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Économie Publié le mercredi 22 juin 2011 | Le Temps

Affaire «Sociétés d’Etat/ DG et PCA : ils nous ont trop volés» La vérité !

© Le Temps Par Emma
Après les combats: la vie reprend lentement ses droits à Abidjan
Mercredi 13 avril 2011. Abidjan. Photo: vue du Plateau
Dans sa campagne de communication tous azimuts pour dénigrer l’ancien pouvoir et jeter de la poudre aux yeux de nos pauvres et naïfs concitoyens, Ouattara, sa clique et sa presse traitent avec tant de légèreté certains sujets que l’on se demande s’ils savent pourquoi ils sont là ou même ce qu’ils doivent faire pour répondre aux attentes des Ivoiriens.
Un exemple intéressant est cet article de Nord-Sud, qui évoque les salaires des précédents dirigeants des entreprises d’État, dont certains, sous la houlette de ces anciens responsables et la vision ambitieuse du président Gbagbo, ont réalisé des performances remarquables et inédites dans l’histoire économique de notre pays. Nous souhaitons déjà aux nouveaux dirigeants de ces entreprises d’être capables de réaliser des performances comparables, avant de permettre à cette presse du dénigrement et de la pensée unique de critiquer ce que d’autres pays nous ont envié. Car, les Ivoiriens, tous les Ivoiriens auront grand besoin des prouesses de ces dirigeants pour escompter entrevoir pour nous tous des perspectives à la hauteur des promesses mirifiques faites par le grand mentor.
Pour autant et en attendant ces performances à comparer à celles qui sont actuellement critiquées, l’article démontre au moins deux choses qui autorisent à l’Ivoirien moyen et neutre de douter de la capacité du régime actuel à réaliser les promesses de campagne. Premièrement, il apparaît clairement que les auteurs de ces dénigrements ne connaissent pas grand-chose au fonctionnement de l’État et des sociétés de son actif. En effet, nulle part et à aucun moment il n’a été autorisé à qui que ce soit de déterminer de façon discrétionnaire son salaire de directeur général ou de Pca. Ces charges font partie du budget des entreprises d’État, qui lui est soumis à l’approbation des ministères de tutelle de l’entreprise concernée, parmi lesquels, le ministère de l’Economie et des Finances, tutelle financière et de contrôle de toutes les entreprises d’État et donc responsable de tous les budgets d’entreprises d’État ou à participation financière de l’État. De ce fait, aucun individu ne pouvait, ni avant le président Gbagbo, ni sous son mandat, ni certainement après lui, ne pouvait s’arroger le pouvoir de fixer seul et sans contrôle son salaire. L’organe qui valide le budget proposé par la direction de l’entreprise reste et demeure le conseil d’administration concerné, qui soumet ensuite le budget dûment approuvé par le conseil au ministère des Finances, qui, à travers ses directions, dont celle de l’économie et des participations, commente et approuve en dernier ressort le budget, pour autoriser l’entreprise concernée à l’exécuter. De ce processus, le gouvernement peut donc rejeter une proposition de salaire des dirigeants et donc fixer les limites des salaires payés aux organes sociaux de l’entreprise. Il n’en a jamais été autrement et il ne saurait jamais en être autrement, même si ce régime se prétend d’une intelligence supérieure, ce qui reste à démontrer.
Il faut rappeler que parmi les dirigeants remplacés, certains ont vu leur salaire déterminés et approuvés par des personnes encore actuellement en poste, dont notamment le ministre de l’Economie et des Finances actuels, le Pca actuel de Petroci, le Pca de la Bhci, etc. Par ailleurs, si tant est que les responsables remplacés étaient des voleurs, le régime actuel a quand même gardé certains responsables d’entreprises nommés par le régime Gbagbo, dont le Dg de la Sir ou celui de la Smb, dont les salaires sont certainement du même ordre de ceux des personnes dénigrées mais sur lesquels on ne s’interroge nullement. Au nom de quelle logique, de quel bon sens ou de quelle crédibilité, ceux qui ont été remplacés se seraient autorisés de tels écarts et ceux que le régime actuel consent de garder auraient un traitement différent, seraient plus propres et devraient recevoir un blanc-seing? Les entreprises qu’ils dirigent ont-elles produit de meilleures performances que celles dont les dirigeants sont des parias aux yeux du nouveau régime ? Qu’est-ce qui motive que le Pca de la Sir soit attaqué pour s’être prétendument octroyé 5 millions de salaire mensuel et son ex-Dg ne serait pas autant critiqué, quand on sait pertinemment qu’un Dg est toujours mieux payé qu’un Pca ? Avec ça, on parle de justice, de réconciliation et d’unité ? Un Pca qui n’a aucune prérogative opérationnelle peut-il être plus critiquable dans la gestion d’une entreprise qu’un Dg dans un pays normal ? A moins que la Côte d’Ivoire du nouveau régime ne soit nullement un pays normal ! Aha, c’est que son président est un être unique et trop exceptionnel, il ne faut pas l’oublier !
Parlant de pays normal, et cela se sait, sauf probablement dans la Côte d’Ivoire nouvelle, les dirigeants d’entreprises, même d’État, les responsables d’entreprises sont mieux payés que les responsables politiques, administratifs et gouvernementaux, parfois même, significativement, sans que cela ne choque nullement. Car, les responsables d’entreprises créent de la richesse, peuvent être poursuivis pour abus de biens sociaux et doivent représenter une tenue pour la crédibilité de l’entreprise dont ils sont responsables. Par exemple, tout le monde sait très bien que Anne Lauvergeon que Sarkozy vient de faire démettre de la direction d’Areva était bien mieux payée que le président Sarkozy et on ne peut croire que ce soit la raison de son limogeage, car son prédécesseur était dans le même cas et que son successeur sera dans le même cas, comme c’est celui de tous les responsables d’entreprises d’État en France et partout ailleurs dans le monde normal. Si cela n’est pas normal pour la Côte d’Ivoire nouvelle, il faut douter fort que l’État puisse obtenir d’experts compétents de diriger les entreprises d’État ou à participation publique, ce qui, raisonnablement démentirait totalement l’éventualité d’avoir des personnes compétentes à la tête des entreprises d’État de Côte d’Ivoire sous le régime de Ouattara.
Mais, nous dira-t-on, lui-même étant présenté comme économiste extraterrestre, extraordinaire et sans aucun équivalent nulle part, il n’aura nul besoin d’autres compétences pour réaliser les performances attendues par les Ivoiriens !
La Côte d’Ivoire nouvelle donne la malheureuse impression que c’est en dénigrant ce qui s’est fait avant qu’il arrivera à faire croire à sa capacité de diriger notre pays. Mais, retenons cette citation de grand bon sens et continuons d’espérer : "La grande faiblesse de la Force qui gagne, c`est d’être intolérant, sans limite et de manquer de respect à son adversaire! La Force saine et juste est tolérante, humble, et respectueuse du vaincu, car en réalité, ce dernier donne de la valeur à la victoire de son adversaire et la grandit. La dignité du vaincu est certainement le meilleur faire-valoir du vainqueur, même le plus contestable qui puisse être! Gagner, c`est être courageux et respectueux dans le traitement de son vaincu, à moins de ne pas être certain de sa victoire!"
Nous avons tous besoin que notre pays se redresse, se réconcilie et retrouve son image qui nous a tous rendus fiers d’être Ivoiriens. Manifestement, cela ne semble pas partagé par nos nouveaux dirigeants et si les choses continuent ainsi, il faut douter fort que nos attentes légitimes soient satisfaites, car la communication seule, ni le dénigrement, ni le triage inique pour définir les bons et les mauvais n’a jamais nourri un peuple, ni créer des emplois, ni construit un pays. Nous ne le savons tous que trop bien, car Bédié nous l’a appris et nous continuons de payer pour y avoir déjà cru !
Une correspondance particulière de Justin Kadio
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