La délégation a rencontré le Président Alassane Dramane Ouattara, le ministre de l’Economie et des Finances, Charles Koffi Diby, le ministre du Plan et du Développement, Albert Mabri Toikeuse, le ministre de l’Energie et des Mines, Adama Toungara, le ministre de la Justice Ahoussou Jeannot, le ministre de la Fonction publique, Konan Gnamien, le Directeur national de la Banque Centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest, Jean-Baptiste Aman Ayayé et d’autres hauts responsables ainsi que des représentants du secteur privé et du corps diplomatique. Au terme de cette mission, Mme Ross a fait la déclaration suivante : « Les autorités de Côte d’Ivoire et la délégation du Fmi se sont entendu sur un ensemble de politiques macroéconomique à mettre en œuvre durant le reste de l’année 2011, en vue de relancer l’économie du pays. Un décaissement éventuel de 81,3 millions de DTS (environ 130 millions de dollar EU), sous réserve de l’approbation par la direction générale et le Conseil d’administration du Fmi, pourrait intervenir en juillet suite à l’examen par le conseil de la demande soumise par la Côte d’Ivoire. » « Au cours de la période qui a précédé les élections présidentielles, le programme économique à moyen terme est parvenu globalement à stabiliser l’économie, à rétablir les relations avec les créanciers extérieurs et à enregistrer des progrès sur un certain nombre de réformes structurelles. Ralentie par les difficultés liées au climat pré-électoral, à la panne d’une importante centrale électrique et à la baisse de la production de pétrole, l’économie ivoirienne a enregistré une croissance d’environ 2,4 pour cent seulement en 2010 ; quant au taux d’inflation moyen, il s’est maintenu en dessous de 2 pour cent. Le déficit budgétaire a été maintenu à environ 2 pour cent du produit intérieur brut (PIB) ». « A partir de début décembre 2010, l’économie de la Côte d’Ivoire a durement ressenti le contrecoup des événements postélectoraux : les sanctions imposées par la communauté internationale, en particulier, contre les principaux ports du pays ; la fermeture quasi-totale du système bancaire, le conflit armé dans l’ouest du pays, et l’utilisation d’armements lourds à Abidjan, qui s’est soldée par de nombreux morts, un pillage à grande échelle et le déplacement des populations. Il en est résulté d’importants dommages matériels subis par l’infrastructure, les locaux de l’administration publique, l’outil de production et les biens privés ». « Avec la fin des combats, la réouverture progressive du système bancaire à compter du 27 avril et la prestation de serment du Président Ouattara le 6 mai, la Côte d’Ivoire a emprunté la voie de la relance économique, même si la sécurité demeure une préoccupation majeure. Du fait de la baisse de la production enregistrée pendant la crise et du temps nécessaire à la reconstruction, les prévisions des autorités, qui tablent sur une contraction de l’activité économique de 6,3 pour cent en 2011, semblent ambitieuses. S’il est vrai que les prix des denrées alimentaires ont flambé durant la crise, le rétablissement des réseaux de transport et la réouverture des marchés ont cependant contribué à réduire ces prix, et le taux d’inflation de 3 pour cent visé cette année paraît réalisable. » «La priorité immédiate du gouvernement, pour la gestion 2011 en matière de politique économique, est la relance économique. A cette fin, la politique budgétaire pour le reste de l’année doit trouver l’équilibre entre, d’une part, un allégement fiscal pour soutenir l’activité du secteur privé et favoriser la reprise, et d’autre part, le besoin de financer le fonctionnement de l’Etat. Le gouvernement a réduit certains impôts. Par ailleurs, il s’efforce de préserver la stabilité des prix de l’électricité et des produits pétroliers à travers d’importantes subventions et de dépenses fiscales. Résultant de ces mesures et d’une activité économique plus faibles, les recettes budgétaires prévues entre le deuxième et le quatrième trimestre 2011 devraient s’élever environ à 17 et demi pour cent du PIB au cours de la période considérée, contre 19 et demi pour cent du PIB en 2010, malgré le niveau élevé des recettes des secteurs du cacao et du pétrole. « Les besoins financiers sont intenses car il faut rétablir l’administration publique, veille à la reprise économique, notamment à la réhabilitation de l’infrastructure et à la réduction de la pauvreté. Les autorités anticipent une augmentation des dépenses qui devraient passer de 22 pour cent au PIB en 2010 à 26 et demi pour cent du PIB des trois derniers trimestres dans le budget de 2011, en tenant compte de l’apurement des arriérés de salaires de mars. La baisse des recettes et la hausse des dépenses résulteront en une augmentation significative du déficit budgétaire, qui atteindra 8 et demi pour cent du PIB en 2011. L’appui budgétaire des donateurs bilatéraux et multilatéraux devrait être suffisant pour couvrir la majeure partie du déficit. Néanmoins, il est peu probable que cet appui permette d’honorer les engagements substantiels au titre du service de la dette extérieur, pour l’année en cours, due aux créanciers bilatéraux publics et privés. » « Un système bancaire sain et dynamique pourrait apporter une importante contribution au financement de la relance économique. Toutefois, il a subi des pertes significatives, tant au niveau de ses infrastructures que de ses portefeuilles de prêts, reflétant les difficultés économiques que vivent ses clients, en particulier, les petites et moyennes entreprises d’Abidjan. Les banques et les autorités s’emploient à clarifier la situation dès que possible, et elle devraient prendre les mesures appropriées qui s’imposent ». « Le nouveau gouvernement s’attèle à surmonter un certain nombre de défis à moyen terme auxquels la Côte d’Ivoire sera confrontée. Il s’agit notamment de renforcer les reformes dans les domaines l’administration fiscale et douanière, de la fonction publique, de la lute contre la pauvreté, de la filière café-cacao et du secteur de l’énergie. Ce dernier fera l’objet d’un séminaire en début juin. Dès que des progrès auront été accomplis au niveau de l’établissement des priorités et des plans à court et moyens termes, l’équipe du FMI est disposée à revenir à Abidjan pour discuter d’un programme économique triennal qui pourrait être soutenu par la Facilité élargie de crédit du Fmi. « La délégation du Fmi adresse ses remerciements aux autorités ivoiriennes pour leur accueil et les échanges constructifs».
Département des Relations extérieures FMI
Encadré