Invité dans le cadre de la rubrique ‘’Les Invités de la Rédaction de l’IA’’, le ministre Sidiki Konaté a décrit les priorités de son département, conformément au programme du Président de la République, Alassane Ouattara. Le ministre Sidiki Konaté s’est surtout penché sur les axes stratégiques et actions qu’il entend mener pour la promotion des PME et la modernisation du secteur de l’artisanat. Ci-dessous, ses propos liminaires, avant de répondre aux préoccupations des journalistes.
Pour le président de la République, le DR Alassane Ouattara:
«Sans les activités économiques générées par les entreprises, (…) il n’y a ni économie, ni emploi, ni prospérité. » chapitre XIX du programme de gouvernement.
Constat : Convaincu du rôle de moteur de l’économie que jouent les PME en matière de création d’emplois et de richesses, le Président de la République SEM Alassane Ouattara, envisage de faire de la promotion des PME un des axes principaux de son programme. Désormais le développement doit reposer essentiellement sur la promotion et l'émergence des PME-PMI. Cette volonté s’est traduite par la création d’un ministère dédié exclusivement à l’Artisanat et aux PME. Faisant donc sienne cette volonté politique, le ministère de l’Artisanat et de la Promotion des PME s’est immédiatement engagé à mettre en place une série de mesures tendant à créer une nouvelle dynamique de consolidation et de développement des activités des secteurs de l’Artisanat et des PME. La faible performance des PME/PMI depuis l’an 2000 est liée à plusieurs difficultés dont les principales sont inhérentes au contexte sociopolitique de crise aiguë, au cadre juridique et institutionnel, à l’environnement financier et au système de gestion des PME/PMI. Aussi, convient-il de noter que le dispositif mis en place jusque-là pour accompagner les PME/PMI est peu opérant. Nombreux sont les opérateurs économiques qui se plaignent de l’incapacité des structures étatiques à satisfaire leurs besoins d’encadrement et de financement. En effet, le dispositif d’accompagnement des PME se caractérise par l’existence de nombreuses organisations publiques, parapubliques et privées ayant des missions floues et/ou similaires pour certaines qui se chevauchent. Ces organismes pour la plupart souffrent d’une insuffisance de moyens, leur statut juridique est souvent inadapté à leur objet social. Par ailleurs, on observe l’absence de coordination et de synergie entre les différentes structures; ce qui dénote du manque de stratégie globale qui puisse guider leur travail. Aujourd’hui, soit cinquante ans après son indépendance, les PME-PMI ne bénéficient pas toujours de l’appui qu’elles sont en droit d’attendre de l’État pour se développer et jouer leur rôle dans l’emploi, la création de richesses et l’élévation du niveau de vie des populations. Contrairement à certains pays modèles tels que : la Roumanie, le Maroc et l’Allemagne. Notre objectif est donc d’avoir un ministère des PME et de l’artisanat fort, imaginatif, copiant des modèles de réussite, prenant des risques et se mettant au service des PME et de l’artisanat. Ce, en vue d’atteindre à moyen et long terme les objectifs de création massive d’emplois tel que voulu par le Président de la République SEM Alassane Ouattara. Le ministre de l’Artisanat et des PME, que je suis, a pour mission de traduire en décisions et en actions concrètes, le programme de gouvernement du Président de la République s’agissant de ces deux secteurs. Car le Président de la République a été élu sur la base de ce programme ; il m’incombe donc de décliner ce programme, dont l’objectif majeur et urgent est la création d’emplois et de richesses, en axes stratégiques et en plan d’actions à court, moyen et long terme ! Avec des résultats probants, concrets et palpables ! Il s’agit ici de mettre à la disposition de la presse et du public, un aperçu et un ensemble d’information sur les axes ou secteurs sur lesquels des mesures et actions urgentes doivent être engagées pour redynamiser, rendre productives et compétitives les PME/PMI et pour sortir de l’informel les activités économiques du secteur de l’informel ou de l’artisanat. Grands Axes stratégiques tels conçus par le Président de la République, SEM Alassane Ouattara :
A) Concurrence saine et loyale (court terme)
Favoriser une concurrence saine et loyale entre les opérateurs économiques : il s’agit de protéger les entreprises contre la concurrence déloyale et toutes les formes d’insécurité et d’injustice.
Mesures :
- La construction d’une justice indépendante, impartiale et efficace ;
- la création de tribunaux de commerce ;
- la sécurité effective des biens et des personnes ;
-l’optimisation de la fiscalité ;
- la lutte contre le dumping, les importations frauduleuses, la contrefaçon ;
- la protection des inventions et des brevets.
B) Agir efficacement
sur les coûts des facteurs (court et moyen terme)
Il s’agit d’abaisser progressivement les coûts des facteurs de production
Mesures
- la réduction du prix de l’électricité;
- la réduction des prix et l’amélioration de la qualité des services de télécommunications ;
- l’injection de ressources financières longues dans l’économie, en bonne intelligence avec les banques ;
- la mobilisation des ressources extérieures bon marché mises à la disposition des entreprises par leur intermédiaire ;
- la réduction des coûts de transport, en "nettoyant" nos routes des contrôles intempestifs, en améliorant le réseau routier et en aidant nos transporteurs à s’équiper en véhicules performants de grande capacité ;
- la réduction des coûts "administratifs" et des procédures administratives.
C) Appuyer toutes
les initiatives visant l’implantation de nouvelles entreprises
et améliorer les performances techniques,commerciales et organisationnelles de celles qui existent déjà (Court moyen et long terme):
Il s’agit d’encadrer les entreprises qui le souhaitent :
- Echanger et de résoudre les problèmes rencontrés par celles-ci : problèmes fonciers, divers contentieux ou différends avec des administrations ;
- Mobiliser une expertise de haut niveau capable de leur apporter des conseils stratégiques et opérationnels;
- Appuyer les différentes opérations de restructuration décidées par les entreprises ;
- Mettre à la disposition des entreprises le nouveau dispositif de "diplomatie économique qui sera élaboré.
D) Mieux appuyer les investisseurs installés, Mieux accueillir les nouveaux :
- poursuivre l’action sur les coûts des facteurs à moyen terme;
- abaisser la fiscalité des entreprises au fur et à mesure de l’élargissement de son assiette à moyen terme;
- Redynamiser et faire du CEPICI, en rapport avec les ministères techniques, un véritable guichet unique et un outil au service des opérateurs économiques dont les PME en particulier.
E) Remarques générales:
Trop peu d'Ivoiriens se sont investis dans la création d’entreprises. Il faut inverser cette tendance en priorité par:
- Un appui fort de l’Etat à la création d’entreprises nationales par la mise en place de conseils stratégiques et opérationnels et des appuis financiers à travers le Fonds ivoirien de développement des entreprises nationales (FIDEN) et l’Institut National Ivoirien de l’Entreprise (INIE);
- Partenariat fort avec des banques ou structures de micro finances en vue d'appuyer les créations d'entreprises nouvelles ou le développement d’entreprises existantes;
- A terme, il faut jeter les bases de la création d’une structure financière (caisse, ou banque) tournée exclusivement vers le financement des projets de l’artisanat et des PME.
Solutions aux pillages des PME/PMI dans les deux mois à venir
Dans les deux mois à venir, nous avons un plan pour agir en fonction de la grave crise postélectorale qu’a connue notre pays et qu’on n’a pas prévu. La première stratégie pour nous, sera de faire adopter en conseil de gouvernement des textes réglementaires pour la réparation des pillages et autres préjudices subis par les opérateurs économiques des Pme-Pmi et de l’Artisanat. Et ça, j’affirme, ils seront dédommagés. Pour le faire, il faut que les entreprises qui ont subi des préjudices soient dédommagées. Ça c’est un principe de base même si cela se dit politiquement, il faut des textes. Ensuite, il faut créer un cadre institutionnel, toujours au niveau de l’Etat, et mettre à niveau les entreprises en difficulté et en particulier les secteurs sinistrés. Il faut profiter aussi de cette crise pour créer un cadre institutionnel désormais adapté au secteur informel de l’Artisanat et au secteur Pme-Pmi. Il faut profiter pour régler le problème de textes qui n’a jamais été réglé. En le faisant, l’Etat affirme ici son engagement politique au niveau national et local pour faire des développements des Pme-Pmi sa Co-une politique majeure. De la même façon, l’agriculture, la santé sont des priorités nationales, l’emploi est une priorité nationale. Or celui qui crée l’emploi aujourd’hui ce n’est pas l’Etat mais le secteur des Pme-Pmi et de l’artisanat. Il faut donc afficher cela comme une priorité nationale et créer les conditions pour y parvenir. Cela suppose de notre part que dès les semaines qui viennent, nous avons bien compris qu’il faut résoudre les problèmes des organisations qui se chevauchaient et qui vont dans tous les sens. Il faut donc créer une synergie. Nous allons lancer la mise en place d’une agence nationale de développement et d’encadrement fort des Pme-Pmi. Ça sera la première mesure pour mettre fin au chaos. Et quand cette agence sera créée, nous viendrons vers vous pour vous dire un peu ce que c’est. Parce que des pays bien modernes pour résoudre ce problème, ont créé une agence nationale composée du secteur privé et du public qui réfléchit sur tout l’ensemble des mesures que je viens d’évoquer. Cela donne plus de suivi, plus de méthodologie. Ainsi chacun saura en quoi s’en tenir. Il faut créer un cadre de concertation Pme-Pmi et de l’artisanat. S’il existe, il faut qu’il devienne opérationnel. Avant d’être nommé à ce poste, j’ai vu la dernière fois que les entrepreneurs étaient eux-mêmes chez le ministre de l’Economie et des Finances pour négocier comment obtenir des allègements fiscaux. Puisque pendant la guerre, ils n’ont pas travaillé. Je pense que cela est l’affaire de l’Etat qui doit rencontrer l’ensemble des entrepreneurs, des consommateurs. Je suis là aussi pour aider les entreprises. Il me faut connaître leurs difficultés et voir mon collègue pour dire qu’au niveau de la fiscalité, nous prenons des mesures pour encourager les entreprises qui viennent de loin, en plus de l’appui que nous leur donnons. Il faut une charte des Pme-Pmi et de l’artisanat en Côte d’Ivoire. Il n’y a pas de texte. Il faut le créer. Nous avons des projets de textes inspirés de grand pays qui ont réussi à ce niveau-là. On est content de l’artisanat aujourd’hui au Maroc mais c’est le fruit d’une structuration, d’un travail qui n’est pas tombé du ciel. On peut s’inspirer des modèles marocain et tunisien.
Deuxième stratégie d’action, c’est la reconstruction et la réhabilitation des secteurs sinistrés. Si l’Etat prend des textes, il faut qu’on veille à leur application. Il nous faut faire un état des lieux pour évaluer l’impact de la crise sur les Pme-Pmi et l’artisanat en partenariat avec les acteurs, les fédérations et tous ceux qui y sont. Nous allons identifier les besoins urgents de réhabilitation y compris aussi les sources de financement. Si par exemple vous sollicitez de la Banque mondiale une aide de 100 milliards FCFA, elle vous demande de prévoir une enveloppe de 20 milliards FCFA pour dédommager les entreprises. C’est cela le débat en fait. Il nous faut donc très vite remettre les infrastructures qui facilitent le redémarrage des activités économique et la couverture des besoins nécessaires des populations.
Nous allons engager la diplomatie économique…
Nous allons travailler sur le financement des entreprises concernées. Mais avant, nous allons faire l’audit des entreprises pour éviter que des gens viennent mentir à l’Etat qu’ils ont perdues des choses qu’ils n’ont pas perdu. Il faut éviter de faire du faux. Cet audit sera confié à un cabinet ivoirien. Il ne faut pas tromper l’Etat. Et, nous pensons que cela ne doit pas choquer. C’est seulement après cela qu’on va procéder à l’indemnisation. Nous allons également aider les entreprises à l’exportation à travers les foires, les salons. Nous allons de ce fait engager ce que nous appelons la diplomatie économique. Il faut aller chercher des marchés. Et c’est le rôle de l’Etat de créer les conditions pour aider ses populations à accéder au bien-être. Il nous faut ouvrir les voies.
5 à 10 milliards de FCFA pour lancer la volonté politique de l’Etat…
Je viens de décliner mes objectifs, qui sont les objectifs du Président de la République Alassane Ouattara qui, lui-même, est un économiste. Heureusement que le budget n’est pas mis en place. Il faut que le nouveau budget de Côte d’Ivoire intègre les nouvelles visions que le Président se fait des PME-PMI, Artisanat en Côte d’Ivoire. Comme nous entrons dans un défi politique de création d’emplois, nous avons vu que le dernier fonds au niveau du ministère était de l’ordre de trois cents millions de FCFA. Il faut donner autant de milliards au niveau des PME. Il y a le fonds de l’artisanat (FAMA) qui est aussi là pour promouvoir l’artisanat. Ces fonds-là, il faut les doter sérieusement. Au Maroc, ils en sont à 75 milliards. Il faut investir 5 à 10 milliards de FCFA par structure pour lancer la volonté politique de l’Etat, de tirer les fonds sur ce secteur. Je suis sûr que les projets, les gens l’ont. Si vous demandez dans ce pays, vous verrez que beaucoup ont des projets ? Mais ils sont confrontés à des problèmes. Comment ces entreprises peuvent-elles être efficaces. Premièrement, il faut que les gens aient accès au crédit. Et pour le faire, l’Etat doit garantir, à travers des fonds, le financement de ces crédits. Je le dis, il faut prendre ce risque. Il y a des conseillers au ministère qui sont là pour conseiller ces jeunes entrepreneurs,
pour savoir si le projet est bon. Il faut les suivre. Mais, il faut financer les projets. Deuxièmement, il faut créer un environnement fiscal propre à ces entreprises. Surtout, s’assurer: quand on paie les impôts, quel type d’impôt payer? Qui doit payer ? Il faut aussi qu’on innove si on veut que les jeunes entreprennent. Le Président de la République Alassane Ouattara veut montrer qu’il a cette priorité. Avec toute cette confiance que je viens de vous donner, les grands axes et les grandes actions, je n’ai pas le doute que l’Etat va suivre. On a un bilan à donner. En tant que ministre, j’ai un bilan à présenter au Président Ouattara. Qui lui aussi a un bilan à donner aux Ivoiriens sur la création de cent mille emplois. Je pense que mon secteur est soutenu, nous avons de l’expertise et nous pouvons vous dire que nous pouvons créer dix mille emplois par an. Ce qui reviendra à cinquante mille emplois. Nous pouvons mettre en place au moins cent entreprises par an, avec des projets qui vont de dix à cent millions de FCFA. Donc, il ne faut pas avoir peur d’encourager. Le rôle de l’Etat est d’encourager. Moi, je veux être celui qui va donner l’impulsion parce que nous avons déjà tous les facteurs réunis. Il faut donner de l’impulsion et le Président de la République a cette même volonté politique. Qui est aussi un économiste et aussi quelqu’un des institutions financières. Il sait qu’il faut de l’argent pour ces entreprises. Il sait qu’il faut une juridiction claire. Nous sommes dans un délai où nous pensons que la première action consiste à adopter des textes réglementaires pour la réparation des pillages. On peut le commencer dès maintenant de commun accord avec les fédérations pour que le gouvernement s’engage à indemniser les opérateurs économiques parce que, si on ne le fait pas, l’économie ne peut pas redémarrer. Le texte est prêt. Nous attendons que le budget soit mis en place. Ensuite, on doit faire l’état des lieux. Déjà, certaines entreprises ont commencé à faire des inventaires. Au niveau international, il y a de l’aide qui arrive. On doit faire des soins gratuits, au même moment, il faut faire redémarrer l’économie. Il faut soutenir les entreprises, créer des emplois et mettre à niveau des entreprises. Voilà un peu, comment les choses doivent se passer. Dans les trois (3) mois, l’on pourra avoir une visibilité. D’ici août, nous pensons pouvoir mettre en place un ensemble de mesures pour créer un tribunal de commerce. Il y a des juristes qui vont travailler là-dessus. Concernant l’Artisanat, j’ai été ministre et j’ai fait des réformes dans ce secteur et celui du Tourisme. Grâce à Dieu, avec ce qu’on a pu faire, on a compris qu’à côté du Café et du Cacao, ça ne fait rien à un pays de développer ses potentialités. Le tourisme à lui seul peut créer cent mille emplois par an en Côte d’Ivoire. Imaginez que le tourisme crée son emploi, l’agriculture, les mines, la Fonction publique, les PME, …si tous se mettent ensemble, l’Ivoirien ne chômera pas.
Tout le monde ne peut pas entrer à la fonction publique
Que les banques fassent des facilités aux nationaux. Donc, si l’Etat fait sa part, si les banques ne leur font pas confiance, l’Etat garantit. Ce sont des mécanismes qu’il faut mettre en place et afficher la volonté politique. Parce que demain, ceux qui vont voter le Président de la République, ceux qui vont juger son programme, ce sont les nationaux, ce sont des jeunes à qui il a promis de l’emploi. Donc, nous savons que nous pouvons le faire. C’est pour cela que le gouvernement existe pour appliquer ce programme. Nous avons travaillé, on attend que le Parlement adopte le texte. Ça été adopté en conseil de gouvernement, nous avons codifié cela. C’est ce qui va donner une carte d’identité au secteur de l’Artisanat qui compte plus de 250 corps de métier. Ce secteur va servir à la réinsertion des jeunes gens. Ceux qu’on veut sortir de la rue, où les mettre? Il faut leur donner une formation. Nous avons des maîtres artisans, nous avons des écoles de formation. Tout le monde ne peut pas entrer à la fonction publique. Tout le monde n’est pas diplômé, et ce n’est pas parce qu’on n’est pas diplômé qu’on ne doit pas manger dans la vie. Il faut décomplexer le débat du développement. Est-ce que pour créer une entreprise, il faut avoir forcément une maîtrise ou le doctorat ? Non. Il y a, en Allemand ce qu’on appelle le ‘’Mittelstand’’ – ceux qui sont au milieu, il faut les valoriser. Et c’est de cela qu’il s’agit. Donc, l’Artisanat est déjà structuré. On a un fonds qui existe qui ne demande que de l’argent pour que nous commencions à soutenir les premiers projets. Le FIDEM existe au niveau des PME. Il y a des jeunes qui ont de l’argent. Vous venez avec nos projets, le FEDEM regarde, il vous conseille et vous aide. Il peut vous donner un peu, 40%, 50%,et l’Etat doit nous donner suffisamment les moyens pour le fonds opérationnel. Si ce n’est pas connu, nous devons travailler à nommer des personnes à nettoyer les textes pour que les gens sachent que cette structure existe. Et nous allons établir un partenariat. C’est pour cette raison que je me réjouis de la présence du DG de la RTI (ndlr, Brou Aka Pascal). Nous allons établir un partenariat RTI- ministère des PME, Artisanat pour avoir une fois par semaine un credo qui fait la promotion de l’emploi. Il ne faut pas regarder l’économie trop d’en haut. Mon rôle est de dire qu’il faut donner du travail aux jeunes. Ils ne demandent pas de milliards, ils demandent juste d’être accompagnés. Ils ne demandent pas à tendre la main. Et je pense que le Président de la République est très conscient de cette réalité et il nous l’a dit et veut qu’on aille de l’avant. Il ne veut pas de bavardage, il veut des actions et moi j’aime les actions. Donc avec la RTI, on verra bien comment ensemble nous allons promouvoir ce secteur afin que les Ivoiriens connaissent ce secteur. Qu’ils sachent aussi qu’on a des informations utiles, importantes pour elles, qui ne sortent pas des ministères. Et moi je suis là pour le faire sortir. Il faut informer l’opinion de l’existant des fonds. Moi, je le ferai à mon niveau. Il faut qu’on explique les mécanismes de l’obtention de ces fonds. C’est ce à quoi nous allons nous atteler. Faire connaître ce secteur, porteur d’emplois, qui va démystifier la question de l’entreprenariat, parce qu’il faut arriver à cela et qui va démontrer que l’économie réelle c’est la population. Pour le volet juridique, il fait partie des réformes adoptées pour accompagner véritablement la promotion de ce secteur. Nous avons des textes qui sont inadaptés, des structures qui ne jouent pas leurs rôles, il y a la question de la fiscalité à appliquer à ces structures. C’est un ensemble de paramètres que nous avons déjà identifiés en partenariat avec les fédérations. L’objectif, c’est comment alléger la fiscalité pour que ce ne soit pas un poids pour les entreprises.
Si la Côte d’Ivoire a mis 800 milliards dans l’armement, elle peut prendre 800 milliards pour créer des emplois…
Il faut d’abord créer les entreprises. D’ici deux ans ou trois ans, on pourra commencer à réglementer. C’est possible en Côte d’Ivoire, on a des moyens en Côte d’Ivoire. Ce pays a autant de richesses. Si ce pays a pu mettre 800 milliards dans l’armement, il peut prendre 800 milliards pour créer des emplois. Il ne faudrait pas que ce soit un fardeau. Voilà un peu ce que nous allons faire ces jours-ci. C’est un travail d’ensemble, de la presse, du ministère et même des organisations professionnelles pour qu’on dise que c’est possible ; ‘’yes we can’’ en Côte d’Ivoire. On peut créer cent mille emplois par mois. Voilà le message que j’avais à dire pour promouvoir ce secteur, et c’est ce que nous allons répéter ces jours-ci. Nous allons faire en sorte que la question de l’investissement soit garantie. Or, l’Etat a une banque d’investissement qui, normalement devrait en réalité garantir un certain nombre d’investissements, tels que ceux que nous venons d’écouter auprès des uns et des autres. Ce n’est pas fait. Et notre souhait, c’est d’arriver à cela. Il faut que cela soit une sorte d’obligation. L’Etat peut commencer. On a des fonds. Et ces fonds-là doivent être renfloués pour servir de fonds de garantie. Si les banques ont des fonds de garantie, elles pourront prêter, parce qu’elles ne donnent pas de cadeau, les banques. Ce ne sont pas des bons samaritains. Nous vous donnons rendez-vous chez nous au ministère à partir du lundi pour que nous réfléchissions sur la mise en place du budget. En fonction des éléments que nous avons qui nous permettront de garantir un certain nombre de transactions, nous allons échanger, parler avec les banques. Je pense que le dossier même passera devant le gouvernement pour que le Président de la République s’attèle désormais à régler la question des fonds de garantie en Côte d’Ivoire. C’est cela le vrai problème. Même les investisseurs qui viennent de l’extérieur, souvent, cherchent de garantie.
DE VIGOUREUSES ACTIONS POUR LE SECTEUR DE L’ARTISANAT, DES PME ET DES PMI…
Dans les mesures à prendre, il y a la volonté politique. Le Président de la République sait qu’il faut créer des emplois et que ce secteur à lui seul peut créer des emplois. A la question de savoir combien d’entreprises nous avons, je ne veux pas rentrer dans les chiffres. D’aucuns parlent de 6000 en l’an 2000. Depuis 2000, on n’a pas encore de chiffres et aujourd’hui à cause des difficultés, rien n’a changé véritablement. En ce moment, il est clair que les 6000 qui ont été dénombrés en 2000, aujourd’hui, en réalité, on doit pouvoir se retrouver à 1000. Mais l’état des lieux doit commencer dès la semaine prochaine quand le budget sera établi. Cet état des lieux va nous permettre de faire une cartographie des entreprises en Côte d’Ivoire. Vous saurez exactement combien de PME, il y a à Bouaké, Korhogo, Aboisso, à Sassandra, etc. Nous allons mettre tout cela dans une banque de données, dans un fichier sur Internet pour que les Ivoiriens aient accès à ces informations. Si par exemple on a le nombre des tonnes de cola qui est produit en Côte d’Ivoire, cela peut créer des mécanismes de création d’emploi dans ce domaine. Pour le moment, donnez-nous un peu de temps et nous pourrons vous dire de 6000 en 2000, nous en sommes à combien aujourd’hui après la crise qui a ravagé tout ce qui était entreprise. Même des journaux n’ont pas échappé à cette folie. Aujourd’hui la RTI doit pouvoir jouer son rôle de service public. Qui dit service public, c’est à la fois le loisir qu’on nous donne, les films qu’on regarde, l’information, mais c’est aussi des débats pour permettre aux entreprises d’avoir un créneau pour s’exprimer. On aura des partenariats forts avec les entreprises.
Révolutionner le secteur de l’Artisanat et des PME/PMI, une priorité pour le gouvernement…
Nous allons faire le salon de l’entreprenariat où on va créer des sites et trouver des moyens pour vous faire connaître à l’extérieur à travers nos chambres de commerce, en mettant à leur disposition l’outil indispensable. Il y a un ensemble de mesures qu’il faut prendre, par exemple, donner au CEPICI sa vraie place pour le soutien au secteur des PME/PMI. Et nous nous battons dans ce sens. Cela fait partie de la promotion bien entendu. Promotion, comme faire connaître, promotion aussi comme créer ou promotion comme soutenir ce qui existe déjà. C’est parce que ce secteur n’est pas connu que les banques pensent que ce ne sont pas des sources d’investissements. Il faut qu’on se batte pour se faire connaîre. Mon bureau, c’est le bureau des PME, PMI et de l’artisanat. Le Président a désormais créé un poste spécial des PME, c’est déjà pour vous un signal. L’artisanat est un département entier. Il y a un directeur de l’artisanat. Nous avons des plans d’actions aussi pour l’artisanat. Dès la semaine prochaine, si le budget sort, on doit organiser les élections de la Chambre Nationale des Métiers. Je vais mettre en place un comité électoral. Je vais organiser une cérémonie de lancement, je vais finaliser le recensement électoral et établir la liste électorale et bien entendu convoquer le collège électoral. Je pense que le comité de gestion ne sera plus reconnu. On va directement aux élections. Dans les deux (02) mois qui suivent, on doit avoir fini et connu le nouveau président de la Chambre Nationale des Métiers, parce que la chambre doit revenir aux artisans. Donc il n’y a pas d’ambiguïté. On a aussi dans le projet de l’artisanat, la réhabilitation des chambres régionales de Korhogo, Bouaké, Man, Odienné. On a déjà fait l’état des lieux. On va faire des appels d’offres bientôt. Ce sont les artisans eux-mêmes qui vont venir reconstruire. Le centre artisanal de Grand-Bassam, on va le faire. Mais sachez qu’il y a un vieux projet en Côte d’Ivoire depuis Houphouët-Boigny. Il y a toute une partie du terrain de l’aéroport où on devait construire un centre d’exposition moderne. Le BNETD a déjà fait l’étude technique. Ce sera le plus grand marché de l’artisanat de l’Afrique de l’Ouest. L’Etat doit promouvoir le travail en facilitant les mesures de production et de commercialisation. C’est une obligation. Il y a un gigantesque projet que nous allons lancer et qui va révolutionner effectivement le secteur de l’artisanat, même la vie à Abidjan, parce que c’est un espace de gastronomie et d’achat comme des grandes galeries au monde. C’est un espace où vous retrouverez tous les 250 corps de métiers en un seul marché. Un endroit de vie qui va changer fondamentalement la qualité de la vie d’Abidjan. Nous avons aussi en projet les travaux d’assainissement et d’électrification des ateliers des artisans du Nord. Il faut réduire le tarif de l’électricité pour les PME/PMI. Qu’on ne doit pas comparer aux grosses machines industrielles. L’Etat a le devoir d’organiser le secteur informel, parce que plus un secteur est organisé, mieux l’Etat gagne dans ce secteur. Il faut créer un village artisanal pour permettre aux artisans de vendre, mais aussi un espace pour les garages, parce que cela permet de mieux organiser cet espace et traiter l’huile qui est versés. Au lieu de verser l’huile par terre, on peut créer un réseau qui permet d’utiliser l’huile autrement.
Valoriser le métier de chauffeur, de mécanicien…
Bientôt, je ferai en sorte pour que les chauffeurs de « Gbaka » aient une tenue de travail. Mais cela ne suffit pas. Il faut les inscrire à la CNPS. Nous ne voulons pas seulement d’un Etat qui envoie les gens à l’Etat. L’Université, c’est bon, mais il n’y a pas que ceux-là qui sont en Côte d’Ivoire. Le reste, on fait quoi d’eux ? Voilà un peu mon schéma. C’est pour cela que je ne veux pas parler spécifiquement des corps de métiers. Sinon il y a un ensemble de mesures pour tous les corps. Pour les ferrailleurs, on a un projet pour la relocalisation ou alors on paie l’espace où ils sont. Nous sommes pour cette option. Ça évite donc la précarité dans laquelle vivent les artisans. Il faut leur donner un endroit moderne de travail. Il ne faut pas que la casse soit vue comme un nid de bandits, mais il faut viabiliser cet espace. Il faut qu’on quitte la médiocrité maintenant. On a un pays fort. On a de l’argent, mais on est dans les petits projets. Il faut des marchés modernes. Il faut des gares routières et des casses modernes. Et moi j’ai foi en la capacité du Président de la République qui comprend les enjeux du développement. Pour des raisons spécifiques, l’Etat a doté la presse d’un fonds, peut-être par rapport à la caractéristique des structures de presse. Si elle est en difficulté, il faut trouver les mêmes solutions pour lui venir en aide. Sinon une PME est une PME. Et notre cartographie va nous permettre d’avoir une lisibilité sur l’ensemble des PME et leur nombre exact. Quand on a une agence de voyage, c’est une PME. Quand on a un journal, c’est une PME. C’est un ensemble d’activités qu’on mène chaque jour. Très bientôt, je vous ferai parvenir un chronogramme concernant les actions que nous comptons entreprendre. Je veux qu’il y ait un rapport transparent entre nous et les fédérations, entre nous et la presse, parce qu’il s’agit de l’avenir de la nation ».
La Rédaction
Pour le président de la République, le DR Alassane Ouattara:
«Sans les activités économiques générées par les entreprises, (…) il n’y a ni économie, ni emploi, ni prospérité. » chapitre XIX du programme de gouvernement.
Constat : Convaincu du rôle de moteur de l’économie que jouent les PME en matière de création d’emplois et de richesses, le Président de la République SEM Alassane Ouattara, envisage de faire de la promotion des PME un des axes principaux de son programme. Désormais le développement doit reposer essentiellement sur la promotion et l'émergence des PME-PMI. Cette volonté s’est traduite par la création d’un ministère dédié exclusivement à l’Artisanat et aux PME. Faisant donc sienne cette volonté politique, le ministère de l’Artisanat et de la Promotion des PME s’est immédiatement engagé à mettre en place une série de mesures tendant à créer une nouvelle dynamique de consolidation et de développement des activités des secteurs de l’Artisanat et des PME. La faible performance des PME/PMI depuis l’an 2000 est liée à plusieurs difficultés dont les principales sont inhérentes au contexte sociopolitique de crise aiguë, au cadre juridique et institutionnel, à l’environnement financier et au système de gestion des PME/PMI. Aussi, convient-il de noter que le dispositif mis en place jusque-là pour accompagner les PME/PMI est peu opérant. Nombreux sont les opérateurs économiques qui se plaignent de l’incapacité des structures étatiques à satisfaire leurs besoins d’encadrement et de financement. En effet, le dispositif d’accompagnement des PME se caractérise par l’existence de nombreuses organisations publiques, parapubliques et privées ayant des missions floues et/ou similaires pour certaines qui se chevauchent. Ces organismes pour la plupart souffrent d’une insuffisance de moyens, leur statut juridique est souvent inadapté à leur objet social. Par ailleurs, on observe l’absence de coordination et de synergie entre les différentes structures; ce qui dénote du manque de stratégie globale qui puisse guider leur travail. Aujourd’hui, soit cinquante ans après son indépendance, les PME-PMI ne bénéficient pas toujours de l’appui qu’elles sont en droit d’attendre de l’État pour se développer et jouer leur rôle dans l’emploi, la création de richesses et l’élévation du niveau de vie des populations. Contrairement à certains pays modèles tels que : la Roumanie, le Maroc et l’Allemagne. Notre objectif est donc d’avoir un ministère des PME et de l’artisanat fort, imaginatif, copiant des modèles de réussite, prenant des risques et se mettant au service des PME et de l’artisanat. Ce, en vue d’atteindre à moyen et long terme les objectifs de création massive d’emplois tel que voulu par le Président de la République SEM Alassane Ouattara. Le ministre de l’Artisanat et des PME, que je suis, a pour mission de traduire en décisions et en actions concrètes, le programme de gouvernement du Président de la République s’agissant de ces deux secteurs. Car le Président de la République a été élu sur la base de ce programme ; il m’incombe donc de décliner ce programme, dont l’objectif majeur et urgent est la création d’emplois et de richesses, en axes stratégiques et en plan d’actions à court, moyen et long terme ! Avec des résultats probants, concrets et palpables ! Il s’agit ici de mettre à la disposition de la presse et du public, un aperçu et un ensemble d’information sur les axes ou secteurs sur lesquels des mesures et actions urgentes doivent être engagées pour redynamiser, rendre productives et compétitives les PME/PMI et pour sortir de l’informel les activités économiques du secteur de l’informel ou de l’artisanat. Grands Axes stratégiques tels conçus par le Président de la République, SEM Alassane Ouattara :
A) Concurrence saine et loyale (court terme)
Favoriser une concurrence saine et loyale entre les opérateurs économiques : il s’agit de protéger les entreprises contre la concurrence déloyale et toutes les formes d’insécurité et d’injustice.
Mesures :
- La construction d’une justice indépendante, impartiale et efficace ;
- la création de tribunaux de commerce ;
- la sécurité effective des biens et des personnes ;
-l’optimisation de la fiscalité ;
- la lutte contre le dumping, les importations frauduleuses, la contrefaçon ;
- la protection des inventions et des brevets.
B) Agir efficacement
sur les coûts des facteurs (court et moyen terme)
Il s’agit d’abaisser progressivement les coûts des facteurs de production
Mesures
- la réduction du prix de l’électricité;
- la réduction des prix et l’amélioration de la qualité des services de télécommunications ;
- l’injection de ressources financières longues dans l’économie, en bonne intelligence avec les banques ;
- la mobilisation des ressources extérieures bon marché mises à la disposition des entreprises par leur intermédiaire ;
- la réduction des coûts de transport, en "nettoyant" nos routes des contrôles intempestifs, en améliorant le réseau routier et en aidant nos transporteurs à s’équiper en véhicules performants de grande capacité ;
- la réduction des coûts "administratifs" et des procédures administratives.
C) Appuyer toutes
les initiatives visant l’implantation de nouvelles entreprises
et améliorer les performances techniques,commerciales et organisationnelles de celles qui existent déjà (Court moyen et long terme):
Il s’agit d’encadrer les entreprises qui le souhaitent :
- Echanger et de résoudre les problèmes rencontrés par celles-ci : problèmes fonciers, divers contentieux ou différends avec des administrations ;
- Mobiliser une expertise de haut niveau capable de leur apporter des conseils stratégiques et opérationnels;
- Appuyer les différentes opérations de restructuration décidées par les entreprises ;
- Mettre à la disposition des entreprises le nouveau dispositif de "diplomatie économique qui sera élaboré.
D) Mieux appuyer les investisseurs installés, Mieux accueillir les nouveaux :
- poursuivre l’action sur les coûts des facteurs à moyen terme;
- abaisser la fiscalité des entreprises au fur et à mesure de l’élargissement de son assiette à moyen terme;
- Redynamiser et faire du CEPICI, en rapport avec les ministères techniques, un véritable guichet unique et un outil au service des opérateurs économiques dont les PME en particulier.
E) Remarques générales:
Trop peu d'Ivoiriens se sont investis dans la création d’entreprises. Il faut inverser cette tendance en priorité par:
- Un appui fort de l’Etat à la création d’entreprises nationales par la mise en place de conseils stratégiques et opérationnels et des appuis financiers à travers le Fonds ivoirien de développement des entreprises nationales (FIDEN) et l’Institut National Ivoirien de l’Entreprise (INIE);
- Partenariat fort avec des banques ou structures de micro finances en vue d'appuyer les créations d'entreprises nouvelles ou le développement d’entreprises existantes;
- A terme, il faut jeter les bases de la création d’une structure financière (caisse, ou banque) tournée exclusivement vers le financement des projets de l’artisanat et des PME.
Solutions aux pillages des PME/PMI dans les deux mois à venir
Dans les deux mois à venir, nous avons un plan pour agir en fonction de la grave crise postélectorale qu’a connue notre pays et qu’on n’a pas prévu. La première stratégie pour nous, sera de faire adopter en conseil de gouvernement des textes réglementaires pour la réparation des pillages et autres préjudices subis par les opérateurs économiques des Pme-Pmi et de l’Artisanat. Et ça, j’affirme, ils seront dédommagés. Pour le faire, il faut que les entreprises qui ont subi des préjudices soient dédommagées. Ça c’est un principe de base même si cela se dit politiquement, il faut des textes. Ensuite, il faut créer un cadre institutionnel, toujours au niveau de l’Etat, et mettre à niveau les entreprises en difficulté et en particulier les secteurs sinistrés. Il faut profiter aussi de cette crise pour créer un cadre institutionnel désormais adapté au secteur informel de l’Artisanat et au secteur Pme-Pmi. Il faut profiter pour régler le problème de textes qui n’a jamais été réglé. En le faisant, l’Etat affirme ici son engagement politique au niveau national et local pour faire des développements des Pme-Pmi sa Co-une politique majeure. De la même façon, l’agriculture, la santé sont des priorités nationales, l’emploi est une priorité nationale. Or celui qui crée l’emploi aujourd’hui ce n’est pas l’Etat mais le secteur des Pme-Pmi et de l’artisanat. Il faut donc afficher cela comme une priorité nationale et créer les conditions pour y parvenir. Cela suppose de notre part que dès les semaines qui viennent, nous avons bien compris qu’il faut résoudre les problèmes des organisations qui se chevauchaient et qui vont dans tous les sens. Il faut donc créer une synergie. Nous allons lancer la mise en place d’une agence nationale de développement et d’encadrement fort des Pme-Pmi. Ça sera la première mesure pour mettre fin au chaos. Et quand cette agence sera créée, nous viendrons vers vous pour vous dire un peu ce que c’est. Parce que des pays bien modernes pour résoudre ce problème, ont créé une agence nationale composée du secteur privé et du public qui réfléchit sur tout l’ensemble des mesures que je viens d’évoquer. Cela donne plus de suivi, plus de méthodologie. Ainsi chacun saura en quoi s’en tenir. Il faut créer un cadre de concertation Pme-Pmi et de l’artisanat. S’il existe, il faut qu’il devienne opérationnel. Avant d’être nommé à ce poste, j’ai vu la dernière fois que les entrepreneurs étaient eux-mêmes chez le ministre de l’Economie et des Finances pour négocier comment obtenir des allègements fiscaux. Puisque pendant la guerre, ils n’ont pas travaillé. Je pense que cela est l’affaire de l’Etat qui doit rencontrer l’ensemble des entrepreneurs, des consommateurs. Je suis là aussi pour aider les entreprises. Il me faut connaître leurs difficultés et voir mon collègue pour dire qu’au niveau de la fiscalité, nous prenons des mesures pour encourager les entreprises qui viennent de loin, en plus de l’appui que nous leur donnons. Il faut une charte des Pme-Pmi et de l’artisanat en Côte d’Ivoire. Il n’y a pas de texte. Il faut le créer. Nous avons des projets de textes inspirés de grand pays qui ont réussi à ce niveau-là. On est content de l’artisanat aujourd’hui au Maroc mais c’est le fruit d’une structuration, d’un travail qui n’est pas tombé du ciel. On peut s’inspirer des modèles marocain et tunisien.
Deuxième stratégie d’action, c’est la reconstruction et la réhabilitation des secteurs sinistrés. Si l’Etat prend des textes, il faut qu’on veille à leur application. Il nous faut faire un état des lieux pour évaluer l’impact de la crise sur les Pme-Pmi et l’artisanat en partenariat avec les acteurs, les fédérations et tous ceux qui y sont. Nous allons identifier les besoins urgents de réhabilitation y compris aussi les sources de financement. Si par exemple vous sollicitez de la Banque mondiale une aide de 100 milliards FCFA, elle vous demande de prévoir une enveloppe de 20 milliards FCFA pour dédommager les entreprises. C’est cela le débat en fait. Il nous faut donc très vite remettre les infrastructures qui facilitent le redémarrage des activités économique et la couverture des besoins nécessaires des populations.
Nous allons engager la diplomatie économique…
Nous allons travailler sur le financement des entreprises concernées. Mais avant, nous allons faire l’audit des entreprises pour éviter que des gens viennent mentir à l’Etat qu’ils ont perdues des choses qu’ils n’ont pas perdu. Il faut éviter de faire du faux. Cet audit sera confié à un cabinet ivoirien. Il ne faut pas tromper l’Etat. Et, nous pensons que cela ne doit pas choquer. C’est seulement après cela qu’on va procéder à l’indemnisation. Nous allons également aider les entreprises à l’exportation à travers les foires, les salons. Nous allons de ce fait engager ce que nous appelons la diplomatie économique. Il faut aller chercher des marchés. Et c’est le rôle de l’Etat de créer les conditions pour aider ses populations à accéder au bien-être. Il nous faut ouvrir les voies.
5 à 10 milliards de FCFA pour lancer la volonté politique de l’Etat…
Je viens de décliner mes objectifs, qui sont les objectifs du Président de la République Alassane Ouattara qui, lui-même, est un économiste. Heureusement que le budget n’est pas mis en place. Il faut que le nouveau budget de Côte d’Ivoire intègre les nouvelles visions que le Président se fait des PME-PMI, Artisanat en Côte d’Ivoire. Comme nous entrons dans un défi politique de création d’emplois, nous avons vu que le dernier fonds au niveau du ministère était de l’ordre de trois cents millions de FCFA. Il faut donner autant de milliards au niveau des PME. Il y a le fonds de l’artisanat (FAMA) qui est aussi là pour promouvoir l’artisanat. Ces fonds-là, il faut les doter sérieusement. Au Maroc, ils en sont à 75 milliards. Il faut investir 5 à 10 milliards de FCFA par structure pour lancer la volonté politique de l’Etat, de tirer les fonds sur ce secteur. Je suis sûr que les projets, les gens l’ont. Si vous demandez dans ce pays, vous verrez que beaucoup ont des projets ? Mais ils sont confrontés à des problèmes. Comment ces entreprises peuvent-elles être efficaces. Premièrement, il faut que les gens aient accès au crédit. Et pour le faire, l’Etat doit garantir, à travers des fonds, le financement de ces crédits. Je le dis, il faut prendre ce risque. Il y a des conseillers au ministère qui sont là pour conseiller ces jeunes entrepreneurs,
pour savoir si le projet est bon. Il faut les suivre. Mais, il faut financer les projets. Deuxièmement, il faut créer un environnement fiscal propre à ces entreprises. Surtout, s’assurer: quand on paie les impôts, quel type d’impôt payer? Qui doit payer ? Il faut aussi qu’on innove si on veut que les jeunes entreprennent. Le Président de la République Alassane Ouattara veut montrer qu’il a cette priorité. Avec toute cette confiance que je viens de vous donner, les grands axes et les grandes actions, je n’ai pas le doute que l’Etat va suivre. On a un bilan à donner. En tant que ministre, j’ai un bilan à présenter au Président Ouattara. Qui lui aussi a un bilan à donner aux Ivoiriens sur la création de cent mille emplois. Je pense que mon secteur est soutenu, nous avons de l’expertise et nous pouvons vous dire que nous pouvons créer dix mille emplois par an. Ce qui reviendra à cinquante mille emplois. Nous pouvons mettre en place au moins cent entreprises par an, avec des projets qui vont de dix à cent millions de FCFA. Donc, il ne faut pas avoir peur d’encourager. Le rôle de l’Etat est d’encourager. Moi, je veux être celui qui va donner l’impulsion parce que nous avons déjà tous les facteurs réunis. Il faut donner de l’impulsion et le Président de la République a cette même volonté politique. Qui est aussi un économiste et aussi quelqu’un des institutions financières. Il sait qu’il faut de l’argent pour ces entreprises. Il sait qu’il faut une juridiction claire. Nous sommes dans un délai où nous pensons que la première action consiste à adopter des textes réglementaires pour la réparation des pillages. On peut le commencer dès maintenant de commun accord avec les fédérations pour que le gouvernement s’engage à indemniser les opérateurs économiques parce que, si on ne le fait pas, l’économie ne peut pas redémarrer. Le texte est prêt. Nous attendons que le budget soit mis en place. Ensuite, on doit faire l’état des lieux. Déjà, certaines entreprises ont commencé à faire des inventaires. Au niveau international, il y a de l’aide qui arrive. On doit faire des soins gratuits, au même moment, il faut faire redémarrer l’économie. Il faut soutenir les entreprises, créer des emplois et mettre à niveau des entreprises. Voilà un peu, comment les choses doivent se passer. Dans les trois (3) mois, l’on pourra avoir une visibilité. D’ici août, nous pensons pouvoir mettre en place un ensemble de mesures pour créer un tribunal de commerce. Il y a des juristes qui vont travailler là-dessus. Concernant l’Artisanat, j’ai été ministre et j’ai fait des réformes dans ce secteur et celui du Tourisme. Grâce à Dieu, avec ce qu’on a pu faire, on a compris qu’à côté du Café et du Cacao, ça ne fait rien à un pays de développer ses potentialités. Le tourisme à lui seul peut créer cent mille emplois par an en Côte d’Ivoire. Imaginez que le tourisme crée son emploi, l’agriculture, les mines, la Fonction publique, les PME, …si tous se mettent ensemble, l’Ivoirien ne chômera pas.
Tout le monde ne peut pas entrer à la fonction publique
Que les banques fassent des facilités aux nationaux. Donc, si l’Etat fait sa part, si les banques ne leur font pas confiance, l’Etat garantit. Ce sont des mécanismes qu’il faut mettre en place et afficher la volonté politique. Parce que demain, ceux qui vont voter le Président de la République, ceux qui vont juger son programme, ce sont les nationaux, ce sont des jeunes à qui il a promis de l’emploi. Donc, nous savons que nous pouvons le faire. C’est pour cela que le gouvernement existe pour appliquer ce programme. Nous avons travaillé, on attend que le Parlement adopte le texte. Ça été adopté en conseil de gouvernement, nous avons codifié cela. C’est ce qui va donner une carte d’identité au secteur de l’Artisanat qui compte plus de 250 corps de métier. Ce secteur va servir à la réinsertion des jeunes gens. Ceux qu’on veut sortir de la rue, où les mettre? Il faut leur donner une formation. Nous avons des maîtres artisans, nous avons des écoles de formation. Tout le monde ne peut pas entrer à la fonction publique. Tout le monde n’est pas diplômé, et ce n’est pas parce qu’on n’est pas diplômé qu’on ne doit pas manger dans la vie. Il faut décomplexer le débat du développement. Est-ce que pour créer une entreprise, il faut avoir forcément une maîtrise ou le doctorat ? Non. Il y a, en Allemand ce qu’on appelle le ‘’Mittelstand’’ – ceux qui sont au milieu, il faut les valoriser. Et c’est de cela qu’il s’agit. Donc, l’Artisanat est déjà structuré. On a un fonds qui existe qui ne demande que de l’argent pour que nous commencions à soutenir les premiers projets. Le FIDEM existe au niveau des PME. Il y a des jeunes qui ont de l’argent. Vous venez avec nos projets, le FEDEM regarde, il vous conseille et vous aide. Il peut vous donner un peu, 40%, 50%,et l’Etat doit nous donner suffisamment les moyens pour le fonds opérationnel. Si ce n’est pas connu, nous devons travailler à nommer des personnes à nettoyer les textes pour que les gens sachent que cette structure existe. Et nous allons établir un partenariat. C’est pour cette raison que je me réjouis de la présence du DG de la RTI (ndlr, Brou Aka Pascal). Nous allons établir un partenariat RTI- ministère des PME, Artisanat pour avoir une fois par semaine un credo qui fait la promotion de l’emploi. Il ne faut pas regarder l’économie trop d’en haut. Mon rôle est de dire qu’il faut donner du travail aux jeunes. Ils ne demandent pas de milliards, ils demandent juste d’être accompagnés. Ils ne demandent pas à tendre la main. Et je pense que le Président de la République est très conscient de cette réalité et il nous l’a dit et veut qu’on aille de l’avant. Il ne veut pas de bavardage, il veut des actions et moi j’aime les actions. Donc avec la RTI, on verra bien comment ensemble nous allons promouvoir ce secteur afin que les Ivoiriens connaissent ce secteur. Qu’ils sachent aussi qu’on a des informations utiles, importantes pour elles, qui ne sortent pas des ministères. Et moi je suis là pour le faire sortir. Il faut informer l’opinion de l’existant des fonds. Moi, je le ferai à mon niveau. Il faut qu’on explique les mécanismes de l’obtention de ces fonds. C’est ce à quoi nous allons nous atteler. Faire connaître ce secteur, porteur d’emplois, qui va démystifier la question de l’entreprenariat, parce qu’il faut arriver à cela et qui va démontrer que l’économie réelle c’est la population. Pour le volet juridique, il fait partie des réformes adoptées pour accompagner véritablement la promotion de ce secteur. Nous avons des textes qui sont inadaptés, des structures qui ne jouent pas leurs rôles, il y a la question de la fiscalité à appliquer à ces structures. C’est un ensemble de paramètres que nous avons déjà identifiés en partenariat avec les fédérations. L’objectif, c’est comment alléger la fiscalité pour que ce ne soit pas un poids pour les entreprises.
Si la Côte d’Ivoire a mis 800 milliards dans l’armement, elle peut prendre 800 milliards pour créer des emplois…
Il faut d’abord créer les entreprises. D’ici deux ans ou trois ans, on pourra commencer à réglementer. C’est possible en Côte d’Ivoire, on a des moyens en Côte d’Ivoire. Ce pays a autant de richesses. Si ce pays a pu mettre 800 milliards dans l’armement, il peut prendre 800 milliards pour créer des emplois. Il ne faudrait pas que ce soit un fardeau. Voilà un peu ce que nous allons faire ces jours-ci. C’est un travail d’ensemble, de la presse, du ministère et même des organisations professionnelles pour qu’on dise que c’est possible ; ‘’yes we can’’ en Côte d’Ivoire. On peut créer cent mille emplois par mois. Voilà le message que j’avais à dire pour promouvoir ce secteur, et c’est ce que nous allons répéter ces jours-ci. Nous allons faire en sorte que la question de l’investissement soit garantie. Or, l’Etat a une banque d’investissement qui, normalement devrait en réalité garantir un certain nombre d’investissements, tels que ceux que nous venons d’écouter auprès des uns et des autres. Ce n’est pas fait. Et notre souhait, c’est d’arriver à cela. Il faut que cela soit une sorte d’obligation. L’Etat peut commencer. On a des fonds. Et ces fonds-là doivent être renfloués pour servir de fonds de garantie. Si les banques ont des fonds de garantie, elles pourront prêter, parce qu’elles ne donnent pas de cadeau, les banques. Ce ne sont pas des bons samaritains. Nous vous donnons rendez-vous chez nous au ministère à partir du lundi pour que nous réfléchissions sur la mise en place du budget. En fonction des éléments que nous avons qui nous permettront de garantir un certain nombre de transactions, nous allons échanger, parler avec les banques. Je pense que le dossier même passera devant le gouvernement pour que le Président de la République s’attèle désormais à régler la question des fonds de garantie en Côte d’Ivoire. C’est cela le vrai problème. Même les investisseurs qui viennent de l’extérieur, souvent, cherchent de garantie.
DE VIGOUREUSES ACTIONS POUR LE SECTEUR DE L’ARTISANAT, DES PME ET DES PMI…
Dans les mesures à prendre, il y a la volonté politique. Le Président de la République sait qu’il faut créer des emplois et que ce secteur à lui seul peut créer des emplois. A la question de savoir combien d’entreprises nous avons, je ne veux pas rentrer dans les chiffres. D’aucuns parlent de 6000 en l’an 2000. Depuis 2000, on n’a pas encore de chiffres et aujourd’hui à cause des difficultés, rien n’a changé véritablement. En ce moment, il est clair que les 6000 qui ont été dénombrés en 2000, aujourd’hui, en réalité, on doit pouvoir se retrouver à 1000. Mais l’état des lieux doit commencer dès la semaine prochaine quand le budget sera établi. Cet état des lieux va nous permettre de faire une cartographie des entreprises en Côte d’Ivoire. Vous saurez exactement combien de PME, il y a à Bouaké, Korhogo, Aboisso, à Sassandra, etc. Nous allons mettre tout cela dans une banque de données, dans un fichier sur Internet pour que les Ivoiriens aient accès à ces informations. Si par exemple on a le nombre des tonnes de cola qui est produit en Côte d’Ivoire, cela peut créer des mécanismes de création d’emploi dans ce domaine. Pour le moment, donnez-nous un peu de temps et nous pourrons vous dire de 6000 en 2000, nous en sommes à combien aujourd’hui après la crise qui a ravagé tout ce qui était entreprise. Même des journaux n’ont pas échappé à cette folie. Aujourd’hui la RTI doit pouvoir jouer son rôle de service public. Qui dit service public, c’est à la fois le loisir qu’on nous donne, les films qu’on regarde, l’information, mais c’est aussi des débats pour permettre aux entreprises d’avoir un créneau pour s’exprimer. On aura des partenariats forts avec les entreprises.
Révolutionner le secteur de l’Artisanat et des PME/PMI, une priorité pour le gouvernement…
Nous allons faire le salon de l’entreprenariat où on va créer des sites et trouver des moyens pour vous faire connaître à l’extérieur à travers nos chambres de commerce, en mettant à leur disposition l’outil indispensable. Il y a un ensemble de mesures qu’il faut prendre, par exemple, donner au CEPICI sa vraie place pour le soutien au secteur des PME/PMI. Et nous nous battons dans ce sens. Cela fait partie de la promotion bien entendu. Promotion, comme faire connaître, promotion aussi comme créer ou promotion comme soutenir ce qui existe déjà. C’est parce que ce secteur n’est pas connu que les banques pensent que ce ne sont pas des sources d’investissements. Il faut qu’on se batte pour se faire connaîre. Mon bureau, c’est le bureau des PME, PMI et de l’artisanat. Le Président a désormais créé un poste spécial des PME, c’est déjà pour vous un signal. L’artisanat est un département entier. Il y a un directeur de l’artisanat. Nous avons des plans d’actions aussi pour l’artisanat. Dès la semaine prochaine, si le budget sort, on doit organiser les élections de la Chambre Nationale des Métiers. Je vais mettre en place un comité électoral. Je vais organiser une cérémonie de lancement, je vais finaliser le recensement électoral et établir la liste électorale et bien entendu convoquer le collège électoral. Je pense que le comité de gestion ne sera plus reconnu. On va directement aux élections. Dans les deux (02) mois qui suivent, on doit avoir fini et connu le nouveau président de la Chambre Nationale des Métiers, parce que la chambre doit revenir aux artisans. Donc il n’y a pas d’ambiguïté. On a aussi dans le projet de l’artisanat, la réhabilitation des chambres régionales de Korhogo, Bouaké, Man, Odienné. On a déjà fait l’état des lieux. On va faire des appels d’offres bientôt. Ce sont les artisans eux-mêmes qui vont venir reconstruire. Le centre artisanal de Grand-Bassam, on va le faire. Mais sachez qu’il y a un vieux projet en Côte d’Ivoire depuis Houphouët-Boigny. Il y a toute une partie du terrain de l’aéroport où on devait construire un centre d’exposition moderne. Le BNETD a déjà fait l’étude technique. Ce sera le plus grand marché de l’artisanat de l’Afrique de l’Ouest. L’Etat doit promouvoir le travail en facilitant les mesures de production et de commercialisation. C’est une obligation. Il y a un gigantesque projet que nous allons lancer et qui va révolutionner effectivement le secteur de l’artisanat, même la vie à Abidjan, parce que c’est un espace de gastronomie et d’achat comme des grandes galeries au monde. C’est un espace où vous retrouverez tous les 250 corps de métiers en un seul marché. Un endroit de vie qui va changer fondamentalement la qualité de la vie d’Abidjan. Nous avons aussi en projet les travaux d’assainissement et d’électrification des ateliers des artisans du Nord. Il faut réduire le tarif de l’électricité pour les PME/PMI. Qu’on ne doit pas comparer aux grosses machines industrielles. L’Etat a le devoir d’organiser le secteur informel, parce que plus un secteur est organisé, mieux l’Etat gagne dans ce secteur. Il faut créer un village artisanal pour permettre aux artisans de vendre, mais aussi un espace pour les garages, parce que cela permet de mieux organiser cet espace et traiter l’huile qui est versés. Au lieu de verser l’huile par terre, on peut créer un réseau qui permet d’utiliser l’huile autrement.
Valoriser le métier de chauffeur, de mécanicien…
Bientôt, je ferai en sorte pour que les chauffeurs de « Gbaka » aient une tenue de travail. Mais cela ne suffit pas. Il faut les inscrire à la CNPS. Nous ne voulons pas seulement d’un Etat qui envoie les gens à l’Etat. L’Université, c’est bon, mais il n’y a pas que ceux-là qui sont en Côte d’Ivoire. Le reste, on fait quoi d’eux ? Voilà un peu mon schéma. C’est pour cela que je ne veux pas parler spécifiquement des corps de métiers. Sinon il y a un ensemble de mesures pour tous les corps. Pour les ferrailleurs, on a un projet pour la relocalisation ou alors on paie l’espace où ils sont. Nous sommes pour cette option. Ça évite donc la précarité dans laquelle vivent les artisans. Il faut leur donner un endroit moderne de travail. Il ne faut pas que la casse soit vue comme un nid de bandits, mais il faut viabiliser cet espace. Il faut qu’on quitte la médiocrité maintenant. On a un pays fort. On a de l’argent, mais on est dans les petits projets. Il faut des marchés modernes. Il faut des gares routières et des casses modernes. Et moi j’ai foi en la capacité du Président de la République qui comprend les enjeux du développement. Pour des raisons spécifiques, l’Etat a doté la presse d’un fonds, peut-être par rapport à la caractéristique des structures de presse. Si elle est en difficulté, il faut trouver les mêmes solutions pour lui venir en aide. Sinon une PME est une PME. Et notre cartographie va nous permettre d’avoir une lisibilité sur l’ensemble des PME et leur nombre exact. Quand on a une agence de voyage, c’est une PME. Quand on a un journal, c’est une PME. C’est un ensemble d’activités qu’on mène chaque jour. Très bientôt, je vous ferai parvenir un chronogramme concernant les actions que nous comptons entreprendre. Je veux qu’il y ait un rapport transparent entre nous et les fédérations, entre nous et la presse, parce qu’il s’agit de l’avenir de la nation ».
La Rédaction