C’est désormais institué pour le Chef du gouvernement ivoirien. Les visites terrains, puisque c’est d’elles qu’il s’agit, étaient à leur deuxième phase cette semaine. Hier jeudi 23 juin, le Premier ministre Soro Guillaume en compagnie des ministres Kandia Camara de l’Education Nationale, Cissé Bacongo de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et de Albert Flindé de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle, a visité plusieurs structures d’éducation et de formation du District d’Abidjan. C’est l’ESIE (Ecole Supérieur de l’Industrie et de l’Electricité) de Bingerville qui a été la première structure à recevoir la délégation ministérielle. L’état des lieux offre un constat désolant. Cet établissement qui est abandonné depuis des années est train de tomber en ruines. Si les mûrs de cette structure, qui, jadis faisait la fierté de la Côte d’Ivoire continuent de résister tant bien que mal à la dégradation, il n’en ait pas de même pour le matériel administratif et didactique qui est inexistant. Tout est à refaire dans cet établissement et le Premier ministre s’en est rendu compte au cours de sa visite guidée. Après Bingerville, le cap est mis sur l’Université de Cocody. Au-delà du caractère ‘’visite de travail’’, la présence du Premier ministre Soro Guillaume, sur le campus de la première université de Côte d’Ivoire. L’Université de Cocody est chargée de symboles. Le chef du Gouvernement est un pur produit de ce temple du savoir où il s’est révélé au monde entier par ses activités syndicalistes au sein de la Fédération scolaire et estudiantine de Côte d’Ivoire (FESCI). Revenant à la visite, c’est exactement à 9h 10 mn que le patron de la Primature a foulé le portail de cette institution universitaire. C’est l’Ecole Nationale Supérieure des Statistiques et d’Economie (ENSEA) Appliquée qui a été la première à accueillir la délégation du Premier ministre. Conduits par Monsieur Kouadio Huges, le Directeur des études, les ministres vont faire le tour de quelques salles de cette structure supérieure. Là, il n’y pas de dommage à signaler. Les infrastructures de l’ENSEA sont restées intactes. Ce sont quelques salles non éclairées que le Premier ministre a constatées comme défaillances. A quelques minutes de l’ENSEA, la délégation est reçue à la Présidence de l’Université. Le spectacle qui accueille le visiteur n’est pas vraiment reluisant. Des vitres cassées, des portes fracassées, des ordinateurs empotés ou détruits, les documents administratifs déchirés et dispersés à travers les bureaux, bref tous les bureaux ont été savamment pillés. Rien n’a échappé aux pilleurs. Du bureau du Président en passant par ceux des différents services jusqu’à la scolarité, tout a été emporté. C’est avec désolation et amertume que les ministres ont vu l’ampleur des dégâts. Idem pour l’amphi Lorougnon Guédé et l’ancienne cité. Au terme de la visite une seule phrase était sur les lèvres du Premier ministre et des ministres en charge de l’enseignement. ‘’ Tout est à reconstruire à l’Université de Cocody’’. La suite de cette visite-terrain a conduit la délégation au Lycée Technique et l’IPNETP de Cocody. Là encore, des dégâts sont constatés. Deuxième étape, la commune de Treichville avec la visite du Centre de Recherche Ecologique sis au quartier Biafra. La commune de Yopougon constituera donc la troisième grande étape de cette tournée. Les Lycées 1 et 2 d’Attécoubé, le Groupe Scolaire Lagune d’Abobo-Doumé, le Lycée Municipal de Yopougon seront donc visités. Ces établissements ont subi les affres de la guerre. Les impacts de balles de fusils et d’obus sont encore perceptibles sur les murs de ces établissements. Et les dégâts sont énormes. Des salles de classes et des bureaux de l’administration ont été détruis par des obus. Mais le fait majeur a noter, c’est que le personnel enseignant et les élèves sont à leur poste malgré l’ampleur des destructions. Après la commune de Yopogon, la tournée s’est achevée à Anyama. Dans cette localité, un seul établissement va retenir l’attention des ministres ; le Collège Municipal d’Anyama dont l’un des bâtiments a été décoiffé par un opus. Au terme de la cette deuxième sortie, le Premier ministre a situé le contexte de cette visite. On retient donc que cette présence du Chef du gouvernement s’inscrit dans la cadre de la nouvelle ligne que s’est fixée le gouvernement, c`est-à-dire être proactif « L’objectif de cette visite était d’aller nous-même faire notre propre constat, sur les sites de l’état de dégradation des infrastructures de l’enseignement. Nous avons et nous disons qu’il a plusieurs causes à cette dégradation avancée. Il y a bien sûr des problèmes structurels, notamment le désinvestissement de l’Etat dans certains secteurs de l’enseignement, puisque les budgets alloués n’étaient pas suffisants pour rénover les infrastructures. Il y a aussi des difficultés liées à la crise que nous avons connues. Il faut le noter, il y eu des auto-pillages à l’université. Sinon, comment expliquer que l’ENSEA que nous avons visitée a été bien gardée et que l’Université qui mitoyait a été pillée. Le gouvernement veut être pro actif, c’est pourquoi nous avons demandé aux différents ministres, à partir des constats faits, de faire un état des lieux précis et en relation avec le budget qui vient d’être adopté, de nous proposer dans deux semaines, des communications en Conseil des ministres pour traiter la question. Nous dirons, comment vont-ils procéder, soit à la réhabilitation, à la rénovation ou à la construction de nouvelles infrastructures pour répondre aux besoins du monde de l’enseignement »,a précisé le Premier ministre.
JERÔME N’DRI
JERÔME N’DRI