Après la folle guerre qui a coûté plus de 3000 morts (officiellement) à la Côte d'Ivoire, la priorité des priorités s'est dégagée d'elle-même. Il faut impérativement que les Ivoiriens se réconcilient. C'est pour donner une forme institutionnelle à cette réconciliation que le Président de la République a créé en mai dernier, par ordonnance, la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation (CDVR). Le Premier Ministre Charles Konan Banny a été désigné pour la piloter. La mission, au regard du carnage et des dégâts collatéraux de la guerre, est difficile, très difficile même, mais n'est pas impossible. Avec la bonne foi et le soutien de tous les Ivoiriens, le président Banny devrait réussir la délicate mission. Pour se faire, il se fait entourer de deux éminents hommes de Dieu (Chrétien et musulman). Il a saisi la Conférence Episcopale avec trois noms et la haute autorité musulmane, le CSI, qui a aussi proposé trois noms. Les personnalités religieuses choisies par leurs différentes communautés sont celles déjà annoncées par la presse. Notamment Monseigneur Paul Siméon Ahouana pour les chrétiens et Cheick Bouakary Fofana pour les musulmans. La force de Banny devrait donc venir de l'appui de ces hommes de Dieu, véritables meneurs d'hommes et de femmes. Certes, ils ne sont qu'annoncés, en attendant leur décret ou ordonnance de nomination formelle, mais déjà, vu l'ampleur et l'urgence de la tâche, ils pouvaient accompagner Charles Konan Banny dans leur mission commune. Cela éviterait sans doute qu'il soit le seul à démarcher par-ci et par-là, à essuyer les critiques acerbes et les dénonciations de certains. Quoiqu'il se batte jour et nuit pour se départir de la politique, beaucoup le voient encore et toujours sous l'angle politique, l'étiquettent et donc ne sont pas prêts à lui faciliter la tâche. Les deux vice-présidents à ses côtés pourraient plus rapidement rallier toutes les tendances. " En attendant que le Chef de l'Etat et le Gouvernement prennent des dispositions complémentaires, en vue de la mise en place définitive de cette importante institution de la République, nous avons entrepris de renouer le contact avec toutes les composantes de la société ivoirienne, notamment avec les victimes et les ex-belligérants… ", a précisé Charles Konan Banny dans une déclaration faite le 19 juin dernier. Il est donc souhaitable qu'ils soient nommés par décret, sans délais, ces vice-présidents.
Eddy PEHE
Eddy PEHE