Scandale ! Le ministre d’Etat, ministre de la Justice s’est-il écarté des principes de gouvernance édictés par le président de la République, et par le Premier ministre ? De quoi s’agit-il ? Suite à une enquête préliminaire minutieuse, et en vue de mener des investigations plus poussées, le Procureur de la République a dressé une nouvelle liste de 97 personnes, ayant aidé le gouvernement illégitime de Laurent Gbagbo à prospérer et à sévir. La rigueur supposée du procureur Simplice Koffi a même fait du journaliste Amédée Assi, une victime de la liste, parce que son nom était sur la liste des membres du CNP illégal de Déby Dally. Pendant que le journaliste s’activait pour régler son sort, le ministre Ahoussou Jeannot n’a pas été d’un secours. Qu’a-t-il plutôt fait ? Des témoignages de plusieurs sources en cause, le Garde des Sceaux. Dans sa réquisition datée du 09 juin, annulant celle du 08 Juin, le procureur Rosalie Zaho, a invoqué expressément les instructions du ministre de la Justice pour retirer les noms de Dalloul et Herbert. Le ministre Ahoussou Jeannot doit des explications. Le procureur Simplice Koffi doit des explications. La justice ivoirienne ne doit pas chercher à régler les comptes des uns, en garantissant l’impunité à des coquins et petits copains. Pourquoi mettre sur la liste le préfet Sam Etiassé, des journalistes comme Yoh Claude, Franck About et tant d’autres dont les comptes bancaires, sont sans valeur par rapport aux milliards ayant servi à financer les milices, et puis protéger deux gros calibres, soupçonnés d’accointances avec Thierry Légré, Dadjé Rodrigue, Michel Gbagbo et bien d’autres qu’ils auraient alimenté en argent pour intimider des journalistes, des partisans du RHDP et faire régner une terreur qui ne dit pas son nom. Etre Dg ou PCA de Comium Côte d’Ivoire n’est pas un brevet d’impunité. Quelque chose ne va pas dans cette affaire : ou bien le procureur de la République a été outrageusement et inacceptablement léger de publier une liste sans précaution, au point de se rétracter 24heures après, en enlevant le nom de deux suspects ; ou bien le ministre de la Justice a violé des consignes de bonne gouvernance et non immixtion des membres du gouvernement dans la gestion des administrations publiques, en particulier la justice. Qu’on soit clair : la chancellerie peut donner des instructions, mais cela doit être motivé, et avoir des traces. Le traitement qui sera apporté à cette affaire, sera un indicateur sérieux de la volonté du président de la République et du Premier ministre, ainsi que de l’ensemble des membres du gouvernement, de rompre avec les abus, le trafic d’influence dont les ministres et autres responsables étatiques, étaient coutumiers parce qu’ils étaient assurés de l’impunité de l’Etat. Pour leur part, le procureur de la République, les juges et les autres responsables de l’administration, avec ce qui est arrivé sous Gbagbo, et les dérives de ce qu’il est convenu d’appeler le respect de la légalité républicaine, doivent savoir s’envoyer quand on les envoie. Un ministre nomme certes, mais il n’est pas pénalement responsable des actes que posent les uns et les autres. Un procureur averti, un Dg averti, un ministre averti, un Premier ministre averti, un chef d’Etat averti…. En clair, on a de quoi être prémuni contre les dérives et les abus de l’administration après ce que nous avons vécu et subi ces dix dernières années marquées par une défaillance ou une confusion notoire de l’autorité de l’Etat. A bon entendeur…
Charles Kouassi
Charles Kouassi