«Je ne suis pas à la recherche d’une année à sauver mais plutôt d’une université à réhabiliter dans son ensemble. Les années blanches qui vous inquiètent tant doivent-elles nous effrayer plus que celles en dents de scie ? Savez-vous que dans certaines Ufr, les étudiants n’ont pas encore achevé l’année 2006-2007, à plus forte raison 2007-2008, 2008-2009, 2009-2010 et 2010-2011 ?». Ces mots sont du ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Ibrahima Cissé Bacongo. C’était jeudi dernier lors de la visite qu’il a entrepris dans les universités de Cocody et d’Abobo-Adjamé. Ces déclarations du premier responsable de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, viennent en réalité de mettre fin au débat sur la réouverture ou non des universités de Cocody et d’Abobo-Adjamé. Car, à y voir de près, le ministre Cissé Ibrahim Bacongo et le gouvernement dans son entièreté ne sont pas prêts à la réouverture de ces deux universités qui ont perdu leur lustre d’antan. En effet, ces deux temples du savoir ont été des sites d’affrontements lors des combats entre Forces de défense de sécurité de Côte d’Ivoire (Fds) et les ex-rebelles qui ont envahi la ville d’Abidjan au mois d’avril dernier. Les dégâts à la suite de ces différents affrontements sont incalculables. Ces deux universités sont vidées de leurs mémoires. Tous les documents administratifs et autres matériels didactiques, ainsi que les ordinateurs ont été emportés. Abobo-Adjamé, a quant à elle reçu de nouveaux pensionnaires qui ne sont autres que des éléments des Frci reprofilés. S’agissant des cités universitaires, elles ont été vidées de leur monde par les nouveaux dirigeants du pays. Qui estimaient que ceux-ci étaient des miliciens à la solde du Président déchu Laurent Gbagbo. Depuis cette date, les étudiants qui avaient regagné leur famille respective ne savent pas à quel saint se vouer. Pour Cissé Bacongo, sans annoncer l’année blanche, il a toutefois indiqué que « l’heure n’est pas à la reprise des cours. Il me fallait d’abord prendre le pouls de la situation par un état des lieux avant de communiquer tout délai », a indiqué le Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique qui était pour la circonstance entouré de ses plus proches collaborateurs.
Joseph Atoumgbré
attjoseph@yahoo.fr
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