Comme l’avait annoncé son président Donald Kaberuka à Lisbonne au Portugal les 9 et 10 juin lors des 46èmes assemblées annuelles, la Banque africaine de développement (Bad) signera très bientôt son retour en Côte d’Ivoire, son siège historique. Cette annonce a fait plaisir à plus d’un Ivoirien. S’il y a des opérateurs économiques qui attendent avec l’énergie du dernier espoir le retour de cette institution, c’est bien les fournisseurs et prestataires de services. « Quand nous avons appris le retour de la Bad en Côte d’Ivoire, nous avons sauté de joie. La crise nous a fait perdre tout ce que nous avons entrepris. Pour nous, c’est comme un père de famille qui revient à la maison après plusieurs années d’absence », se réjouit Mey De Gbayoro Philippe, secrétaire permanent du Collectif des fournisseurs et prestataires de services du « Projet Bad-Ouest ». En fait, ce collectif qui regroupe une trentaine d’entreprises nourrit le secret espoir de voir la Bad revenir afin le règlement de leurs factures en souffrance qui s’élèvent à 227 millions de Fcfa. Après l’éclatement de la crise armée du 19 septembre 2002, le projet basé à Man a été délocalisé à Abidjan. En 2004, la Banque qui s’est repliée à Tunis (Tunisie) a suspendu le paiement des factures en direction des fournisseurs et prestataires. Depuis, le collectif avec à sa tête son secrétaire exécutif, Lognon Joseph, a défilé dans les couloirs du ministère de l’Agriculture, la tutelle du projet, en vain. De Coulibaly Gbon à Mamadou Coulibaly Sangafowa en passant par l’éphémère ministre du gouvernement fantoche, Issa Malick, les fournisseurs auront tout tenté pour se faire entendre. Après les courriers, le collectif avait pensé un moment passer par la manière forte en organisant un sit-in de protestation dans le cadre des assemblées annuelles de la Bad à Abidjan. « On nous l’a déconseillé », a indiqué le secrétaire permanent qui sollicite le soutien du gouvernement pour faire aboutir leur doléance. « Le projet Bad-Ouest a beaucoup apporté à la région des Montagnes. Ce projet a évité l’exode rural à beaucoup de jeunes. Il a permis, par exemple, la construction du plus grand centre d’alevinage (élevage des alevins) à Dompleu dans le département de Man. Il faut que le projet renaisse pour le grand bonheur des populations », a souhaité Mey De Gbayoro Philippe.
Axel Goba
Lég : Mey De Gbayoro Philippe, secrétaire permanent du Collectif des fournisseurs et prestataires de services du « Projet Bad-Ouest ».
Axel Goba
Lég : Mey De Gbayoro Philippe, secrétaire permanent du Collectif des fournisseurs et prestataires de services du « Projet Bad-Ouest ».