Les écrivains s’accusent et s’empoignent en présence du doyen Bernard Dadié
L’Association des écrivains de Côte d’Ivoire (AECI) et l’Université Charles Louis de Montesquieu (UCLM) ont organisé, le samedi 04 juin 2011, un atelier de réflexion sur le thème « Ecrivains, écritures et reconnaissance de la Côte d’Ivoire », dans ladite université aux II Plateaux les Vallons. Bien que la question du rapprochement entre l’écrivain et la politique ait divisé les hommes de lettres et de culture, l’atelier a été unanime sur l’inadéquation entre l’écrivain et l’homme politique. « L’écrivain n’est pas un homme politique », a acquiescé le professeur de Lettres et formatrice en techniques d'expression, Josette Abondio. Même si la fonction première de l’écrivain, précisent certains, est de « distraire » - fonction ludique, d’autres rejettent en bloc cette assertion en soutenant que « l’écrivain est le témoin de son temps ». Pour ces derniers, l’écrivain doit faire la politique parce qu’il est citoyen de son pays. C’est pourquoi, l’écrivain et conseiller municipal à Cocody, Angora Désiré souligne sans ambages : « l’écrivain doit avoir l’esprit critique et la responsabilité sociale pour mettre au service de la société tous ses atouts ». Dans la même perspective, l’écrivain Jean Pierre Mukendi de la République démocratique du Congo, lui, crève l’abcès. Il a déploré la nouvelle vague d’écrivains africains qui, à la recherche de postes de hautes responsabilités dans leurs pays, sont subrepticement amenés à virer dans le domaine de l’écriture. « Le problème des écrivains africains, c’est qu’ils veulent passer par l’écriture pour avoir des postes politiques. Non ! L’écrivain est le porte-parole de la société ». Selon le doyen des écrivains ivoiriens, Bernard Binlin Dadié, l’écrivain a l’impérieux devoir de critiquer, de conscientiser et de prophétiser dans cette nouvelle ère ivoirienne. A en croire l’auteur du célèbre roman ‘’Climbié’’ (édité en 1956), l’écrivain doit jouer son rôle de ‘’censeur et de montreur de conduite’’ dans les sociétés modernes africaines. « L’écrivain n’a pas le droit de ne pas dire ce que l’autre pense. Il a le devoir de nous – les Ivoiriens – aider à parler dans le bon sens. Il appartient aux écrivains et aux journalistes qu’ils prennent conscience qu’ils doivent défendre l’égalité des citoyens. Que Dieu nous aide dans la lutte pour la résurrection de notre pays », a conseillé l’écrivain et homme politique, Bernard Binlin Dadié. L’atelier a dit produire un listing de recommandations qui seront présentées dans les tout prochains jours à la presse et aux autorités compétentes.
Patrick Krou
L’Association des écrivains de Côte d’Ivoire (AECI) et l’Université Charles Louis de Montesquieu (UCLM) ont organisé, le samedi 04 juin 2011, un atelier de réflexion sur le thème « Ecrivains, écritures et reconnaissance de la Côte d’Ivoire », dans ladite université aux II Plateaux les Vallons. Bien que la question du rapprochement entre l’écrivain et la politique ait divisé les hommes de lettres et de culture, l’atelier a été unanime sur l’inadéquation entre l’écrivain et l’homme politique. « L’écrivain n’est pas un homme politique », a acquiescé le professeur de Lettres et formatrice en techniques d'expression, Josette Abondio. Même si la fonction première de l’écrivain, précisent certains, est de « distraire » - fonction ludique, d’autres rejettent en bloc cette assertion en soutenant que « l’écrivain est le témoin de son temps ». Pour ces derniers, l’écrivain doit faire la politique parce qu’il est citoyen de son pays. C’est pourquoi, l’écrivain et conseiller municipal à Cocody, Angora Désiré souligne sans ambages : « l’écrivain doit avoir l’esprit critique et la responsabilité sociale pour mettre au service de la société tous ses atouts ». Dans la même perspective, l’écrivain Jean Pierre Mukendi de la République démocratique du Congo, lui, crève l’abcès. Il a déploré la nouvelle vague d’écrivains africains qui, à la recherche de postes de hautes responsabilités dans leurs pays, sont subrepticement amenés à virer dans le domaine de l’écriture. « Le problème des écrivains africains, c’est qu’ils veulent passer par l’écriture pour avoir des postes politiques. Non ! L’écrivain est le porte-parole de la société ». Selon le doyen des écrivains ivoiriens, Bernard Binlin Dadié, l’écrivain a l’impérieux devoir de critiquer, de conscientiser et de prophétiser dans cette nouvelle ère ivoirienne. A en croire l’auteur du célèbre roman ‘’Climbié’’ (édité en 1956), l’écrivain doit jouer son rôle de ‘’censeur et de montreur de conduite’’ dans les sociétés modernes africaines. « L’écrivain n’a pas le droit de ne pas dire ce que l’autre pense. Il a le devoir de nous – les Ivoiriens – aider à parler dans le bon sens. Il appartient aux écrivains et aux journalistes qu’ils prennent conscience qu’ils doivent défendre l’égalité des citoyens. Que Dieu nous aide dans la lutte pour la résurrection de notre pays », a conseillé l’écrivain et homme politique, Bernard Binlin Dadié. L’atelier a dit produire un listing de recommandations qui seront présentées dans les tout prochains jours à la presse et aux autorités compétentes.
Patrick Krou