L'analyse des crises successives qui ont secoué la Côte d'Ivoire ces dix dernières années montre une forte implication des forces armées nationale qui ont fait une entrée fracturante dans la sphère politique, pour des raisons qui pourraient s'expliquer par un déficit criard de dialogue interne, disons de démocratie. La justification de cette intrusion malheureuse de l'armée dans l'arène politique est un peu courte d'autant plus que cette dernière, arrivée avec ses gros souliers,
s'est piquée du virus et surtout s'est prise au jeu du pouvoir absolu qui corrompt absolument. Bref, de péripéties en péripéties, elle s'est engluée et discréditée au point d'installer le pays dans l'instabilité, menaçant son existence par des postures inconsidérées et indignes pour une armée sérieuse et républicaine au loyalisme irréprochable. Ainsi, par manque de retenue, l'Armée qui voulait faire la leçon aux politiciens en plein délire infantile a gravement fauté. Utilisée comme poil à gratter par une classe politique ingénue, elle a provoqué des urticaires rapidement infectés pour devenir un abcès. Napoléon ne disait-il pas pour stigmatiser le pouvoir de la canonnière qu'on peut tout faire avec une baïonnette sauf s'asseoir dessus.
Les problèmes actuels de la Côte d'Ivoire étant venus par l'Armée qui a surgi sur la scène politique, profitant du manque de discernement des politiques, c'est par l'Armée qu'il faut les résoudre. Et ici encore, grâce à la sagesse et à la vision prospective du Président Félix Houphouët Boigny, la Côte d'Ivoire a, en son propre sein les ressources nécessaires à travers un bon groupe d'officiers compétents, formés dans les plus grandes Ecoles et les Etablissements les plus célèbres du monde libre. La composition de la nouvelle Armée devant tenir compte des différents Accords internationaux, notamment de l'Accord Politique de Ouagadougou, il apparaît important d'attirer l'attention de l'autorité sur une répartition et un dosage judicieux des responsabilités, au sein de l'Armée reconfigurée, entre les ex belligérants, ex fds et ex fa Fn. L'ossature de cette Armée nouvelle devrait reposer sur un binôme qui pourrait être composé des généraux Gueu Michel et Touré Sékou. L'un, diplômé d'état-major et spécialiste des blindés, joue un rôle d'interface entre les deux ex Armées. Le second qui a fait l'Ecole de guerre est spécialiste en formation militaire. Ils sont parfaitement complémentaires. Pour les différents commandements, on pourrait procéder par appel à candidature, dans un groupe d'officiers de tous les corps. Citons pêle-mêle, pour l'Armée de terre, les colonels Kouassi Patrice,Coulibaly Bamoro et le colonel major Dakoury Fidèle. Au niveau de la Marine , les capitaines de vaisseaux Adjé Ahoba, Diaby Aboubacar et Sekongo sont éligibles. Quant à l'Armée de l'air, elle a comme figure de proue le colonel major Jean Jacques Ouégnin.
Le dispositif opérationnel pourrait bénéficier en back office de l'apport de certains généraux trop tôt mis à la retraite. L'ensemble pourrait recourir aux conseils d'un collège d'anciens généraux : Abdoulaye Coulibaly Mathias Doué, Tanny Ehneny et Philippe Mangou. Les colonels majors Megnan , Mian Gaston et le colonel Kadio Miézou pourraient être associés à la tâche qui est immense mais exaltante.
Aux incrédules qui s'étonnent de voir autant d'officiers des ex fds dans cette énumération il faut répondre comme J F Kennedy que la victoire a plusieurs pères. En vérité, à part quelques officiers zélés et fêlés, la plupart des officiers de l'Armée ont refusé d'accompagner Laurent Gbagbo dans sa folle aventure meurtrière.
Ce qui doit compter à l'heure de la reconstruction, c'est le sens du discernement mis au service du rassemblement pour la remobilisation.
Au moment où la Côte d'Ivoire panse ses plaies et essaye, mutatis mutandis de se redonner un brevet d'honorabilité en reprenant des couleurs pour s'adapter à l'air du temps qui est à l'Etat de droit.
L'Armée, par le rôle désastreux qui fut le sien dans la crise et par sa mission stratégique, doit faire l'objet d'un traitement particulier, rigoureux et bien pensé. Le chef de l'Etat qui en a une conscience aiguë envisage déjà de procéder à un redressement des grades pour réparer des injustices et réaliser les harmonisations indispensables. Il importe que tous ceux qui appréciant la délicatesse du sujet estiment devoir apporter une contribution, aussi infime soit-elle, pour aider à conduire le processus à bon terme ont l'obligation de se manifester en se disant que la chose militaire est trop sérieuse pour être laisser à la seule volonté des hommes de métier. Observateur attentif de ce milieu où je compte de bonnes et solides relations, je voudrais m'autoriser à attirer l'attention des autorités et de tous ceux qui sont chargés des réformes de l'armée sur un certain nombre de réalités qui doivent être affinées pour des résultats probants.
Guy Pierre Nouama
s'est piquée du virus et surtout s'est prise au jeu du pouvoir absolu qui corrompt absolument. Bref, de péripéties en péripéties, elle s'est engluée et discréditée au point d'installer le pays dans l'instabilité, menaçant son existence par des postures inconsidérées et indignes pour une armée sérieuse et républicaine au loyalisme irréprochable. Ainsi, par manque de retenue, l'Armée qui voulait faire la leçon aux politiciens en plein délire infantile a gravement fauté. Utilisée comme poil à gratter par une classe politique ingénue, elle a provoqué des urticaires rapidement infectés pour devenir un abcès. Napoléon ne disait-il pas pour stigmatiser le pouvoir de la canonnière qu'on peut tout faire avec une baïonnette sauf s'asseoir dessus.
Les problèmes actuels de la Côte d'Ivoire étant venus par l'Armée qui a surgi sur la scène politique, profitant du manque de discernement des politiques, c'est par l'Armée qu'il faut les résoudre. Et ici encore, grâce à la sagesse et à la vision prospective du Président Félix Houphouët Boigny, la Côte d'Ivoire a, en son propre sein les ressources nécessaires à travers un bon groupe d'officiers compétents, formés dans les plus grandes Ecoles et les Etablissements les plus célèbres du monde libre. La composition de la nouvelle Armée devant tenir compte des différents Accords internationaux, notamment de l'Accord Politique de Ouagadougou, il apparaît important d'attirer l'attention de l'autorité sur une répartition et un dosage judicieux des responsabilités, au sein de l'Armée reconfigurée, entre les ex belligérants, ex fds et ex fa Fn. L'ossature de cette Armée nouvelle devrait reposer sur un binôme qui pourrait être composé des généraux Gueu Michel et Touré Sékou. L'un, diplômé d'état-major et spécialiste des blindés, joue un rôle d'interface entre les deux ex Armées. Le second qui a fait l'Ecole de guerre est spécialiste en formation militaire. Ils sont parfaitement complémentaires. Pour les différents commandements, on pourrait procéder par appel à candidature, dans un groupe d'officiers de tous les corps. Citons pêle-mêle, pour l'Armée de terre, les colonels Kouassi Patrice,Coulibaly Bamoro et le colonel major Dakoury Fidèle. Au niveau de la Marine , les capitaines de vaisseaux Adjé Ahoba, Diaby Aboubacar et Sekongo sont éligibles. Quant à l'Armée de l'air, elle a comme figure de proue le colonel major Jean Jacques Ouégnin.
Le dispositif opérationnel pourrait bénéficier en back office de l'apport de certains généraux trop tôt mis à la retraite. L'ensemble pourrait recourir aux conseils d'un collège d'anciens généraux : Abdoulaye Coulibaly Mathias Doué, Tanny Ehneny et Philippe Mangou. Les colonels majors Megnan , Mian Gaston et le colonel Kadio Miézou pourraient être associés à la tâche qui est immense mais exaltante.
Aux incrédules qui s'étonnent de voir autant d'officiers des ex fds dans cette énumération il faut répondre comme J F Kennedy que la victoire a plusieurs pères. En vérité, à part quelques officiers zélés et fêlés, la plupart des officiers de l'Armée ont refusé d'accompagner Laurent Gbagbo dans sa folle aventure meurtrière.
Ce qui doit compter à l'heure de la reconstruction, c'est le sens du discernement mis au service du rassemblement pour la remobilisation.
Au moment où la Côte d'Ivoire panse ses plaies et essaye, mutatis mutandis de se redonner un brevet d'honorabilité en reprenant des couleurs pour s'adapter à l'air du temps qui est à l'Etat de droit.
L'Armée, par le rôle désastreux qui fut le sien dans la crise et par sa mission stratégique, doit faire l'objet d'un traitement particulier, rigoureux et bien pensé. Le chef de l'Etat qui en a une conscience aiguë envisage déjà de procéder à un redressement des grades pour réparer des injustices et réaliser les harmonisations indispensables. Il importe que tous ceux qui appréciant la délicatesse du sujet estiment devoir apporter une contribution, aussi infime soit-elle, pour aider à conduire le processus à bon terme ont l'obligation de se manifester en se disant que la chose militaire est trop sérieuse pour être laisser à la seule volonté des hommes de métier. Observateur attentif de ce milieu où je compte de bonnes et solides relations, je voudrais m'autoriser à attirer l'attention des autorités et de tous ceux qui sont chargés des réformes de l'armée sur un certain nombre de réalités qui doivent être affinées pour des résultats probants.
Guy Pierre Nouama