• « Ceux que nous avons combattus ont des salaires, et nous pas un centime »
• Des policiers et gendarmes s'interrogent sur leur sort
La grogne continue au sein des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) et certains militaires ne manquent pas de donner de la voix pour se faire entendre. En effet, des éléments des FRCI nous ont joint mercredi 15 juin dernier pour se plaindre du traitement auquel ils sont soumis après la chute du régime de Laurent Gbagbo. Dans un souci de sécurité, notre interlocuteur a souhaité garder l’anonymat. D’une voix grave et dans un langage on ne peut plus soutenu, ce membre des FRCI nous a exprimé sa colère et celle de ses frères d’armes relativement à l’opération de démantèlement des barrages anarchiques et de lutte contre le racket lancée, il y a peu, par le Premier ministre Guillaume Soro. « Voyez-vous, on prend un soldat qui a pris 2.000 francs CFA avec un citoyen et on le déshabille devant les gens ou on le met en prison, alors que les chefs ne sont pas inquiétés. Un chef qui prend 150.000 ou 200.000 francs CFA pour un laissez-passer n’a aucun problème. On a mal», a crié cet homme. Il a affirmé que les FRCI, notamment les policiers et gendarmes qui ont été formés à Pretoria en Afrique du Sud dans le cadre du Centre de commandement intégré (CCI) pour sécuriser les élections et intégrer la nouvelle armée, sont laissés pour compte. « On ne sait pas à quel saint se vouer », a-t-il dit. « On a l’impression qu’en Côte d’Ivoire, tant qu’on ne se soulève pas, on n’obtient rien », a-t-il déploré, invitant les autorités politiques et militaires à se pencher sur leur cas. Notre interlocuteur a par ailleurs dénoncé le traitement infligé aux ex-Forces de défense et de sécurité (FDS) qui ont décidé de revenir à leurs postes. A l’en croire, des officiers de police, notamment des lieutenants sont très souvent enjoints de surveiller des endroits comme des stations-service pendant que « des menuisiers ou des mécaniciens » jouent le rôle de chefs d’unité. « La situation nous déplait. Il n’y a personne pour faire les procédures judiciaires, c'est grave ! On a combattu. Ceux qu’on a combattus ont leurs salaires et nous, qui avons combattu pour qu’Alassane Ouattara soit au pouvoir, n’avons même pas reçu le moindre centime. La logique aurait voulu qu’on nous regroupe et qu’on nous donne au moins des primes de guerre ! », a-t-il assené. Avant de rappeler au président de la République, qu’il leur avait promis de les intégrer dans l’armée. Pour rappel, 600 policiers et gendarmes issus pour la plupart de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) avaient été formés en Afrique du Sud en 2005 pour la sécurisation des élections et leur éventuelle intégration dans la nouvelle armée nationale. Ils attendent toujours.
Hervé KPODION
• Des policiers et gendarmes s'interrogent sur leur sort
La grogne continue au sein des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) et certains militaires ne manquent pas de donner de la voix pour se faire entendre. En effet, des éléments des FRCI nous ont joint mercredi 15 juin dernier pour se plaindre du traitement auquel ils sont soumis après la chute du régime de Laurent Gbagbo. Dans un souci de sécurité, notre interlocuteur a souhaité garder l’anonymat. D’une voix grave et dans un langage on ne peut plus soutenu, ce membre des FRCI nous a exprimé sa colère et celle de ses frères d’armes relativement à l’opération de démantèlement des barrages anarchiques et de lutte contre le racket lancée, il y a peu, par le Premier ministre Guillaume Soro. « Voyez-vous, on prend un soldat qui a pris 2.000 francs CFA avec un citoyen et on le déshabille devant les gens ou on le met en prison, alors que les chefs ne sont pas inquiétés. Un chef qui prend 150.000 ou 200.000 francs CFA pour un laissez-passer n’a aucun problème. On a mal», a crié cet homme. Il a affirmé que les FRCI, notamment les policiers et gendarmes qui ont été formés à Pretoria en Afrique du Sud dans le cadre du Centre de commandement intégré (CCI) pour sécuriser les élections et intégrer la nouvelle armée, sont laissés pour compte. « On ne sait pas à quel saint se vouer », a-t-il dit. « On a l’impression qu’en Côte d’Ivoire, tant qu’on ne se soulève pas, on n’obtient rien », a-t-il déploré, invitant les autorités politiques et militaires à se pencher sur leur cas. Notre interlocuteur a par ailleurs dénoncé le traitement infligé aux ex-Forces de défense et de sécurité (FDS) qui ont décidé de revenir à leurs postes. A l’en croire, des officiers de police, notamment des lieutenants sont très souvent enjoints de surveiller des endroits comme des stations-service pendant que « des menuisiers ou des mécaniciens » jouent le rôle de chefs d’unité. « La situation nous déplait. Il n’y a personne pour faire les procédures judiciaires, c'est grave ! On a combattu. Ceux qu’on a combattus ont leurs salaires et nous, qui avons combattu pour qu’Alassane Ouattara soit au pouvoir, n’avons même pas reçu le moindre centime. La logique aurait voulu qu’on nous regroupe et qu’on nous donne au moins des primes de guerre ! », a-t-il assené. Avant de rappeler au président de la République, qu’il leur avait promis de les intégrer dans l’armée. Pour rappel, 600 policiers et gendarmes issus pour la plupart de l’ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) avaient été formés en Afrique du Sud en 2005 pour la sécurisation des élections et leur éventuelle intégration dans la nouvelle armée nationale. Ils attendent toujours.
Hervé KPODION