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Politique Publié le mercredi 22 juin 2011 | Soir Info

Assignation à résidence, Procès de Gbagbo, Droits de l’Homme, CPI… Ahoussou Jeannot et Coulibaly Gnenema disent tout

© Soir Info Par Prisca
2è tour de la présidentielle: Alassane Ouattara investi candidat du RHDP
Mercredi 10 novembre 2010. Abidjan. Photo: Me Ahoussou Jeannot
Le grand déballage. Deux ministres d’Alassane Ouattara étaient face à la presse, le mardi 21 juin 2011, au Golf hôtel à Cocody Riviera-Golf. Pendant environ deux heures, Me Ahoussou Kouadio Jeannot et Coulibaly Gnenema ont entretenu les journalistes sur les questions de justice du moment. Respectivement ministre d`Etat, Garde des Sceaux, ministre de la Justice et ministre des Droits de l’Homme et des libertés publiques, ils ont expliqué les actions judiciaires menées actuellement par le nouveau pouvoir. Selon Me Ahoussou Jeannot, les enquêtes se situent à deux niveaux : « Le volet économique et le volet crime de sang ». « Les enquêtes préliminaires menées par le procureur de la République depuis le 29 avril 2011 sont achevées. Une information judiciaire a été ouverte le vendredi 17 juin 2011. Le dossier est confié au 6ème cabinet d’instruction », a déclaré le ministre d`Etat, Garde des Sceaux, ministre de la Justice. « De l’enquête préliminaire, on peut retenir les infractions suivantes : vols en réunion à main armée, détournements de deniers publics, pillage, atteinte à l’économie publique, concussion et complicité de toutes ces infractions », a-t-il affirmé. Pour le volet économique « crime de sang », le premier responsable de la Justice en Côte d’Ivoire y a ajouté, « l’atteinte à la sûreté de l’Etat, les crimes contre l’humanité, l’assassinat, les viols et autres poursuites ». Me Ahoussou Jeannot a souligné que 86 personnes ont été entendues et que bientôt, les victimes et autres sachants qu’il estime à plus de 2000 le seront également. Il a dit qu’un bureau sera ouvert à Cocody-Deux Plateaux pour cela. « Pour l’audition des victimes, devait-il préciser, des enquêteurs seront envoyés sur tout le territoire national avec un point focal à Abidjan pour centraliser et coordonner les enquêtes sous la direction du Procureur de la République près le Tribunal de première instance d’Abidjan ».
Outre cette procédure, il a indiqué qu’il a été demandé au procureur de la République d’ouvrir des informations contre X pour tous les enlèvements et les dispositions de personnes qui ont été opérées depuis l’avènement de la crise post-électorale. « Il en est ainsi de l’affaire Yves Lambelin et trois autres personnes enlevées à l’hôtel Novotel le 4 avril 2011 », a affirmé le ministre de la Justice. « Pour cette affaire, quatre miliciens pro-Gbagbo, un commissaire de Police, un commandant et deux colonels, tous en service à la garde républicaine et dont la participation aux faits paraît certaine ont été inculpés et placés en détention préventive », a fait savoir l’ex-ministre de l’Industrie, soutenant que la présidence de la République sous Laurent Gbagbo était devenue « un mouroir ».

« Pas de précipitation ! »
Me Ahoussou Kouadio Jeannot a réexpliqué que l’assignation à résidence surveillée de Laurent Gbagbo et de certains de ses proches tire sa source d’une loi de 1963. Il a même brandi le texte au cours de la conférence, soulignant que l’assignation à résidence a une durée de trois mois renouvelable. A l’écouter, c’est cette même loi que Laurent Gbagbo a utilisée pour réquisitionner la Bceao, certaines banques commerciales ainsi que leur personnel au plus fort de la crise post-électorale. Les conférenciers n’ont pas été en mesure de dire quand et où le procès du prédécesseur d’Alassane Ouattara aura lieu. Toutefois, le ministre de la Justice a informé que l’affaire va passer devant une cour d’Assise. « Je suis incapable de vous dire dans combien de temps le procès aura lieu », a soutenu l’ex-avocat de M. Bédié. « Il faut que nous prenions le temps qu’il faut pour que la lumière soit faite. On ne peut pas aller dans la précipitation (…). Si nous nous précipitons, nous allons nous retrouver dans une situation d’injustice », a insisté Coulibaly Gnenema, anciennement deuxième vice-président de la Commission électorale indépendante (Cei).
Pour ce qui est du cas de Charles Blé Goudé, il a dit que son extradition se fera. « Il pense se cacher, mais on sait où il est. Ça je peux vous le dire. Actuellement, le monde est trop couvert. Et puis lui, comment il a fait pour sortir de la Côte d’Ivoire alors qu’il est sous sanction des Nations Unies. On va interroger les pays. On va poser le problème aux Nations unies. Pour l’attraper, c’est facile. C’est la personne la plus facile à attraper, en tout cas, sauf si vraiment, il ne respire plus, s’il ne téléphone plus. Tant que tu téléphones, on peut te suivre », a juré Me Ahoussou Jeannot, ajoutant qu’il ne va pas révéler où se trouve le leader de la jeunesse pro-Gbagbo. Coulibaly Gnenema de préciser que pour l’extradition, il faut voir si dans le pays où le concerné réside a de tels accords avec la Côte d’Ivoire. « Ce n’est pas une chose aisée », a reconnu le ministre des Droits de l’Homme et des libertés publiques.
Pour la mise à résidence surveillée, les arrestations et les gels des avoirs, Me Ahoussou a dit de ne pas personnaliser, de faire attention entre les dénonciations et les délations quand il lui a été demandé s’il n’y avait deux poids, deux mesures. Il a affirmé qu’après une séance de travail avec le chef de l’Etat, lundi 20 juin 2011, il a décidé de la mise en place d’un comité. Qui sera désormais chargé de dresser les listes pour le procureur de la République. L’avocat a prévenu qu’en plus des 260 comptes déjà concernés, d’autres gels se feront. Il en est de même des comptes bancaires qui portent des prête-noms, a-t-il promis. Pis, les biens de ces personnes présumées coupables seront « mis sous séquestre », a ajouté le ministre de la Justice. Il a démenti les informations faisant état de la présence de serpents dans la résidence surveillée des proches de Laurent Gbagbo à Katiola. Me Ahoussou Jeannot a aussi informé la presse que du 27 juin au 4 juillet, une mission de la Cour pénale internationale (Cpi) effectuera une visite en Côte d`Ivoire avant une éventuelle enquête sur les crimes commis durant la crise post-électorale. « Ils viendront évaluer la situation avant d`envoyer les enquêteurs officiels », a-t-il précisé. A l’en croire, 150 milliards de francs Cfa ont été découverts sur des comptes en Suisse appartenant à des Ivoiriens. « Nous avons déposé une plainte. Nous avons commis deux grands cabinets (…). Cet argent a gelé. Nous allons tout faire pour le ramener en Côte d’Ivoire », a encore révélé Me Ahoussou. Il n’a pas voulu évoquer les noms des personnes détentrices de ces comptes. Parce que, selon lui, l’affaire est en instruction.

SYLLA A.
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