Dame Traoré Mariam, Ivoirienne âgée de 55 ans, ne sait plus à quels saints se vouer. Secrétaire particulière à l`Ambassade d`Egypte en Côte d`Ivoire, elle a servi les ambassadeurs successifs de ce pays (7 au total), depuis 15 ans. A seulement six petits mois de son départ à la retraite, elle vient de se faire violemment virer par l`ambassadeur Tareq Maaty. " Le Nouveau Réveil " dont tout le monde sait qu`il est toujours perturbé par ce genre d`affaires, y a plongé le nez. Et découvert une ribambelle de pratiques pas très diplomatiques au sein de cette ambassade.
Au commencement, une histoire de casques bleus
C`est certainement un exploit dont l`ambassadeur d`Egypte Tareq Maaty et son consul Hamed Abdelakher ne se vanteront pas devant leurs collègues diplomates. Le traitement qu`ils ont infligé à l`une de leurs employées relève de la cruauté. C`est qu`au bout de 15 ans de loyaux services, dame Traoré Mariam ne s`imaginait pas finir sa carrière de façon aussi tragique. En juin 2010, un contingent de 500 casques bleus égyptiens devait arriver à Yamoussoukro à bord d`un avion d`Egypte Air. Comme il est de coutume, l`ambassade sollicite auprès de l`état-major particulier de l`ex-président Gbagbo, une autorisation de survol et d`atterrissage. Vu l`urgence, l`autorisation est accordée. Mais dans le courrier adressé à l`ambassade, les services de l`état-major particulier dirigé à l`époque par le général Touvoly Bi Zogbo, oublient de mentionner le numéro de survol de l`appareil. Un oubli qu`il faut corriger rapidement. Ce, à quoi s`attèle dame Traoré Mariam. Laquelle gère entre autres choses, le courrier de l`ambassadeur. Elle joint le général Touvoly au téléphone et l`informe de l`oubli de son service, avant de demander la démarche à suivre.
Violence au 17eme étage de l`immeuble "El Nasr"
En plein échange avec le général, le consul Hamed Abdelakher qui supplée constamment l`ambassadeur, réclame le courrier de l`état-major particulier. Dame Traoré Mariam l`informe alors qu`il y a une omission grave dans la note et qu`elle s`emploie à régler directement le problème avec le général. Furibard, le consul qui ne supporte pas qu`on le fasse attendre, débarque dans le bureau de cette dernière. Alors qu`elle a le dos tourné et est toujours au téléphone avec le général, il lui tombe dessus et arrache violemment le courrier de ses mains. Au passage, il la blesse de ses ongles affutés. Choquée, le combiné toujours dans la main et sous l`effet de la douleur qu`elle ressent à l`avant-bras, dame Traoré Mariam s`écrit : "Mais qu`est-ce qui vous prend ? Qu`est-ce que je vous ai fait pour que vous me frappiez ? ".
Dans l`oreille
du général Touvoly
A l`autre bout du fil, le général entend les cris et demande : "Ma sœur, qu`est-ce qui se passe ? Qui vous a frappée ?". Et dame Traoré Mariam de présenter le spectacle digne de l`époque pharaonique auquel vient de se livrer le brave consul. Entre-temps, ce dernier, satisfait, est gaiement retourné dans son bureau avec le courrier arraché de haute lutte. Ecœuré, le général appelle le ministère des affaires étrangères ivoirien et l`informe de l`incident. Dans les minutes qui suivent, l`ambassadeur et le consul sont invités à se présenter le lendemain au ministère. Mais la victime n`est pas associée aux pourparlers. Elle ne saura jamais rien de ce qui a été dit au ministère. Interrogée sur ce fait par " Le Nouveau Réveil ", une source au ministère a prétexté qu`elle attendait un appel important. Elégant !
Il a la rancune tenace,
le consul
De retour à l`ambassade, le consul, vu certainement le péril que représente dame Traoré Mariam, prend des mesures radicales. Elle allait voir ce qu`elle allait voir. Il lui retire la gestion du courrier de l`ambassadeur. Sur sa lancée, le vaillant consul "importe" de Tunisie, une jeune dame arabe nommée, oh surprise, Mariam ! Pour aider dame Traoré Mariam à préparer la fête nationale. Chose qu`elle faisait toute seule et avec succès depuis 15 ans. L`ambassadeur Tareq Maaty a-t-il été informé de ces mesures ? Il ne pipera jamais mot.
Torture morale, etc.
Missionnée pour casser l`Ivoirienne, la jeune et non officielle " secrétaire particulière " mène la vie dure à son aînée. Assise en face de dame Traoré dans un bureau exigu, elle surveille le moindre de ses gestes. Quand elle prend sa pause, la Tunisienne récupère son fauteuil et refuse de se lever quand elle rejoint son bureau. A plusieurs reprises, il faut l`intervention personnelle de l`ambassadeur, joint au téléphone à son domicile, pour que l`autre Mariam daigne rendre le fauteuil. Entre-temps, ces incidents sont soigneusement consignés dans des rapports rédigés par le consul et transmis perfidement à l`Inspection du Travail et au ministère des Affaires étrangères. Histoire de discréditer dame Traoré Mariam pour justifier plus tard son renvoi. Ces rapports sont accompagnés d`une copie des sanctions qui lui sont infligées sans qu`elle n`en soit informée et sans avoir reçu de demande d`explication. " Le Nouveau Réveil " a ainsi mis la main sur un " avertissement " transmis à l`Inspection du travail à la date du 27 décembre 2010. "Nous avons le regret de vous annoncer que nous avons décidé de vous donner un avertissement ce jour 27 décembre 2010 pour les motifs suivants : recevoir dans votre bureau un employé local basé à la résidence de S.E.M l`ambassadeur sans autorisation de votre hiérarchie et au mépris du règlement intérieur de l`ambassade interdisant cela. Cette situation est d`autant plus inacceptable que des instructions vous ont été données auparavant pour vous interdire toute entrevue à caractère personnel avec un employé local dans votre bureau. Recevez nos salutations distinguées". Ecrit le consul. Et cette décision n`a jamais été signifiée à la concernée. Les investigations de " Le Nouveau Réveil " ont permis de découvrir qu`en réalité, l`employé local en question, une Libérienne qui venait d`être virée sans droits par l`ambassadeur pour avoir osé rendre visite à ses propres enfants, avait été reçue par la Tunisienne. Et non par l`Ivoirienne. Pourtant, c`est sur elle que la sanction est tombée. A son insu.
Au commencement, une histoire de casques bleus
C`est certainement un exploit dont l`ambassadeur d`Egypte Tareq Maaty et son consul Hamed Abdelakher ne se vanteront pas devant leurs collègues diplomates. Le traitement qu`ils ont infligé à l`une de leurs employées relève de la cruauté. C`est qu`au bout de 15 ans de loyaux services, dame Traoré Mariam ne s`imaginait pas finir sa carrière de façon aussi tragique. En juin 2010, un contingent de 500 casques bleus égyptiens devait arriver à Yamoussoukro à bord d`un avion d`Egypte Air. Comme il est de coutume, l`ambassade sollicite auprès de l`état-major particulier de l`ex-président Gbagbo, une autorisation de survol et d`atterrissage. Vu l`urgence, l`autorisation est accordée. Mais dans le courrier adressé à l`ambassade, les services de l`état-major particulier dirigé à l`époque par le général Touvoly Bi Zogbo, oublient de mentionner le numéro de survol de l`appareil. Un oubli qu`il faut corriger rapidement. Ce, à quoi s`attèle dame Traoré Mariam. Laquelle gère entre autres choses, le courrier de l`ambassadeur. Elle joint le général Touvoly au téléphone et l`informe de l`oubli de son service, avant de demander la démarche à suivre.
Violence au 17eme étage de l`immeuble "El Nasr"
En plein échange avec le général, le consul Hamed Abdelakher qui supplée constamment l`ambassadeur, réclame le courrier de l`état-major particulier. Dame Traoré Mariam l`informe alors qu`il y a une omission grave dans la note et qu`elle s`emploie à régler directement le problème avec le général. Furibard, le consul qui ne supporte pas qu`on le fasse attendre, débarque dans le bureau de cette dernière. Alors qu`elle a le dos tourné et est toujours au téléphone avec le général, il lui tombe dessus et arrache violemment le courrier de ses mains. Au passage, il la blesse de ses ongles affutés. Choquée, le combiné toujours dans la main et sous l`effet de la douleur qu`elle ressent à l`avant-bras, dame Traoré Mariam s`écrit : "Mais qu`est-ce qui vous prend ? Qu`est-ce que je vous ai fait pour que vous me frappiez ? ".
Dans l`oreille
du général Touvoly
A l`autre bout du fil, le général entend les cris et demande : "Ma sœur, qu`est-ce qui se passe ? Qui vous a frappée ?". Et dame Traoré Mariam de présenter le spectacle digne de l`époque pharaonique auquel vient de se livrer le brave consul. Entre-temps, ce dernier, satisfait, est gaiement retourné dans son bureau avec le courrier arraché de haute lutte. Ecœuré, le général appelle le ministère des affaires étrangères ivoirien et l`informe de l`incident. Dans les minutes qui suivent, l`ambassadeur et le consul sont invités à se présenter le lendemain au ministère. Mais la victime n`est pas associée aux pourparlers. Elle ne saura jamais rien de ce qui a été dit au ministère. Interrogée sur ce fait par " Le Nouveau Réveil ", une source au ministère a prétexté qu`elle attendait un appel important. Elégant !
Il a la rancune tenace,
le consul
De retour à l`ambassade, le consul, vu certainement le péril que représente dame Traoré Mariam, prend des mesures radicales. Elle allait voir ce qu`elle allait voir. Il lui retire la gestion du courrier de l`ambassadeur. Sur sa lancée, le vaillant consul "importe" de Tunisie, une jeune dame arabe nommée, oh surprise, Mariam ! Pour aider dame Traoré Mariam à préparer la fête nationale. Chose qu`elle faisait toute seule et avec succès depuis 15 ans. L`ambassadeur Tareq Maaty a-t-il été informé de ces mesures ? Il ne pipera jamais mot.
Torture morale, etc.
Missionnée pour casser l`Ivoirienne, la jeune et non officielle " secrétaire particulière " mène la vie dure à son aînée. Assise en face de dame Traoré dans un bureau exigu, elle surveille le moindre de ses gestes. Quand elle prend sa pause, la Tunisienne récupère son fauteuil et refuse de se lever quand elle rejoint son bureau. A plusieurs reprises, il faut l`intervention personnelle de l`ambassadeur, joint au téléphone à son domicile, pour que l`autre Mariam daigne rendre le fauteuil. Entre-temps, ces incidents sont soigneusement consignés dans des rapports rédigés par le consul et transmis perfidement à l`Inspection du Travail et au ministère des Affaires étrangères. Histoire de discréditer dame Traoré Mariam pour justifier plus tard son renvoi. Ces rapports sont accompagnés d`une copie des sanctions qui lui sont infligées sans qu`elle n`en soit informée et sans avoir reçu de demande d`explication. " Le Nouveau Réveil " a ainsi mis la main sur un " avertissement " transmis à l`Inspection du travail à la date du 27 décembre 2010. "Nous avons le regret de vous annoncer que nous avons décidé de vous donner un avertissement ce jour 27 décembre 2010 pour les motifs suivants : recevoir dans votre bureau un employé local basé à la résidence de S.E.M l`ambassadeur sans autorisation de votre hiérarchie et au mépris du règlement intérieur de l`ambassade interdisant cela. Cette situation est d`autant plus inacceptable que des instructions vous ont été données auparavant pour vous interdire toute entrevue à caractère personnel avec un employé local dans votre bureau. Recevez nos salutations distinguées". Ecrit le consul. Et cette décision n`a jamais été signifiée à la concernée. Les investigations de " Le Nouveau Réveil " ont permis de découvrir qu`en réalité, l`employé local en question, une Libérienne qui venait d`être virée sans droits par l`ambassadeur pour avoir osé rendre visite à ses propres enfants, avait été reçue par la Tunisienne. Et non par l`Ivoirienne. Pourtant, c`est sur elle que la sanction est tombée. A son insu.