Plus de deux mois après le début des opérations d’assainissement d’Abidjan, quelques tas d’immondices « résistent » encore. Le problème semble venir d’ailleurs.
Adjamé, Koumassi, Yopougon et même quelques points à Cocody… les décharges publiques rappellent à la population qu’il faut plus que « ça » pour se débarrasser d’elles.
Comme si cela ne suffisait pas, il faut encore que la pluie (à cause du mauvais état des canalisations) déverse sable et déchets sur les routes. Le ministère de la Salubrité Urbaine qui s’occupe de cet épineux dossier, estime qu’il n’a pas les coudées franches pour agir. De fait, il collabore dans cette tâche avec le Projet d’urgence des infrastructures urbaines (Puiur) qui, à son tour, y participe avec l’Agence nationale de la salubrité urbaine (Anasur). Selon les données de l’évaluation faite par l’Anasur, ce sont 109.975 tonnes d’ordures qui ont été enlevées entre le 20 avril et le 30 mai. Les données du Puiur indiquent, elles, 116. 581. Soit, une différence de 6.606 tonnes. Mais ce n’est pas cela le problème. L’opération d’assainissement est loin de sa vitesse de croisière et pourrait être très vite rattrapée par la montée des ordures qui va crescendo. Qu’est-ce qui bloque ? Une source au ministère de la Salubrité Urbaine parle de « collaboration difficile avec le Puiur, rendant inefficace » le ramassage des ordures. En d’autres termes : « quand quelqu’un fait ton boulot à ta place, il ne le fait pas aussi bien que toi ». Quant au Puiur, les responsables indiquaient, courant mai, qu’il est capital que les actions soient coordonnées entre les structures qui ont en charge la salubrité urbaine. Par exemple, la gestion des déchets industriels convoyés à la décharge par l’Anasur échappe au contrôle de leur dispositif de suivi de l’opération. Le Puiur, on le sait, a mené récemment plusieurs « opérations villes propres ». En mai, ce sont 49.420 tonnes d’ordures ménagères sur plus de 200. 000 tonnes qui ont été mises en décharge dans les treize communes du district d’Abidjan. Malheureusement, dès que le camion à ordure repart, les sites traités sont vite envahis par les ménages et les pré- collecteurs. En plus de cela, il ne faut pas oublier les balayeuses dans les communes. Et là, c’est plutôt un paradoxe : le Puiur pense que même si elles contribuent à rendre propre la commune, leurs actions compromettent l’organisation du service public, car les produits de balayage ne sont pas très souvent évacués. Ces balayeuses de qui on ne dit portant que du bien, n’ont pas de contact direct avec le ministère de la Salubrité et de l’Urbanisme. C’est l’affaire des mairies. « Avec qui nous non plus, n’avons pas de contact direct », indique notre source au ministère en charge des ordures. Du reste, ce ne sont pas toutes ces bonnes femmes qui disposent de contrat. Ce qui fait que beaucoup d’entre elles n’ont pas d’interlocuteur quand elles vont réclamer leurs paies. Ça fait petit désordre… Pour en finir avec cela, voici ce que propose notre source au ministère de la Salubrité et de l’Urbanisme : «Pour réunir toutes les chances de succès (…), il convient de confier l’entièreté des tâches et des appuis techniques ou budgétaires au ministère en charge du processus de gestion des ordures ménagères et des déchets».
Raphaël Tanoh
Adjamé, Koumassi, Yopougon et même quelques points à Cocody… les décharges publiques rappellent à la population qu’il faut plus que « ça » pour se débarrasser d’elles.
Comme si cela ne suffisait pas, il faut encore que la pluie (à cause du mauvais état des canalisations) déverse sable et déchets sur les routes. Le ministère de la Salubrité Urbaine qui s’occupe de cet épineux dossier, estime qu’il n’a pas les coudées franches pour agir. De fait, il collabore dans cette tâche avec le Projet d’urgence des infrastructures urbaines (Puiur) qui, à son tour, y participe avec l’Agence nationale de la salubrité urbaine (Anasur). Selon les données de l’évaluation faite par l’Anasur, ce sont 109.975 tonnes d’ordures qui ont été enlevées entre le 20 avril et le 30 mai. Les données du Puiur indiquent, elles, 116. 581. Soit, une différence de 6.606 tonnes. Mais ce n’est pas cela le problème. L’opération d’assainissement est loin de sa vitesse de croisière et pourrait être très vite rattrapée par la montée des ordures qui va crescendo. Qu’est-ce qui bloque ? Une source au ministère de la Salubrité Urbaine parle de « collaboration difficile avec le Puiur, rendant inefficace » le ramassage des ordures. En d’autres termes : « quand quelqu’un fait ton boulot à ta place, il ne le fait pas aussi bien que toi ». Quant au Puiur, les responsables indiquaient, courant mai, qu’il est capital que les actions soient coordonnées entre les structures qui ont en charge la salubrité urbaine. Par exemple, la gestion des déchets industriels convoyés à la décharge par l’Anasur échappe au contrôle de leur dispositif de suivi de l’opération. Le Puiur, on le sait, a mené récemment plusieurs « opérations villes propres ». En mai, ce sont 49.420 tonnes d’ordures ménagères sur plus de 200. 000 tonnes qui ont été mises en décharge dans les treize communes du district d’Abidjan. Malheureusement, dès que le camion à ordure repart, les sites traités sont vite envahis par les ménages et les pré- collecteurs. En plus de cela, il ne faut pas oublier les balayeuses dans les communes. Et là, c’est plutôt un paradoxe : le Puiur pense que même si elles contribuent à rendre propre la commune, leurs actions compromettent l’organisation du service public, car les produits de balayage ne sont pas très souvent évacués. Ces balayeuses de qui on ne dit portant que du bien, n’ont pas de contact direct avec le ministère de la Salubrité et de l’Urbanisme. C’est l’affaire des mairies. « Avec qui nous non plus, n’avons pas de contact direct », indique notre source au ministère en charge des ordures. Du reste, ce ne sont pas toutes ces bonnes femmes qui disposent de contrat. Ce qui fait que beaucoup d’entre elles n’ont pas d’interlocuteur quand elles vont réclamer leurs paies. Ça fait petit désordre… Pour en finir avec cela, voici ce que propose notre source au ministère de la Salubrité et de l’Urbanisme : «Pour réunir toutes les chances de succès (…), il convient de confier l’entièreté des tâches et des appuis techniques ou budgétaires au ministère en charge du processus de gestion des ordures ménagères et des déchets».
Raphaël Tanoh